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La mode upcycling selon Pauline Moisson

Etudiante en deuxième année de techniques de commercialisation à l’IUT Robert-Schuman, Pauline Moisson détourne des vêtements de seconde main pour les recycler en créations plus actuelles. Elle les vend sur les réseaux sociaux et vient d’ouvrir sa boutique en ligne. Rencontre avec celle qui a découvert la couture au premier confinement seulement.

D’une veste de costume de son grand-père, Pauline Moisson en fait un ensemble féminin veste et jupe original. D’une chemise d’homme, elle en fait un pyjama short et crop top*. Elle prend des vêtements ou des tissus de seconde main, les coupe et les coud pour confectionner des pièces plus modernes. « L’upcycling me tient à cœur. Ce sont des pièces cousues main, éco-confectionnées, qui ne consomment aucune ressource ni autre énergie que l’électricité de la machine à coudre. Je déteste gaspiller. C’est une alternative à la fast fashion. Le textile est la deuxième industrie la plus polluante au monde », explique la jeune entrepreneure.

De fil en aiguille…

Elle a découvert la couture il y a un an seulement. « J’ai toujours aimé les travaux manuels, le bricolage, la pâtisserie, le tricot. Pendant le premier confinement, j’avais besoin d’un challenge, je déteste tourner en rond. J’ai appris la couture sur la machine à coudre de ma mère, grâce aux tutos sur internet et aux livres », poursuit-elle. Elle commence à vendre ses premières créations, des bandeaux et des chouchous, sur une plateforme web de créateurs et sur les réseaux sociaux, par simple envie de partager. Cela fonctionne, alors elle continue, se perfectionne, crée des hauts smockés, des jupes, des ensembles... Elle ouvre un compte Instagram pour ses créations durant l’été 2020 et commence à transformer ses premiers vêtements de seconde main en leur donnant une seconde vie. Elle les trouve dans son réseau familial et amical, les friperies, les brocantes. Certains internautes lui en donnent également.

Passionnée par cette activité, motivée par les retours positifs de ses clientes, elle a lancé le 4 avril dernier sa boutique en ligne, pour structurer l’offre et la demande, avec l’idée de créer chaque mois des « collections capsules »  de vêtements upcyclés. « Je tiens à ce que les pièces restent accessibles, le prix ne doit pas être un frein. Et pour l’instant, c’est rentable. »

Mode durable

« Mes études m’ont beaucoup aidée. Commercialisation, communication, marketing, informatique… Je sais faire. Je remercie chaleureusement mes enseignants, ils sont formidables. » Cette mise en pratique de ses apprentissages lui a également servi à trouver son stage dans la mode, à Paris. Elle commence la semaine prochaine chez la créatrice d’une marque de lingerie et l’assistera dans les aspects commerciaux, communication, négociation, marketing, logistique. « Je serai le bras droit de la fondatrice, je suis dans un rêve », dit-elle avec joie.

« Je ne suis qu’une amatrice, je ne me compare pas aux créateurs qui sont talentueux. Techniquement, je ne maîtrise que deux points. J’aime proposer quelque chose d’original mais je ne veux pas concurrencer les couturières qualifiées. Tant que ça me plait, je continuerai, c’est ma passion. J’ai plein d’idées pour la suite. » Elle continuera ses études l’année prochaine en licence d’économie et gestion, puis en master, en espérant obtenir le statut d’étudiant entrepreneur. Elle se projette dans le secteur de la mode, mais la mode durable. « Le potentiel est énorme, j’ai envie de participer à une mode classe et responsable », dit-elle. Elle ne sait pas encore si cette boutique sera son futur professionnel ou sa passion, l’avenir le lui dira.

Stéphanie Robert

* Haut coupé court, quelques centimètres au-dessus du nombril

 

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