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Le Jeune ballet universitaire insuffle son énergie nouvelle

Tout juste créé, le Jeune ballet universitaire de Strasbourg (Jbus), composé d’artistes pluridisciplinaires – danseuses, danseurs, mais aussi chorégraphe, vidéastes, photographe, régisseurs – ne se laisse pas impressionner par le contexte pandémique. Il y puise au contraire la matière de son premier spectacle, qui devrait être représenté en début d’été.

Si la danse est une rencontre, entre danseurs et avec le public, comment danser en période de pandémie, avec pour mot d’ordre « distanciation » ? Cette réflexion marque le point de départ de la création de Florentin Poulain, Rendez-vous manqués – KontaktOn – référence en forme de double clin d’œil aux chansons d’Anne Vanderlove et à la chorégraphe Pina Bausch.

Le chorégraphe et danseur de 25 ans signe le premier projet artistique de la jeune compagnie. Créée à l’initiative de Nathalie Boudet, responsable de la licence Arts du spectacle - double cursus danse (Faculté des arts), elle rassemble dix-huit danseurs et danseuses amateurs et semi-professionnels. Tous étudiants de différentes composantes de l’université, ils ont été sélectionnés parmi 80 candidats, à l’issue d’un appel lancé en septembre 2020.

« Se réapproprier autrement la danse »

Derrière les masques que tous portent en répétition, une question, prégnante : comment retisser les liens, fondamentaux et essentiels, avec l’Autre, ceux qui se nouent entre danse, art et société ? Des liens que la crise sanitaire a mis à mal, voire a niés, foulés au pied. « Dans l’ambivalence de ce contexte incertain et impérieux, [des] paradoxes ont fleuri, et l’injonction "Dansez ! Mais sans contact !" n’a pas manqué de surprendre. Car nul n’est censé ignorer le fait que la danse est certes art du mouvement mais aussi du contact, de l’échange, du partage ; elle joue, selon Rudolf Laban, "[...] un rôle capital dans les relations humaines, elle est une école [...] de la générosité et de l’amour, du sens de la communauté et de l’unité humaine" », détaille ainsi la note d’intention du Jbus. Qui se propose rien de moins que « se réapproprier autrement la danse ».

Pour ce projet ambitieux, Florentin Poulain s’entoure de danseurs aguerris, issus aussi bien du monde du classique, de la danse contemporaine, du modern-jazz, que du cirque ou encore du théâtre. Mais aussi de toute une équipe technique, community managers, photographe, vidéastes et régisseurs. Fondé sous la forme d’une association loi 1901, le Jbus ambitionne également répondre à des appels à subventions pour se financer.

Représentation d’un art vivant, en mouvement, la danse que veut promouvoir le Jbus refuse de céder aux « ersatz » du numérique : il n’y aura donc de spectacle que présentiel, physique. C’est aussi pour cette raison que la musique accompagnant les danseurs devrait être jouée en direct, par l’Orchestre de chambre du département Musique de l’université, dirigé par Amanda Hascher, et la Philharmonie de poche, un ensemble franco-allemand à géométrie variable. Rendez-vous est pris pour le début de l’été – entre le 28 mai et le 4 juin – vraisemblablement en salle d’évolution du Portique. Si toutefois, malgré tous les efforts déployés, le contexte sanitaire n'autorisait pas l'accueil d'un public, une captation artistique, une captation pour archive et un film documentaire sont également en préparation par l'équipe vidéo.

Elsa Collobert

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