Recherche et valorisation
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L'Idex 2014 soutient 40 projets originaux et compétitifs

En 2014, 40 projets seront financés par le levier recherche de l’Initiative d’excellence (Idex) pour un montant global de 3,4 millions d’euros. Parmi eux, pas moins de 9 projets compétitifs et originaux sont portés par des chercheurs et des unités de recherche dites « hors du périmètre d’excellence »1. Autre fait marquant, cette campagne de financement accompagnera 13 enseignants-chercheurs ou chercheurs dans leur arrivée à l’Unistra et 7 autres dans leur progression de carrière interne. Témoignages de trois lauréats.


Béatrice Vaxelaire, directrice de l’Institut de phonétique de Strasbourg (IPS) et de l’équipe de recherche Parole et cognition du Lilpa2 a été promue professeur fin 2013. C’est dans ce contexte qu’elle a présenté son projet à l’appel d’offres « Attractivité » de l’Idex. Le but ultime des travaux menés par son équipe est de mieux comprendre le processus de production et de perception de la parole. « Pour cela, nous menons des investigations comparatives entre des productions linguistiques normales de sujets sains et d’autres émises par des patients atteints de diverses pathologies de la parole et du langage. »
Ce sujet intéresse à la fois des phonéticiens, des linguistes, des cliniciens, des chirurgiens, avec une idée commune en tête : faire progresser la connaissance pour améliorer la qualité de vie et le bien-être des patients. Grâce aux 80 000 euros de l’Idex « Attractivité », combiné avec un Idex « Contrat doctoral »,  Béatrice Vaxelaire et ses collaborateurs ambitionnent de créer une plateforme de linguistique et de phonétique cliniques, unique en son genre pour tout le Grand-Est, faisant de l’Unistra une plaque tournante dans le domaine. « Elle permettra l’acquisition, le traitement et l’analyse scientifiques de la production et de la perception de la parole et du langage normaux ou déviants en vue de la modélisation de ces données. » Le financement obtenu servira à acquérir les équipements manquants, complémentaires de ce qui existe déjà à Strasbourg ou à proximité et donnera ainsi une vue d’ensemble de tout le conduit vocal. « Ce financement Idex est pour moi une marque de reconnaissance et de soutien fort d’un sujet pour lequel l’Université de Strasbourg a été pionnière », conclut la chercheuse.

Un soutien fort pour les SHS, exemple de la phonétique clinique

De son côté, Grazia Giacco-Blanc, nommée maître de conférences en musique et didactique de l’éducation musicale fin 2013, est également lauréate de l’appel à projets « Attractivité ». Elle a su séduire et convaincre les experts en proposant un tout nouvel axe de recherche : la didactique de la création artistique. Après 12 ans passés dans l’enseignement secondaire, elle a rejoint l’Espé4 et est rattachée au laboratoire Accra3. Son idée est de faire un état des lieux des pratiques dans l’enseignement des disciplines artistiques, notamment pour ce qui concerne la création. Y-a-t-il une démarche de création enseignée auprès des élèves ?  Comment mettre en place une telle démarche ? Quelle influence sur les aspects motivationnels et cognitifs des élèves ? « À mon sens, instaurer une démarche de création en éducation musicale ou en arts visuels, par exemple, permettrait aux élèves de développer des compétences spécifiques : savoir expliquer ses choix, développer l’imaginaire, explorer les ambigüités, acquérir un sens critique et un esprit d’ouverture », souligne la chercheuse. C’est ce que ce projet de recherche multidisciplinaire lancé grâce au financement Idex permettra de démontrer, en collaboration avec des collègues chercheurs en arts visuels et en psychologie cognitive de l’Espé. Après avoir décortiqué ce qui se fait en recherche-création, Grazia Giacco et ses collaborateurs tenteront de proposer des méthodologies transposables au domaine de la didactique des arts, et ainsi de faire profiter les futurs enseignants de leurs résultats de recherche.

Favoriser des thématiques de recherche originales et interdisciplinaires

Au travers du financement de projets de recherche plus ou moins ambitieux mais toujours originaux et compétitifs, l’un des objectifs clefs de l’Idex est d’accompagner l’arrivée de nouveaux chercheurs à Strasbourg. C’est le choix qu’a fait le très réputé généticien Jamel Chelly5, spécialiste des maladies génétiques neurodéveloppementales et de leurs diagnostics, qui installera sa nouvelle équipe en septembre prochain à l’IGBMC. En collaboration avec les services de neurochirurgie, neuroimagerie et neuropédiatrie des Hôpitaux universitaires de Strasbourg, il étudiera plus particulièrement les épilepsies pharmaco-résistantes et les dysphasies corticales focales, des anomalies cérébrales localisées responsables d’épilepsies sévères. « Je connais bien Jean-Louis Mandel qui m’a incité à considérer l’Université de Strasbourg et l’IGBMC pour établir mon équipe de recherche et développer un nouveau projet à Strasbourg : un environnement très compétitif, une émulation scientifique et des facilités en termes de technologies, d’équipements, de réseau, explique le professeur Chelly. Le financement accordé par l’Idex est pour moi un véritable encouragement et un gage de confiance de la part de l’université. C’est l’assurance de démarrer un projet dans de bonnes conditions qui nous permettront d’être fonctionnels et productifs rapidement ». Avec une enveloppe de 100 000 euros sur 18 mois qui viennent s’ajouter à d’autres sources de financements, le professeur Chelly aborde ce nouveau défi en toute sérénité. 

