Université

Le point sur la rentrée avec Alexandra Knaebel

C’est une rentrée presque normale qui se déroule à l’université. Une rentrée en présentiel encore marquée par les règles sanitaires mais aussi une année charnière avec plusieurs grandes réformes en cours. Le point avec Alexandra Knaebel, vice-présidente Formation et parcours de réussite.

Les campus s’animent enfin et les amphis retrouvent à nouveau leur public. Une découverte pour les uns, une re-découverte pour d’autres. « Le respect des gestes barrières est le gage de réussite d’une année universitaire en présentiel. Les enseignants chercheurs avec qui j’ai échangé sont enthousiastes de retrouver une interaction directe. Les étudiants sont aussi dans une démarche participative et semblent partager cet enthousiasme », indique d’emblée Alexandra Knaebel. Si certains n’ont pas encore fait leur choix définitif sur Parcoursup, ils sont déjà 45 019 inscrits à l’Université de Strasbourg à la date du 15 septembre. Parmi eux, 8 345 néo-bacheliers, le baccalauréat nouvelle formule en poche. « Avec la réforme du baccalauréat, les étudiants arrivent à l’université avec des profils plus diversifiés. A nous de nous adapter à ces changements avec des propositions ciblées ».

Le système des oui-si débuté en 2019 propose ainsi à certains étudiants de réaliser, par exemple, leur licence en quatre ans ou de suivre des enseignements complémentaires. Le dispositif de tutorat Repare, mis en place par le Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (MESRI) pendant le confinement, est quant à lui prolongé. Ce sont 160 étudiants de 3e année de licence recrutés dans 18 composantes qui pourront accompagner les étudiants de première année à raison de 15 000 heures de tutorat au total. Le Programme d'intégration en licences sciences (Pils) est un nouveau dispositif qui sert à accompagner les étudiants dans leur arrivée à l'université (voir encadré).

Une réforme qui se construit en même temps qu’elle se déploie

Les deux autres grandes réformes sont celle des études de santé et la création du Bachelor universitaire de technologie (BUT). Dans le cadre de la réforme du 1er cycle des études de santé, l’Université de Strasbourg a inauguré, en septembre 2020, la licence Sciences pour la santé qui est devenue la nouvelle voie pour accéder aux études de santé. Cette mention de licence propose 11 parcours qui permettent aux étudiants d’acquérir les prérequis, scientifiques et méthodologiques indispensables pour postuler à des études de santé. Les étudiants ayant validé cette première année, mais non sélectionnés pour intégrer la 2e année de médecine, de maïeutique, d’odontologie, de pharmacie ou de kinésithérapie, poursuivent leurs parcours d’études sans redoubler, et peuvent à nouveau tenter leur admission en études de santé après la validation de leur 2e année.

En juillet dernier, suite à la décision du Conseil d’État, l’Université de Strasbourg a augmenté de 20 % les capacités d’accueil de 2e année des études de médecine, maïeutique, odontologie et pharmacie pour les étudiants issus de la première année Licence mention sciences pour la santé (L1SPS). En plus de cette augmentation de capacité en 2e année, la dotation du MESRI de 800 000 euros pour soutenir cette réforme sert également à accompagner les onze composantes qui accueillent pour la première fois la promotion des étudiants en L2SPS. « C’est une réforme ambitieuse dont l’esprit est de rompre avec l’échec au profit de la progression et de la réussite du plus grand nombre d’étudiants, qu’ils poursuivent en santé ou dans une autre discipline. Une réforme qui a également un coût. La complexité étant qu’elle se construit en même temps qu’elle se déploie. L’incertitude porte par exemple sur le nombre d’étudiants qui pourraient aller en L3SPS l’année prochaine. »

Recentrer le diplôme sur l’insertion professionnelle

Première rentrée également pour les étudiants admis en Bachelor universitaire de technologie (BUT). Le BUT vient rénover l’offre de formation des IUT composée jusqu’à présent du Diplôme universitaire de technologie (diplôme de 2 ans après le bac) et de la licence professionnelle (diplôme d'un an après un bac+2). « Cette réforme permet de recentrer le diplôme sur l’insertion professionnelle et, par son positionnement dans le schéma LMD, offre une plus grande ouverture à l’international. La densité des enseignements en DUT ne facilitait pas la mobilité par exemple. Le nouveau BUT a également pour objectif d’intégrer plus d’étudiants issus du baccalauréat technologique. »

Un des autres grands jalons de l’année sera l’évaluation par le Haut conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Hcéres), un processus dans lequel l’université s’inscrit dans une démarche qualité et procède à sa propre évaluation. « Cette évaluation permettra également de définir les axes directeurs de la prochaine offre de formation 2024-2029. Une offre que nous souhaitons concertée, cohérente, innovante et attractive à l’international. » Ce grand chantier démarre aujourd’hui avec l’échéance de juin 2023 pour le dépôt du projet et une mise en œuvre en septembre 2024.

Frédéric Zinck

 

Bon à savoir

Une remise à niveau à la carte

Cette année, l’ensemble des étudiants de L1 en mathématiques, physique, chimie et géosciences ont la possibilité de suivre le Programme d'intégration en licences sciences (Pils). Il s’agit d’un nouveau programme de remise à niveau à la carte sur trois semaines avec un volume horaire qui peut aller jusqu’à 70 h dans les matières de mathématiques, physique et chimie. « Avec la réforme du baccalauréat, un étudiant arrivant en première année de licence de chimie, par exemple, n’aura pas forcément pris la spécialité mathématique dans ses cours au lycée et pourrait avoir des connaissances manquantes. Un test en ligne a été réalisé à la rentrée pour détecter les manques et ensuite adapter les mises à niveau au cas par cas. Après la période de mise à niveau, un nouveau test sera réalisé et conditionnera jusqu’à un point de bonification dans la moyenne de l’Unité d’enseignement (UE) suivie. Pour les étudiants qui n’ont pas besoin de mise à niveau ce sont des conférences scientifiques, des travaux expérimentaux et des visites de laboratoires qui sont proposées », explique Valérie Bénéteau, directrice adjointe de la Faculté de chimie.

Bon à savoir

En chiffres (au 15 septembre) :

  • 45 019 inscrits (2 720 en plus par rapport à l’année précédente à la même période - A date, les inscriptions restent ouvertes.)
  • 8 345 néo bacheliers (1 139 en moins par rapport à l’année précédente à la même période)
  • 8 141 étudiants internationaux (96 en moins par rapport à l’année précédente à la même période)

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