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Plongée dans l’inconnu pour les lauréats du prix Louise-Weiss 2021

En cette année universitaire marquée par les soubresauts de la pandémie, le thème du prix Louise-Weiss 2021 entre en résonnance particulière avec l’actualité. « L’autre, l’inconnu », a inspiré les étudiants, qui ont été 317 à soumettre leurs textes. Seize ont été présélectionnés par le jury, six distingués par des prix (prix étudiants en langues française, anglaise et allemande et prix du jury). Tous seront édités dans un recueil publié à l’automne, aux Presses universitaires de Strasbourg (PUS).

« Nos étudiants ne sont pas seulement des producteurs de copies d’examens », lance Michel Deneken, président de l’Université de Strasbourg, en préambule de la cérémonie de remise des prix du concours de littérature étudiante Louise-Weiss. Dans un Collège doctoral européen surchauffé, il poursuit : « Pour ne pas rater un chef d’œuvre, ou simplement encourager la création étudiante, nous soutenons avec conviction et obstination ce prix de littérature étudiante, qui ne cesse de gagner en notoriété, depuis huit ans maintenant. » Saluant au passage l’implication des initiateurs de la manifestation, Edouard Mehl et Pascal Maillard, coordinateur de la manifestation pour la Faculté des lettres (aux côtés du Service universitaire de l'action culturelle).

Dans une période de confinements successifs et de ralentissement des activités, particulièrement propice à l’introspection, l'écriture s'impose « comme une arme de résistance, un "contre-sépulcre", pour reprendre les mots de René Char ». Cette année, pour la 8e édition, 317 étudiants ont écrit et envoyé un texte. Parmi ceux-ci, seize ont d'abord été sélectionnés par un jury de professionnels et d'étudiants, et six ont été distingués par des prix – trois prix des étudiants en langues allemande, anglaise et française, et trois prix francophones du jury, selon des modalités revues et corrigées cette année. Pour, au final, un palmarès 100 % féminin et représentatif de la diversité des formations de l'Unistra (deux élèves ingénieur, deux doctorantes), car l'écriture n'est pas l’apanage des étudiants en littérature, comme ce prix l’a souvent prouvé !

La traduction comme passage

Ponctuée par les intermèdes du musicien bulgare Dimitar Gougov, à la gadulka, cette cérémonie offre l’occasion d’un voyage immobile vers l’espace slave. L'auteur serbe Goran Petrović, parrain de cette édition, s’adresse dans une vidéo pleine d’humour aux lauréats, tournée depuis chez lui, à Belgrade : les jeunes auteurs strasbourgeois figureront bientôt dans sa bibliothèque, aux côtés de ses classiques – Andrić, Eco, Dante, Proust, les troubadours français – grâce au recueil de leurs seize textes, édité à l’automne aux PUS.

L’occasion est ainsi toute trouvée pour rappeler la forte identité européenne du prix, dont les textes en langues allemande et anglaise ont été transposés en français par les étudiants du master Traduction de l'Institut de traducteurs, d'interprètes et de relations internationales (Itiri), « de véritables passeurs », a rappelé Mathieu Schneider. Et, alors que la joyeuse perspective d'un retour à une vie normale se concrétise ces jours-ci, le vice-président Culture, science-société et actions solidaires annonce la venue, à l'automne, dans le cadre de la résidence Écrire l'Europe, couplée au prix Louise-Weiss, de la Polonaise Olga Tocarzuk, prix Nobel de littérature 2018. De quoi se réjouir doublement !

E. C.

Vidéos : Zoé Fournier

 

Interviews en vidéos de quatre lauréates

Catherine Macchi - Premier prix francophone du jury pour « Solitude féminine »

Marguerite Jamet - Prix des étudiants en langue française pour « Lettre à un inconnu »

Auriane Boko - Prix des étudiants en langue anglaise pour « The Cell-Tank »

Nicole Berns - Prix des étudiants en langue allemande pour « Strasbourg 2020 »


 

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