S’inscrire dans la durée. Voilà le défi qu’il nous faut relever ensemble. Après plus de deux semaines de confinement, déjà les médias bruissent de sujets concernant « l’après » et relaient les spéculations sur la date et les modalités du déconfinement. Nous ne pouvons pas gérer l’université au gré des bruits et des fake news. Et si nous apprenons tous à vivre la continuité de l’activité dans des conditions nouvelles, gardons-nous de l’illusion que ce serait juste un mauvais moment à passer. Le gouvernement français annonce que le temps de confinement sera long. La prudence est donc de mise ; celle-ci ne relève pas d’un manque de courage politique, mais, dans les circonstances actuelles, procède du simple principe de responsabilité.
Nous avons tous des fourmis dans les jambes ; le bureau, l’agora, l’amphithéâtre ou le laboratoire nous manquent cruellement. Mais nous devons assurer l’avenir dans un présent confiné et lucide. Rappelons que le Grand-Est reste une région particulièrement touchée et que nos soignants, dont beaucoup atteints, parfois sévèrement, sont sur le front jusqu’à épuisement. Y compris les étudiants. Désormais, il nous faut préparer la fin de l’année et la rentrée. Nous sommes en lien quotidien avec le ministère de l’Enseignement supérieur, le rectorat, les autorités sanitaires, les services centraux, pour agir ensemble, avec sang-froid et un sens des responsabilités plus aigus que jamais.
Pour le moment, le strict respect du confinement est la meilleure manière d’aider nos soignants à venir à bout de cette pandémie.
Je veux saluer ici, avec gratitude et admiration, la mobilisation de tous pour la continuité pédagogique et le maintien de l’activité autant que faire se peut. Ces derniers jours, nous nous sommes engagés contre la précarité numérique, pour permettre à des étudiants d’avoir un ordinateur. La fondation de notre université a enregistré de nombreux dons pour cette opération. Elle collecte également, avec succès, des fonds pour les hôpitaux universitaires. Beaucoup d’entre vous rivalisent d’initiatives, personnels Biatss, organisations étudiantes, enseignants-chercheurs, pour que notre communauté universitaire reste vivante. Les laboratoires de recherche vivent aussi une activité bien dégradée et les chercheurs continuent leurs travaux, comme chacun le peut.
Bien sûr, nous travaillons autant que faire se peut sur des scénarios de sortie de crise. Il nous faudra collectivement tirer les enseignements de la situation que nous vivons. Le moment venu. En attendant, dans les jours qui viennent, avec les responsables pédagogiques, c’est la conclusion de l’année universitaire, les modalités d’examen, la préparation de la rentrée, qui nous préoccupent et nous mobilisent.
La présidence de l’université et la direction générale des services sont entièrement mobilisées, disponibles pour être à vos côtés, pour relever le défi que nous lance le Covid-19.
Michel Deneken
Président de l'Université de Strasbourg