Université en action

La mise en place d'une démarche qualité est devenue indispensable

Rencontre avec Annie Cheminat, vice-présidente déléguée « évaluation et qualité »

Poussée par le contexte international et ses nouvelles compétences et responsabilités, l'Université de Strasbourg travaille à l'élaboration d'une charte pour le management et la qualité des formations, qui devrait être rédigée à la fin de l'année universitaire. Un projet porté par Annie Cheminat, vice-présidente déléguée « évaluation et qualité ».

Evaluation, démarche qualité, est-ce que ce sont des préoccupations nouvelles à l'université ?
Annie Cheminat : Il faut distinguer les deux préoccupations, même si elles sont liées. Depuis plusieurs années déjà, on se soucie d'évaluation. J'ai moi-même été chargée de mettre en place une démarche d'évaluation à l'ULP sous la présidence de Bernard Carrière. Parallèlement, au niveau interuniversitaire, j'ai piloté la collecte des indicateurs concernant l'URS, l'UMB et l'ULP, afin de disposer des éléments permettant de cerner la future Université de Strasbourg. Le besoin d'évaluation a été entre temps renforcé par les RCE(1) : l'autonomie implique qu'on fasse des choix or, pour choisir, on a besoin d'éléments aussi objectifs que possible…
Ce qui est plus récent, c'est la préoccupation « qualité ». Elle a émergé avec la réforme LMD(2) en 2005 - pour que les établissements puissent reconnaître mutuellement leurs formations, il faut que ceux-ci puissent en attester la qualité - et la démarche va prendre tout son sens cette année 2010, avec l'ouverture de l'Espace européen de l'enseignement supérieur.

Très simplement, la « qualité » à l'université, qu'est-ce que c'est ?
Attention, « qualité » et « démarche qualité » sont des choses différentes. La qualité existe depuis toujours dans le milieu universitaire, reconnu pour « l'excellence » de ses recherches et des formations qui y sont associées… Ce dont il est question aujourd'hui, c'est de « démarche qualité », c'est-à-dire d'un ensemble de dispositifs et de pratiques  qui permettent d'attester de la qualité d'une formation en fonction de références, en l'occurrence des « références et lignes directrices pour le management de la qualité dans l'espace européens de l'enseignement supérieur ».

Attester de la qualité d'une formation, par exemple, c'est donner des garanties à l'étudiant qui va la suivre sur ce qu'il va en recevoir : lui annoncer clairement le contenu du diplôme, la manière dont il sera évalué, accueilli, de quels outils il pourra disposer pour étudier, et bien sûr, tenir ces différents engagements.

Et très concrètement ?
Très concrètement, nous travaillons actuellement à l'élaboration d'une charte pour le management de la qualité des formations qui, je l'espère, sera rédigée à la fin de l'année universitaire. Ce document rassemble la description écrite des différentes procédures propres à l'université concernant la formation. Certaines existent déjà, d'autres sont à élaborer. L'objectif de la charte est à la fois d'assurer la transparence des pratiques, d'afficher l'ensemble de notre fonctionnement, de pouvoir informer les étudiants mais aussi les autres universités - notamment celles qui souhaitent entrer dans des partenariats avec nous. La charte fera le tour des modalités d'habilitation, d'examens et de délivrance des diplômes, de la qualification des équipes pédagogiques… Elle prévoit aussi des enquêtes d'évaluation des formations par les étudiants. Celles-ci seront organisées tous les 2 ans, via un questionnaire assez complet, l'objectif étant de mesurer le taux de satisfaction des étudiants sur différents aspects de leur formation, de repérer d'éventuels dysfonctionnements et pour les rectifier aussi rapidement que possible.

Comment est reçue cette nouvelle démarche ? L'université est-elle prête à s'y engager ?

Globalement, je trouve que ces idées progressent bien dans notre communauté universitaire. C'est heureux car il est clair que l'université n'a guère le choix dans le contexte actuel. Il y a des freins, assurément : le fait que la démarche qualité soit directement issue du monde l'entreprise est perturbant pour certains. D'autres sont rebutés par les contraintes inhérentes à son fonctionnement… Nous sommes d'ailleurs vigilants à ne pas construire un dispositif trop lourd  propre à décourager tout le monde : il faut en effet que les composantes de l'université s'approprient la démarche qualité, sinon ce sera un échec. Nous avons travaillé avec elles et je suis confiante dans leur capacité à se saisir des outils que nous sommes en train de construire à cet effet !

