Rachel Schurhammer a pris la tête de la Faculté de chimie en septembre dernier, succédant à Jean-Marc Planeix, dont elle a été la directrice adjointe. Un positionnement qui l’a bien préparée à ses nouvelles fonctions, entre continuité et adaptation à de nouveaux enjeux. Tour d’horizon.
Quel est le périmètre de la Faculté de chimie aujourd’hui ?
Avec 750 étudiants, 55 enseignants-chercheurs et une cinquantaine de personnels administratifs et techniques, nous sommes une composante de taille moyenne. Nous accueillons physiquement les étudiants à partir de la seconde année de licence. En première année, ils sont inscrits et gérés par le pôle L1 Sciences. Nous avons 250 étudiants en master mention chimie, qui comprend une douzaine de parcours (y compris l’École universitaire de recherche Chimie des systèmes complexes, EUR-CSC, qui a été créée l’année dernière).
Souffrez-vous de la désaffection des jeunes pour les sciences ?
Nos formations n’ont pas de difficulté à recruter. Nos d’étudiants sont souvent motivés par le caractère pratique de la formation : la moitié du cursus se fait sous la forme de travaux pratiques ou d’inclusion dans des laboratoires du site. Il y a peut-être aussi un petit « effet Nobel ». Cela participe assurément à l’attractivité de la faculté, notamment au niveau international. Nous avons par ailleurs de très bons contacts avec l’ensemble des laboratoires strasbourgeois, qui accueillent volontiers nos étudiants en leur sein tout au long de leur cursus.
Quels sont les débouchés pour vos diplômés ?
Depuis dix ans, la Faculté de chimie travaille à la professionnalisation de ses formations afin de préparer ses étudiants à une bonne insertion. Ceci a mené à la création d’une licence Métiers de la chimie, ouverte il y a deux ans où en plus de compétences disciplinaires, une partie du parcours est dédiée à des compétences spécifiques et transverses favorisant l’insertion professionnelle en tant que cadre intermédiaire de la chimie et des métiers connexes.
Avec la licence professionnelle Chimie de synthèse et la licence Métiers de la chimie, il existe de nombreux débouchés à bac+3, notamment dans les entreprises régionales (Grand-Est, Allemagne, Suisse). Les perspectives d’insertion de nos étudiants de master au niveau cadre sont variées en recherche, industrie ou enseignement. Par chance, les chimistes ont une formation de l’esprit qui les rend assez polyvalents et leur permet de s’insérer professionnellement dans de nombreux secteurs d’activité (industries chimiques/pharmaceutiques, cosmétiques, biotechnologies, agroalimentaire, environnement, informatique). Ceux qui poursuivent en thèse (et ils sont assez nombreux) doivent intégrer le fait qu’il leur faudra être mobiles à l’international, une fois docteurs, pour s’insérer professionnellement.
Quels sont vos projets, votre stratégie de développement ?
Nous avons des priorités de fait, imposées par les réformes engagées par le ministère : la réforme des études de santé et la réforme du bac.
La première nous impacte via la création de la licence de santé-parcours chimie. Elle va nous amener mécaniquement davantage d’étudiants. Elle suppose aussi que nous augmentions la part des enseignements de santé dans nos formations. Son impact sera lourd. Heureusement, nous avons été associés dès le départ à la réflexion.
De même, la réforme du bac va modifier la typologie des étudiants en L1 Sciences. Nous travaillons actuellement à la manière de bien accueillir cette nouvelle population. A plus long terme, nos objectifs concernent la professionnalisation, et l’internationalisation des formations.
Sur la professionnalisation, il y a encore à faire, notamment dans l’apport de compétences non-disciplinaires à nos diplômés : comme nous l’avons fait en mettant en place une formation au management et au leadership dans le parcours de l’EUR CSC.
Concernant la stratégie à l’international, nous poursuivons la collaboration avec de nombreuses universités étrangères, le déploiement de doubles-diplômes et nous encourageons nos étudiants qui le souhaitent et sont armés pour cela à partir en mobilité en Europe ou dans le monde. Ils sont bien formés en anglais, d’ailleurs, les cours de master sont presque tous dispensés dans cette langue.
Enfin, un de mes objectifs est de renforcer les liens existants entre tous les occupants et usagers de la faculté et ses partenaires. Je crois dans l’implication de tous pour bien vivre ensemble. Je suis bien entourée et le travail en équipe est une vieille habitude de chimiste…
Caroline Laplane