Elle a définitivement trouvé le métier adapté à son caractère ! Valérie Michel, gestionnaire au bureau de la comptabilité générale, nous embarque dans son quotidien fait de chiffres, de lignes de comptes, de tableaux Excel et d’échéanciers.
« On ne doit pas être nombreux, mais je kiffe mon boulot de comptable ! » lance Valérie Michel, sourire en coin. Et pourtant… Les quelques cours de comptabilité de son bac pro secrétariat ? « Je n’aimais pas ça du tout ! » Après dix ans passés à l’agence comptable de l’Université de Strasbourg, « j’ai découvert les implications concrètes de la comptabilité sur la vie des gens ! » Rien à voir avec les cours, trop théoriques ! « Quand je m’occupe de rembourser leur inscription à des étudiants ayant eu tardivement leur notification de bourse, c’est gratifiant de se dire qu’il recevront l’argent avant Noël ! »
Après une expérience au sein des directions des ressources humaines des universités Louis-Pasteur et Marc-Bloch, c’est essentiellement auprès de ses collègues qu’elle a découvert les arcanes de son métier. Depuis sa prise de poste, la première de ses tâches est la gestion et la comptabilisation des inscriptions étudiantes. « Et, depuis un an et le départ à la retraite de deux collègues, j’ai repris leurs tâches, comme tout ce qui a trait au système de paiement en ligne Paybox (inscriptions, contentieux). C’est vrai que c’est impressionnant ! » analyse-t-elle devant la liste de ses occupations quotidiennes. « C’est qu’au fil des ans, j’ai gagné en efficacité, en m’organisant mieux. »
« Ne pas se noyer dans un verre d’eau ! »
L’organisation : le maître-mot de Valérie. Qui découle de son caractère « très angoissé. Comme je stresse, j’anticipe énormément sur tout. » La période de juillet à décembre à l’agence comptable est caractérisée par un travail à flux tendu, avec des comptes à rendre en fin d’exercice : « Il faut reporter chaque chiffre dans un grand tableau Excel. La moindre erreur au centime près se voit tout de suite ! » Une échéance source d’angoisse, « alors qu’il n’y a pas de raison. Je suis toujours arrivée à terminer à temps – et même avec 24 heures d’avance l’an passé ! » Elle relativise avec humour : « Je suis maniaque, mais j’en ai conscience. Le tout, c’est de ne pas se noyer dans un verre d’eau ! »
La bonne ambiance avec ses collègues compte beaucoup pour elle : « On est toujours à se parler à voix haute dans le bureau ! » Elle entretient aussi de bonnes relations avec les 44 mandataires et régisseurs des composantes dont elle gère les paiements. « Je pense à l’un d’eux en particulier, fan comme moi de jeux vidéo. Dès qu’il m’apporte ses chèques, on ne peut pas s’empêcher d’en discuter ! » Son truc, c’est les jeux vidéo rétro (les premiers Tomb Raider ou Secret of Mana sur Super Nintendo - son préféré, dont elle a rédigé toute la solution technique). « Nostalgie oblige, j’ai grandi au tournant des années 1990 ! » Elle a même un blog sur le sujet, qu’elle alimente sporadiquement. « Je me suis aussi mise aux jeux plus récents, comme League of Legends ou Horizon Zero Dawn, dernièrement. » Et devinez quoi ? Elle y fait preuve de la même rigueur ! « Si à un certain niveau on me demande de remplir une quête, je ne peux pas progresser dans le jeu sans l’avoir remplie ! » Mais rassurez-vous : « Je ne suis pas toujours le nez sur l’écran ! J’aime aussi passer du temps en extérieur, à faire de longues balades dans la forêt ou les champs ».
Geek et méthodique
Geek et méthodique, Valérie l’est encore dans la gestion de ses comptes personnels : « J’ai un tableau Excel de mes dépenses pour tout suivre au jour le jour. Je ne comprends pas les gens qui arrivent à se faire surprendre. » Finalement, ce qui la rassure avec les chiffres, « c’est que c’est soit noir, soit blanc, juste ou faux. Il n’y a pas d’entre deux ! » Même chose avec ses horaires de travail : « On a une pointeuse, j’adore ! On s’organise comme on le souhaite – j’aime arriver très tôt – au moins tout est carré et transparent ! »
Loin de lui faire peur, la routine la rassure. « Mais c’est aussi parce que je fais beaucoup de choses différentes. » Et que, depuis dix ans, le métier a pas mal évolué. « On demande de plus en plus de vérifications en amont, ce qui nous fait gagner du temps. Et les inscriptions se font de plus en plus en ligne. On est amenés à les gérer de plus en plus tôt, dès juillet maintenant. » Quant à l’idée d’être encore, dans 30 ans, au même bureau et sur la même chaise ? « Même pas peur ! »
Elsa Collobert