Propos recueillis par Caroline Laplane


(1) RCE : responsabilités et compétences élargies, suite au passage de l'université à l'autonomie en janvier 2009.
(2) LMD : réforme du système de formation universitaire autour des grades « Licences-Masters-Doctorats ».

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Le Tour des services : Service de médecine de prévention du personnel

Son rôle est parfois mal connu, voire ignoré, et pourtant, le Service de médecine du travail de l'université assure environ un millier de visites médicales chaque année, dans le cadre de la santé au travail. Tour d'horizon avec son responsable le médecin de prévention, Catherine Vivès.

Comment était organisée la médecine du travail avant la fusion ?
Un service de médecine du travail existait depuis longtemps à l'Université Louis Pasteur, conséquence de l'existence de risques professionnels particuliers (chimiques, biologiques, radioactifs...), qui nécessitent une « surveillance renforcée », selon les termes de la réglementation. En 2005, une convention a été passée avec l'Université Robert Schuman et le service a été mutualisé. Quant aux personnels de l'Université Marc Bloch, ils étaient suivis par le Service de médecine du travail du Rectorat.

Comment s'est passée la fusion ?
La fusion n'a pas changé grand-chose à notre organisation. Si ce n'est qu'elle a fait progresser le nombre de personnes à suivre. Réglementairement dans la fonction publique il est prévu que tous les personnels voient de façon obligatoire un médecin du travail tous les 5 ans, tous les ans dans le cadre de la surveillance renforcée. Nous n'avons pas les moyens aujourd'hui de respecter cette règle pour les 5 600 personnels de l'Université de Strasbourg. Pour ne pas consacrer 5 minutes à chaque patient, ce qui n'aurait pas beaucoup de sens, nous avons opté pour un suivi plus attentif des personnels identifiés comme présentant un risque : ceux qui bénéficient de la surveillance renforcée règlementaire, mais aussi les accidentés du travail, les personnes handicapées, les femmes enceintes, les personnes souffrant de maladies professionnelles ou d'affections chroniques...

Concrètement, comment êtes-vous organisés ?
Nous accueillons les personnels pour les visites sur deux sites : à l'Esplanade et sur le campus d'Illkirch. Chaque site est géré par une petite équipe : une secrétaire et une infirmière. Deux postes de médecins viennent compléter le dispositif : malheureusement, l'un des deux postes est vacant, et nous n'arrivons pas à le pourvoir : je suis donc seule et me partage entre les deux sites, à raison de trois demi-journées par semaine consacrées aux visites médicales, sur chacun d'entre eux.

Quelles sont vos missions exactement ?
Nous sommes un service de santé au travail. Notre objectif est double : faire en sorte que les conditions de travail des personnels ne nuisent pas à leur santé, et faire en sorte que leur santé soit compatible avec leurs conditions de travail. Les visites médicales professionnelles sont donc au centre de notre mission. Je tiens d'ailleurs à préciser que tout personnel de l'université peut saisir notre service s'il l'estime nécessaire, simplement en prenant rendez-vous par téléphone : il ne faut pas forcément attendre d'être convoqué. De la même manière, un responsable de service inquiet pour un membre de son équipe peut également nous alerter directement.
L'autre versant de la mission consiste à aller voir sur le terrain les postes de travail afin de définir entre autres les aménagements à prévoir, les conditions d'hygiène et de sécurité, en lien avec le service du même nom. Nous nous efforçons ainsi de faire de la prévention dans les installations à risque comme par exemple : rappeler aux personnels qu'ils doivent se protéger en portant blouses et gants, en travaillant sous les sorbonnes, etc.
Enfin, nous sommes associés à toutes les réunions qui touchent de près ou de loin la santé au travail. A ce titre, je fais partie du groupe de travail qui a travaillé sur l'opération « Bien-être au travail ».

