Austères, complexes, rébarbatives… Des associations d’idées courantes quand il s’agit des finances. Loin de ces clichés, Stéphanie Strentz évoque son approche sereine et optimiste de son métier de gestionnaire financière au Bureau du budget (Direction des finances-DFI), à l’occasion du premier épisode de la nouvelle série de portraits métiers de L’Actu en 2019 (lire encadré).
Stéphanie Strentz aime se voir comme un référent, un guide. « En tant que gestionnaire financière, mon rôle est d’apporter un soutien aux composantes et services dans l’élaboration et le suivi de leur budget. » Grâce à son expertise, Stéphanie oriente la trentaine de services centraux dont elle a la charge.
Elle et ses trois collègues (chapeautés par un responsable) se répartissent les composantes et les services de l’université : « Chacun a son portefeuille », un peu comme dans une banque. La comparaison s’arrête ici : on ne parle pas de « clients », les entités gérées n’ayant pas de vocation commerciale1. « On parle plutôt d’ordonnateurs, qui prescrivent les dépenses et les recettes. »
Un mois intense
Au lendemain des dialogues de gestion (septembre) s’ouvre une période très intense pour les gestionnaires financiers. Les services ont une dizaine de jours pour saisir leur proposition de budget dans l’application dédiée. Celui-ci fait l'objet d'un pré-contrôle par le rectorat et est voté par le conseil d’administration, généralement mi-décembre. Dans l’intervalle – un mois en général - les gestionnaires financiers doivent vérifier « non pas la nature des dépenses, mais l’équilibre dépenses/recettes et leur conformité par rapport aux règles de la gestion budgétaire publique ».
Pour que cette étape cruciale soit menée le plus sereinement possible, Stéphanie et ses collègues rencontrent, en amont, les responsables des services et les responsables financiers. Première idée reçue mise à mal : le gestionnaire financier ne reste donc pas le nez rivé à son écran, à contrôler des lignes de chiffres !
« La fin d’année, c’est un peu notre pic d’activité, même si on travaille finalement à flux tendu, de manière cyclique. » Un cycle durant lequel il faut jongler entre deux calendriers distincts. Ce qui n’est pas sans introduire des difficultés, la fin de l’année budgétaire (31 décembre) ne correspondant pas avec celle de l’année universitaire…
« Des gens, des projets, de la vie ! »
Cela est loin de décourager Stéphanie Strentz, qui évoque son métier avec le sourire : « Le budget, ce n’est pas une matière morte, mais vivante. Derrière la logique a priori froide des chiffres, il y a des gens, des projets, de la vie. Mon rôle, c’est d’animer tout cela, de faire que cela fonctionne. »
De même nous rappelle-t-elle qu’un budget n’est pas rigide : « En mai et en septembre, les budgets rectificatifs permettent d’intégrer des dépenses ou des recettes (cela arrive !) non prévues au budget initial. » Il est alors possible de piocher dans une enveloppe inutilisée, y compris entre structures. A cette étape en particulier, Stéphanie s’efforce de faire passer un message de solidarité entre services. « Une année, le financement du prix Louise-Weiss était tangent. J’ai alors eu l’idée de faire appel au budget Vie étudiante du service du même nom. C’est aussi cela, les finances : faire preuve d’inventivité ! »
Stéphanie Strentz en est tellement convaincue qu’elle s’est longtemps investie en tant que trésorière dans son club de basket, le remettant à flots en organisant des événements. « Les finances sont souvent vu comme empêcheur de tourner en rond. Mais finalement, c’est aussi une bonne manière d’impulser des choses ! »
Elsa Collobert
1 Les Services à comptabilité distincte (SACD) (Conectus, Service de formation continue, Presses universitaires de Strasbourg, etc.) ont leur propre gestion. Les unités de recherche sont, elles, gérées par la Direction de la recherche et de la valorisation.