Université

Le multilinguisme à la fête

Ce samedi 25 septembre, dans le cadre de l’alliance Epicur, l’Unistra organise un après-midi d’échanges sur la question du multilinguisme. L’occasion de revenir sur la réalité de l’apprentissage des langues dans les différentes composantes de l’université.

Commençons par une question de sémantique : qu’est-ce que le multilinguisme et est-ce la même chose que le plurilinguisme ? « On parle de multilinguisme, explique Anne Bandry-Scubbi, doyenne de la Faculté des langues, quand plusieurs langues sont pratiquées au même moment et au même endroit. Quel que soit le niveau linguistique de chacun des locuteurs. »

« Le multilinguisme concerne un Etat, une région, une ville, une faculté voire un cours », précise Martina Hrtankova, responsable du Service des relations internationales à la Faculté des langues et chargée du multilinguisme à l’alliance Epicur. On dit, par exemple, que la Suisse est un pays multilingue. Le plurilinguisme concerne, lui, plutôt une personne.

Or l’ambition de l’Union européenne est que chaque jeune Européen connaisse deux langues étrangères en plus de sa langue maternelle. C’est cette ambition que l’Unistra entend promouvoir, en agissant concrètement pour que chaque étudiant strasbourgeois maîtrise au moins trois langues : le français, plus deux autres langues. Question : peut-on à la fois faire la promotion du bilinguisme et du multilinguisme ? « Le bilinguisme est la première porte vers le multilinguisme, répond sans hésiter Martina Hrtankova. Une fois qu’une personne a franchi la barrière de la deuxième langue, elle passe assez vite à la troisième, voir à la quatrième. » Donc encourager le bilinguisme c’est le meilleur moyen d’inciter au multilinguisme.

Vingt-neuf langues enseignées

Actuellement à l’Unistra, cas unique dans les universités françaises, l’apprentissage d’une langue étrangère est obligatoire dans tous les cursus. Dans 80 % des cas, il s’agit de l’anglais, suivi de l’allemand et d’autres langues. Et chaque étudiant a la possibilité d’apprendre une troisième langue.

« A la Faculté des langues, vingt-neuf langues sont enseignées, dont le coréen et la Langue des signes française (LSF). C’est énorme ! », insiste la doyenne. Seules les universités d’Aix-Marseille et l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) font aussi bien en France. A Strasbourg, une vingtaine d’étudiants suivent un cursus de persan. Pour d’autres, c’est l’hébreu, le turc, le grec moderne ou un master Communication web multilingue en anglais. Dans certaines facultés, des disciplines sont enseignées en langue étrangère, comme la physique en anglais, et cela va se développer… Il existe par ailleurs plusieurs cursus franco-allemands dans différentes facultés et même un cursus franco-espagnol à la Faculté de droit.

Jean de Miscault

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Un samedi multilingue

Le samedi 25 septembre, l’Université de Strasbourg et l’alliance Epicur organisent un après-midi d’échanges sur les questions du multilinguisme. La veille de la Journée européenne des langues, organisée par le Conseil de l’Europe, les organisateurs entendent rappeler qu’ils comptent déjà parmi les acteurs majeurs de la promotion de l’apprentissage des langues étrangères et qu’ils sont bien décidés à en faire encore davantage.

Au programme de cet après-midi, outre une séance plénière, la présentation des résultats de l’enquête adressée à tous les étudiants des huit universités d’Epicur* sur leurs motivations à apprendre une nouvelle langue, et à laquelle 3 600 d’entre eux ont répondu. Deux workshops sont également prévus : le premier dédié aux étudiants et aux lycéens sur leur vision de la promotion de l’apprentissage des langues, le second destiné aux enseignants et personnels administratifs sur des questions telles que la gestion des classes multilingues ou le rôle de l’anglais dans l’enseignement supérieur.

Y aller : le 25 septembre, de 13 h à 17 h, aux salles Ourisson et Vivien de l’Institut Le Bel (uniquement sur invitation)

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