La cinquième édition des colloques interdisciplinaires de l’Université de Strasbourg, les 5 et 6 juin derniers, s’intitulait sobrement : « Environnement(s) ». La plupart des interventions de cette passionnante rencontre font apparaître sans ambiguïté l’état inquiétant de la planète. On sort de ce colloque un peu sonné, tant les questions d’environnement(s) se donnent sous le jour de l’inquiétude, de l’alerte, de l’anxiété. Les manifestations des jeunes pour le climat et la montée, parfois spectaculaire, du vote « vert » aux élections européennes pointent le doigt sur une réalité indéniable et un avenir anxiogène. La prise de conscience semble se faire jour, et derrière les manifestations d’inquiétude et les cris d’alarme, déjà, certains veulent relever le défi de ce qui est encore possible. Notre université s’empare, et doit le faire à tous les niveaux, de la question environnementale.
Déjà beaucoup de nos chercheurs contribuent, toutes disciplines confondues, à l’impérieuse nécessité de chercher des réponses scientifiques, économiques, sociétales et éthiques. Les étudiants, tels un aiguillon, enjoignent la communauté universitaire de se risquer sur le chemin, humble, mais déterminé, des réponses. Un des quatre axes stratégiques d’Eucor - Le Campus européen s’intitule « Développement durable et responsabilité sociétale ». C’est que l’environnement ne saurait être qu’une affaire nationale. Dans un espace globalisé et ouvert, le développement durable et l’écologie sont aussi interdisciplinaires que transfrontaliers. Le constat dressé par le colloque, qui fut un succès, peut déprimer. Mais il nous interdit de déserter le théâtre de la recherche de solutions. Notre université a déjà tous les talents pour relever les défis lancés par la crise écologique de la planète. Lui manquait-il la motivation d’en faire une priorité que le colloque « Environnement (s) » est arrivé à point nommé.
Michel Deneken,
président de l'Université de Strasbourg