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« Mobilité internationale : évoluer avec de nouvelles modalités »

Depuis mars 2020, les mobilités internationales ont continué. Il a bien sûr été question d’adaptation à une situation exceptionnelle qui a évolué en fonction des contraintes sanitaires dans chaque pays, tout au long de la période. Retour d’expérience et prospective avec Rachel Blessig, directrice de la Direction des relations internationales (DRI)* et une partie de l’équipe de la DRI.

De quelle manière les mobilités entrantes et sortantes ont été accompagnées depuis mars 2020 ?

La volonté politique de l’établissement a été de maintenir la mobilité depuis le début de la crise sanitaire. Nous avons mis très rapidement en place une cellule de crise dédiée, sept jours sur sept, pour répondre à l’ensemble des demandes. Pour certains étudiants, les difficultés étaient financières ; d’autres avaient la volonté de rester dans le pays d’accueil malgré les contraintes ; d’autres encore ont éprouvé le besoin de retourner en France. Certains étudiants sont repartis juste après le premier confinement, d’autres sont partis à l’étranger juste avant la fermeture des frontières. L’incertitude durant ce premier semestre a également généré un décalage des mobilités sortantes. Autant de situations, évolutives en fonction de la situation sanitaire, pour lesquelles la DRI, les équipes des composantes et les établissements partenaires ont dû s’adapter.

Une nouvelle forme de mobilité internationale est-elle née ?

On peut effectivement parler d’une mobilité hybride qui s’est mise en place. De nombreux cas de figures se sont présentés, entre la mobilité en présentiel dans le pays choisi et une mobilité hybride. Là aussi, les situations ont été variées pour cette année universitaire 2020-2021 : cours en présentiel à l’étranger, cours à distance à l’étranger, hybride en cours à distance et présentiel à l’étranger, cours en distanciel depuis la France... La majorité des 903 mobilités sortantes, qui malgré la situation sanitaire ont réussi à limiter la diminution à 30 % par rapport à 2019-2020, a été un enseignement mixte dans le pays d’accueil. Les 657 mobilités entrantes ont quant à elles ont été plus impactées, avec une diminution de 48 % par rapport à 2019-2020. Par ailleurs, cette année, plus de 1 900 stages à l’international ont été réalisés et les mobilités courtes à l’étranger sont également de plus en plus prises en compte par les composantes.

Les évènements liés à la préparation d’une mobilité internationale ont également été adaptés. Séances d’échanges entre étudiants en mobilité et ceux qui se préparent à partir, ateliers au départ, discussion autour d’un film documentaire se sont déroulés en ligne, sans perte de qualité. Les étudiants qui se destinent à la mobilité ont pu échanger avec des étudiants ayant déjà vécu une mobilité, en distanciel ou en présentiel. Ils sont ainsi préparés à tous les schémas possibles pour la rentrée prochaine et, malgré les incertitudes, ils ont été reconnaissants d’être accompagnés dans leur projet.

Qu’en est-il de la mobilité internationale demain ?

La mobilité internationale en présentiel ne sera jamais remplacée, et elle évolue avec de nouvelles modalités, c’est un point important. La situation a permis à l’équipe de la DRI de développer des outils numériques qui permettent d’avoir un suivi plus précis et qualitatif des mobilités. Nous avons également travaillé de manière plus transversale et ces outils répondent aujourd’hui à tous types de mobilités. Il ne s’agit pas aujourd’hui de revenir en arrière mais d’améliorer l’existant. La situation ne correspond plus à une gestion de crise mais plutôt à une continuité sur de nouvelles bases. La réflexion sur de nouveaux types de mobilité est engagée. Cette question de la digitalisation de la mobilité et de la création de parcours hybrides est une réalité au sein du programme Erasmus pour 2021-2027. Toutes ces nouvelles expériences nous poussent à une réflexion de fond sur le suivi des mobilités et les relations avec les étudiants, et les composantes et les partenaires internationaux, pour continuer à favoriser la mobilité internationale et la réussite de leurs parcours pédagogiques.

Propos recueillis par Frédéric Zinck

* Entretien réalisé avec la participation de Sandra Rebel (responsable du pôle Mobilité Erasmus+), Camille Florentz (responsable du pôle Mobilité hors Erasmus+), et Ferid Muharemovic (chargé de communication)

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