Communauté

Le ski, une affaire de famille

Dans la famille Brucker, on skie de père en fils… sans oublier de transmettre son amour de la montagne et la glisse autour de soi ! Récit à deux voix autour d’une passion commune, quelque peu contrariée cette année…

Cette photo de lui à la neige, à 18 mois, Robin Brucker ne la garde jamais bien loin, dans la mémoire de son téléphone. « Ma première fois sur des skis… Je me souviens surtout de ce qu’on m’en a raconté ensuite, les anecdotes comme mes micro-siestes dans les remontées mécaniques ou mon biberon pris sur les pistes. Ce sont de super souvenirs. »

Car dans sa famille, le ski se pratique depuis plusieurs générations, et cela va de soi de chausser les lattes dès le plus jeune âge. « Pour ma part, ça a été un tout petit peu plus tard, vers 2 ans, raconte son père, Jean-Luc. Je me souviens de mon père, le grand-père de Robin, qui prenait le train depuis Strasbourg pour faire une unique descente à Bellefosse, portant ses skis dans la montée ». Une autre époque. Avant cela, encore plus loin, « mon grand-père tenait un magasin de sport, avec location de skis, rue des Grandes-Arcades ».

Partage

Une passion familiale qui a toujours été associée au partage. « C’est vrai qu’on n’est jamais vraiment partis skier uniquement en famille », reconnaît Jean-Luc, pour qui il a été tout naturel d’initier son épouse, Sandrine, aux joies de la montagne. Robin, qui complète le trio familial des moniteurs de club de ski, suit aujourd’hui la même trace, avec sa petite amie, Florie.

Pendant trois décennies, au fil des hivers, celui qui a d’abord été gestionnaire de l’activité ski puis responsable administratif du Service pour la promotion de l’action sociale (Spacs) a scrupuleusement organisé et accompagné les sorties des mercredis des neiges et les séjours hivernaux : « Il y avait donc les sorties hebdomadaires avec les enfants, d’abord au Schnepfenried puis au Lac Blanc, et les séjours, enfants en février, familles à Pâques. En 40 ans, je crois bien que je n’en ai raté aucun ! »

Dès son plus jeune âge, Robin suit le mouvement : « J’ai aussi toujours donné un coup de main à l’activité location de skis Spacs/Caes, où l’on s’occupe des réglages. Très jeune, ça m’a mis en contact avec du monde, skieurs de passage et habitués ». Cela l’incite à poursuivre ses études à l’université, en licence professionnelle Administration de réseaux et services (UFR Math-Info), en alternance au sein de la Direction du numérique. « La relation fonctionne dans les deux sens, précise son père, car si tu as rencontré beaucoup de personnels de l’université pendant les séjours, tu en as aussi amené à découvrir la pratique du ski, comme ton responsable de département ! »

Myriade de stations interconnectées

L’une de leurs stations fétiches, c’est sans hésitation les Dolomites, celle du séjour de février. Un terrain de jeu de « 1 200 km de pistes, 500 remontées mécaniques », myriade « de petites stations interconnectées », décrit Jean-Luc. Le tout dans « un environnement interculturel, où on peut tour à tour parler et entendre du français, de l’italien, de l’allemand », s’enthousiasme Robin, la station étant à cheval sur la frontière italo-autrichienne. « Aux participants, on fait découvrir un sport, mais aussi tout un monde merveilleux, avec ses paysages immaculés, sa faune et sa flore, un espace de liberté, qui comporte aussi ses règles et ses dangers », reprend Jean-Luc. Et quelle plus belle récompense, pour lui, « qu’une petite participante à l’un de ces séjours, aujourd’hui devenue maman, qui me reconnaît et me remercie pour cette découverte » ?

Alors évidemment, aujourd’hui, difficile de dire adieu à tout cela discrètement, presqu’en catimini, regrette Jean-Luc, qui partira officiellement à la retraite en avril prochain. « A peine a-t-on pu donner un coup de main pour le retour des skis de la saison 2019-2020 », tout ayant été bousculé par la crise de la Covid-19. Sans parler de la pratique du ski, mise entre parenthèses pendant un an. « Je continuerai quand même à donner de mon temps bénévolement, d’une manière ou d’une autre ! », rassure Jean-Luc.

Elsa Collobert

 

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