Voyez-vous une progression des cas de souffrance au travail depuis la fusion ?
C'est vrai que je ressens un malaise. Il y a eu une augmentation de la fréquence des consultations de personnels en détresse, en surcharge de travail, sur le point de craquer ou ayant craqué, essentiellement dans les services centraux. Je l'observe, mais je suis incapable d'évaluer l'ampleur du phénomène, d'autant que tout le monde ne s'adresse pas au médecin du travail. Vous savez, certaines personnes ont perdu tous leurs repères : elles ont changé de bureau, de chef, de collègues, de méthode de travail : ça fait parfois beaucoup !
J'attends beaucoup de l'opération « bien-être au travail ». J'espère qu'on pourra en tirer un diagnostic juste pour chercher des solutions adaptées, et déceler les éventuels cas de harcèlement.

Quels sont vos projets ?
D'abord, je voudrais améliorer la lisibilité du service. Nous faire connaître, faire connaître nos missions, afin que les personnels, notamment en souffrance, sachent ce qu'ils peuvent venir chercher auprès de nous.
Pour tenter de pallier au sous-effectif médical généré par le fait que nous n'arrivons pas à pourvoir le second poste de médecin, nous aimerions organiser certaines visites intermédiaires conduites par les infirmières. Elles seraient moins poussées mais permettraient de recevoir davantage de personnes, et l'infirmière pourrait alerter le médecin si elle décelait un risque. Ce serait assez expérimental et nous devons donc attendre l'aval des pouvoirs publics avant de nous lancer !


Propos recueillis par Caroline Laplane

Les données clés du Service de médecine préventive du personnel

  • 5 postes : 1 médecin, 2 infirmières, 2 secrétaires
  • 2 Implantations  :

    • Campus Esplanade
      Centre de Neurochimie - 5 rue Blaise Pascal à Strasbourg
      8h-12h et 13h-17h
      03 68 85 15 04
    • Campus d'Illkirch
      IUT Robert.Schuman - 72 route du Rhin à Illkirch
      8h-12h et 13h-17h
      03 88 66 40 48

  • service.medical@unistra.fr
  • 1 000 visites/an
  • 5 632 personnels dont 3 525 titulaires et 2 107 contractuels en 2009

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Cinquième campagne Handivalides le 22 mars 2010

La campagne Handivalides s'arrêtera à Strasbourg le 22 mars prochain de 11h à 17h dans l'aula de la Faculté de droit. Une journée pour sensibiliser la communauté universitaire aux déficiences sensorielles et motrices. Objectifs : faire tomber les a priori, s'ouvrir aux différences, mieux comprendre les situations de handicap et rechercher ensemble les conditions de leur dépassement au sein de l'université.
La Mission Handicap de l'Université de Strasbourg s'associe à l'organisation de l'événement piloté pour la seconde année consécutive par Starting-block, association agréée « Jeunesse et éducation populaire » par le ministère de la Jeunesse, des sports et de la vie associative.
Comme il est impossible de parler du handicap de manière abstraite et désincarnée, la Journée Handivalides de l'Université de Strasbourg est parrainée par Sayand Aleboyeh, étudiant handicapé, doctorant à l'Université de Strasbourg. Le sujet de thèse de Sayand porte sur les représentations du handicap à partir de l'accessibilité des personnes handicapées en France, Suède et Ecosse.
Cette journée proposera aux étudiants, enseignants et personnels BIATOS de l'université un parcours en fauteuil ou à la canne, des démonstrations de matériel adapté (joëlette, monopousseur et tandem), des ateliers sur les déficiences auditives et visuelles, la Table Tactile du Musée du Louvre, un jeu de plateau sur le handicap : le Keski.
Un repas à l'aveugle organisé avec la complicité du restaurant universitaire de l'Esplanade, permettra à une vingtaine d'étudiants d'appréhender, l'espace d'un repas, le quotidien d'un étudiant non voyant.
Une table ronde sur le thème « Accompagner sans assister. Développer son autonomie » à l'Université de Strasbourg réunira étudiants, sociologue et psychologue. Elle sera animée par un étudiant du Centre universitaire d'enseignement du journalisme (CUEJ).
Cette journée permettra de bousculer nos représentations et de prendre conscience du chemin parcouru mais aussi des obstacles encore à franchir, au quotidien, pour les jeunes handicapés, dans leur parcours de formation et d'insertion professionnelle.

