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Séverine Bär, aimantée par la spéléo

Escalader, crapahuter, ramper, plonger : une seconde nature pour Séverine Bär. Partons sur les traces, multiples, d’une exploratrice des temps modernes.

Si Séverine Bär n’est pas dans son laboratoire, Génétique moléculaire génomique microbiologie (GMGM, à l’Institut de physiologie et de chimie biologique), ne la cherchez pas chez elle : elle est plutôt à la salle d’escalade du Service des sports, en montagne chaussée de crampons ou de skis, ou sous l’eau, lestée de ses bouteilles d’air comprimé, selon la saison. « Toutes les activités extérieures, c’est mon truc ! Sauf le vélo », sourit la jeune quarantenaire.

La spéléologie, dernière en date de ses passions outdoor, synthétise idéalement toutes les autres. « Tout a commencé en 2010, avec la plongée que j’ai commencé à pratiquer vers 12-13 ans. » Depuis, dès qu’elle le peut, elle s’harnache de l’équipement nécessaire pour se glisser dans les failles, étroits ou béants, que recèle la nature, et se faufiler à la découverte de boyaux exigus et de cathédrales souterraines. « J’ai trouvé l’activité idéale pour les petits gabarits comme moi ! »

« Ma petite grotte »

Même au bureau, elle garde un œil sur ce qui la fait vibrer. Sur son fond d’écran d’ordinateur, « des cheminées sous-marines observées lors d’une plongée en Floride ». Et, épinglée, « une photo d’hippocampes multicolores que j’aurais dû rencontrer en Tasmanie, lors des dernières vacances de Noël… »

La crise sanitaire l’a contrainte à réduire son champ d’exploration, mais de nombreux sites restent à portée de baudrier : « Ma ''petite grotte'', comme je l’appelle maintenant, au sud de Stuttgart, je m’y rends régulièrement. Je me suis aventurée jusqu’au cinquième siphon (partie de la grotte totalement immergée). Un fil d’Ariane, fixe, avait déjà été posé, mais seulement jusqu’au quatrième. » Une fois entrés dans ces failles, qui parfois ne paient pas de mine de l’extérieur, c’est un véritable monde parallèle qui se dévoile aux curieux, fait de colonnades de pierre, de stalactites, de stalagmites, de parois sculptées par les infiltrations...

Jura, Doubs, Lot…

Quand il s’agit d’explorer, la préférence de Séverine oscille de part et d’autre de la frontière : « Jura souabe, source du Doubs, Lot, Palatinat rhénan… » Tout comme sa vie au quotidien : « Mon père est allemand, ma mère française. Je travaille à Strasbourg mais je vis en Allemagne ! »

C’est en tous cas avec son club de Karlsruhe qu’elle organise de nombreuses sorties le week-end, et qu’elle participe à la formation des aspirants spéléologues avec son compagnon. Cela ne l’empêche pas de reconnaître « adorer explorer des grottes en solitaire : comme personne n’est passé avant, la visibilité dans l’eau est en général bien meilleure ! »

Le vertige ? La claustrophobie ? Très peu pour Séverine. Tout juste reconnaît-elle avoir « un peu flippé une fois, parce que la visibilité dans l’eau était nulle et que le fil d’Ariane qui permet de se repérer dans le boyau principal, et donc de sortir de la grotte se retrouvait coincé dans une zone trop étroite ». Le principal risque, en spéléologie, étant une crue ou une chute de pierre suite à une période trop sèche ou au contraire trop humide, « il faut impérativement regarder la météo avant pour ne pas avoir de problèmes ! Mais les accidents sont rares. » Ou comment explorer sans stresser !

  • L’indispensable de Séverine : le site plongeesout, « une mine d’informations »

Elsa Collobert

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