Focus

Jeune création - La Pokop se déploie

Avec pour vocation le soutien à la création artistique émergente, La Pokop est la dernière venue dans la galaxie culturelle strasbourgeoise. Fruit de l’association de l’Unistra et du Crous de Strasbourg, la salle de spectacle, nichée au cœur de la cité universitaire Paul-Appell et à proximité directe du campus central, ouvre ses portes début février, avec une stimulante programmation.

« Ça faisait longtemps qu’on attendait ça, c’est un équipement qui nous manquait cruellement à Strasbourg ! » Sylvain Diaz, directeur du Service universitaire de l’action culturelle (Suac), se réjouit. « D’autres universités, même de taille moindre, comme à Dijon ou à Metz, avaient leurs salles de spectacle. Grâce à La Pokop, nous allons enfin véritablement pouvoir déployer les ambitions culturelles de l'université. »

La Pokop prend place dans le gymnase rénové de la cité universitaire Paul-Appell, à mi-chemin entre le campus Esplanade et la presqu’île Malraux. Un agile jeu de mot permet de rendre hommage au résistant Paul Collomp, qui lui donnait initialement son nom, « tout en ouvrant la salle à d’autres possibles » (lire encadré).

Il était bien entendu important de garder cette proximité géographique immédiate, la salle de représentation fonctionnant de pair avec la salle de répétition du Patio (ancienne salle de la table-ronde, dans le bâtiment 6). Encore en travaux, celle-ci a été conçue comme un miroir, avec les mêmes dimensions et les mêmes équipements.

Acteur culturel à part entière

A travers une programmation stimulante, La Pokop souhaite faire la part belle à la formation, la création et la diffusion de jeunes artistes dans le vaste champ des arts vivants - théâtre, danse, arts du cirque, musique et cinéma. « La salle sera ouverte aux projets d’étudiants strasbourgeois, retenus après sélection de dossier (lire encadré). Mais aussi aux artistes émergents, y compris au-delà de la scène locale, comme aux plus confirmés, précise Sylvain Diaz. L’idée est également de porter des propositions singulières, des choses qu’on ne voit pas au TNS, au TJP ou au Maillon, pour positionner La Pokop comme un acteur culturel à part entière dans ce paysage culturel strasbourgeois. »

La politique de tarification est adaptée à cet objectif : 2 € l’entrée pour les étudiants ; 4 € pour les personnels ; 8 € tarif plein. Dans le prolongement du travail de démocratisation culturelle réalisée par le dispositif Carte culture, « nous avons vocation à présenter des spectacles pour lesquels des dispositifs de médiation seront mis en place ».

Les Swingirls en avant-première

Malgré un report de l’inauguration, prévue initialement pendant trois jours (week-end des 28, 29 et 30 janvier), dû au contexte sanitaire, la salle ouvre bel et bien ses portes début février. Avec, pour premier événement dédié au personnel de l’université et du Crous, le joyeux spectacle des Swingirls, brillant trio féminin, drôle et explosif alliant à merveille humour, poésie et chant. Un lancement en avant-première qui marque à la fois l’ouverture de la salle au public et le démarrage de la saison de La Pokop (vendredi 4 février, sur inscription).

Danse, carte blanche et théâtre

La saison se déploie ensuite en quatre temps forts, articulée autour de l’invitation d’artistes amis du Suac, et de nouveaux venus.

Rendez-vous dès le 11 février pour une restitution publique de sa résidence à l’université par la compagnie Marino Vanna, introduite en ces termes : « Les portes de la danse s’ouvrent à vous, celles de l’université s’ouvrent à nous » (sur réservation). Débutée en octobre, elle se poursuivra jusqu’en avril, rythmée par des ateliers de pratique dédiés aux étudiants, des répétitions ouvertes, des temps d’échanges avec l’équipe artistique et des restitutions publiques in situ.

Le mois le plus court de l’année se poursuit avec une carte blanche à Sacha Vilmar et Anette Gillard, têtes pensantes de Démostratif, le festival de rencontres scéniques. Après la réinterprétation de la mythique Histoire d'Orphée (lundi 28 février) par la compagnie Rêve Mobile, mars marquera le retour à l’université de François Hien et de sa compagnie L’Harmonie communale. Forte du succès public et critique reçu dans toute la France, la compagnie nous représentera ses trois pièces, inédites à Strasbourg : Olivier Masson doit-il mourir ? (mercredi 2 mars), La Peur (4 mars) et L’Affaire Correra (10 mars).

Elsa Collobert

Reportage dans les coulisses de La Pokop

Un malicieux hommage à Paul Collomp

Bon à savoir

La Pokop tire son nom de « l’apocope », figure de style et procédé phonétique se caractérisant par l'abréviation d’un mot complet en gardant uniquement ses premières syllabes. Par exemple, l’ « auto » est l’apocope du mot « automobile ».

La salle La Pokop s’élève à l’emplacement d’un gymnase, qui portait le nom de Paul Collomp, résistant et universitaire français. En 1940, il suit la délocalisation de l’Université de Strasbourg à Clermont-Ferrand à la suite de la déclaration de guerre par l'Allemagne nazie. Il est abattu en 1943 lors d’une rafle de la Gestapo contre l’université.

Dans une malicieuse acrobatie langagière, le nom « La Pokop » est lui-même une apocope de Paul Collomp. Une façon bien contemporaine de rendre hommage à cette figure historique !

Chiffres-clés

Information importante

La salle dispose de 201 places assises, dont 4 places pour les Personnes à mobilité réduite (PMR) et 500 places en configuration debout grâce à un gradin rétractable, le tout pour un plateau de 14 x 9 m.

L’entrée dans la structure se fait par un hall d’accueil de 110 m², composé d’un espace accueil et billetterie, d’un vestiaire et d’un bar.

La salle de spectacle se situe à 1,40 m en contrebas du hall. Elle est accessible par des escaliers de part et d’autre ou par l’accès PMR.

Une équipe dédiée

Informations d'inscription

Co-porteurs du projet, l’université à travers son Service universitaire de l'action culturelle et le Crous s’associent pour faire vivre le lieu et penser sa programmation.

L’équipe dédiée est composée de trois salariés permanents, embauchées par les deux structures :

  • Violette Doire, responsable de salle et gestionnaire administrative et financière
  • Camille Leinardi, chargée de communication, d’accueil et de billetterie
  • Elino Giusti, régisseur général

« Violette Doire, tout comme Juliette Lacladère, responsable du service culturel du Crous, et moi-même, formons le comité de programmation, rigoureusement paritaire entre les deux établissements qui assurent la gestion du lieu », précise Sylvain Diaz.

Légende photo : Elino Giusti, Camille Leinardi et Violette Doire

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