Tout le programme de la campagne Handivalides 2010 sur : www.campagne-handivalides.org/

Contact
Service de la Vie universitaire de l'Université de Strasbourg
Mission Handicap
Fabienne Rakitic, coordinatrice
Tél. 03 68 85 63 69
Courriel : svu-handicap@unistra.fr

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La qualité dans l'enseignement supérieur

Le séminaire du Service prospective et développement s'est tenu jeudi 4 mars 2010 animé par le premier vice-président Michel Deneken et en présence du président Alain Beretz. Il a rassemblé une cinquantaine d'auditeurs.
Après une introduction du président Alain Beretz qui a insisté sur l'importance de formaliser nos pratiques et de les évaluer dans un contexte européen compétitif, Andrée Sursock, conseillère auprès de la secrétaire générale de l'EUA, a parlé des évolutions européennes en matière de qualité.
Annie Cheminat, vice-présidente déléguée « évaluation /qualité » a exposé ensuite la démarche qualité à l'Université de Strasbourg. Elle a annoncé qu'une charte Université de Strasbourg pour le management de la qualité des formations est actuellement en préparation.
La troisième partie du séminaire fut consacrée à la présentation de la démarche qualité initiée dans les 3 IUT de l'Université de Strasbourg par Jean Martin, coordonnateur du projet.

Vidéos du séminaire disponibles sur les liens suivants :

Le prochain séminaire de Prospective et développement se tiendra le jeudi 6 mai 2010 et portera sur l'insertion professionnelle.

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IUFM d'Alsace, lancement de la deuxième tranche

Le projet de reconstruction à Strasbourg de l'IUFM d'Alsace a résulté d'une volonté d'améliorer le fonctionnement global de l'établissement et de mettre à disposition des locaux fonctionnels adaptés aux formations proposées.
Une première tranche de reconstruction a été réalisée, sur le site de la Meinau, dans le cadre du contrat de plan Etat-Région 2000-2006. La maîtrise d'ouvrage a été assurée par le Conseil général du Bas-Rhin.
Une deuxième tranche était prévue pour compléter les besoins pédagogiques de l'IUFM.
Le comité de pilotage, réuni le 22 février dernier, a validé le préprogramme de la future construction qui prévoit des espaces pour la vie étudiante, l'enseignement général, certains enseignements spécialisés, la logistique et un gymnase.
La mise en service du cette dernière tranche, d'un coût de 13 323 000 euros, aura lieu à la rentrée 2014.

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Inventaire des œuvres d'art de l'université

Une équipe d'étudiants en master d'Arts visuels mène des enquêtes de terrain pour réaliser un inventaire des œuvres d'arts conservées et stockées à l'Université de Strasbourg.

Lisez la circulaire du 4 mars 2010 à ce sujet du président Alain Beretz.

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Aimez-vous votre bibliothèque ? Prolongement d'une semaine

Le 22 février dernier, les bibliothèques universitaires d'Alsace ont lancé une enquête de satisfaction auprès de leurs 62 000 usagers. L'opération est baptisée "j'aime ma bibliothèque" : le questionnaire (20 questions environ) est à remplir sur www.jaimemabibliotheque.fr.
L'objectif de cette enquête est de mieux cerner les attentes des 62 000 utilisateurs des bibilothèques universitaires d'Alsace (Université de Haute-Alsace et Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, 20 bibliothèques du SCD de l'Université de Strasbourg), dont 50 000 étudiants et 4 500 enseignants-chercheurs. Elle devrait permettre d'améliorer les services qui leur sont proposés, et aussi de définir les enjeux documentaires des prochaines années.
Jusqu'au 21 mars, les usagers se verront donc proposer de donner leur avis sur trois aspects principaux : conditions de travail dans les salles de lecture, qualité de l'accueil, intérêt des services proposés, pertinence et disponibilité des collections.
Cette évaluation, une première en Alsace, s'appuie sur un protocole américain "Libqual+", défini par l'association Research Library. Chaque année, plus de 700 établissements d'enseignement et de recherche à travers le monde y participent.

www.jaimemabibliotheque.fr depuis le 22 février 2010 et prolongé jusqu'au 21 mars

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CHIFFRES EN TÊTE

Les masters en chiffres

     

  • 7 137 étudiants inscrits en master en 2008/2009
  • les étudiants en master représentent 17% des étudiants de l'Université de Strasbourg
  • les étudiants en master représentent 29% des étudiants qui suivent une formation suivant le schéma LMD
  • 2 864 diplômés de master en 2008/2009

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