Anne-Isabelle Bischoff

1 non titulaires d’un Labex ou d’un Equipex

2 Linguistique, langues et parole (Lilpa - EA 1339)

3 Approches contemporaines de la création et de la réflexion artistiques (Accra - EA 3402)

4 École supérieure du professorat et de l'éducation de l’académie de Strasbourg

5 actuellement professeur des universités et praticien hospitalier à l’Université Paris-Descartes

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Oleksandr Koniev : une soif de projets

Oleksandr Koniev, ou Sasha pour le diminutif, vient de lancer Syndivia, une start-up pharmaceutique strasbourgeoise. Avec son ami Sergii Kolodych, ils commercialiseront bientôt des molécules brevetées pendant leurs thèses. Portrait de ce jeune chercheur dynamique et ambitieux.

En janvier dernier, Oleksandr est primé pour la création de sa start-up au concours de l'étudiant entrepreneur innovant. Aujourd’hui, grâce à Alsace Biovalley et l'appui de la Satt Conectus Alsace, ils bénéficient du support et des financements nécessaires au développement de leurs technologies et sont en pleine phase de maturation de leur projet. À 25 ans à peine, son parcours témoigne déjà d'un dynamisme généreux et audacieux. Sa devise : « Si tu ne le fais pas aujourd’hui, tu ne le fais jamais. »

Une jeunesse européenne

Dniprodzerjynsk, Ukraine. C'est dans cette ville qu'a grandi Sasha. C'est dans cette ville qu'il a remporté sa première olympiade de chimie. Les olympiades ont été le moteur de sa motivation. Dès ses 15 ans, il avait les clefs du labo et allait s'entraîner, animé par l'esprit de compétition. Il remporte les concours municipal et régional et se qualifie pour l'épreuve nationale. La victoire régionale lui donne un accès hors concours à l'Université de Kiev.
Le niveau des universités ukrainiennes est inégal. Heureusement à Kiev, les professeurs adaptent les exercices pour les meilleurs. Sasha faisait partie de cette élite. Son classement lui vaut d'être embauché en alternance dans une compagnie de synthèse à Kiev, il gagne son indépendance. Au bout de deux ans, Sergii et lui s'ennuient : « Quand on perd sa motivation, on change de vie. C'était le cas à Kiev, nous avons changé pour Toulouse. » Il décide d'y postuler pour un master 2. Il en sort major et décroche une bourse Marie-Curie. C'est Sergii, et le hasard, qui le mèneront au CAMB*, à Strasbourg, dans l'équipe Systèmes chimiques fonctionnels dirigée par Alain Wagner.

« Je veux tout voir, je dois me dépêcher »

Un hasard qui gouverne. De sa voix douce aux sonorités slaves, il le reconnaît : « La chance joue beaucoup dans la vie, mais tu peux augmenter ta probabilité de gagner en multipliant les tentatives. » Sans confession religieuse, il considère les 60 ans qui lui restent. « Je veux tout voir, je dois me dépêcher », prévient-il avec volubilité. Il paraît insatiable. Sa ligne de mire, c'est de faire marcher son entreprise. « Dans cinq ans, je me vois P-DG. Pas allongé aux Caraïbes, mais toujours dynamique. » Pour la famille, cela viendra. Mais pour l'instant, pour être libre, il n'y pense pas. Le jeune homme s'ennuie trop vite, pendant ses vacances, il part en Allemagne pour apprendre la langue. « J'avais le sentiment que rien ne changeait. Au labo, il y a des projets, ça avance. » Il a besoin de ce sentiment de construire quelque chose. « Continuer dans cette dynamique-là, sinon c'est la mort… j'ai peur de la vieillesse », confie-t-il.
Cette aversion pour l'immobilité lui vaut de passer ses week-ends au labo, non par sacrifice, mais par loisir : « Je lance une synthèse [NDLR : chimique] et je fais du ping-pong. » Monter sa start-up, c'est faire face à l'inconnu et c'est aussi un travail de communication. Ainsi, avec deux lampes Ikea et un drap vert, il construit son studio et en tire des vidéos de première qualité à présenter pour des concours. Astucieux et facétieux, ce jeune docteur a créé une copie d’un site internet commercial, où il se présente, comme un produit chimique. À ceux chez qui ce portrait aura suscité l'envie de le recruter, Sasha n’est hélas plus disponible.

Adrian Bonte, étudiant en master de communication scientifique

*Laboratoire de Conception et application de molécules bioactives

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Appel à communications pour le colloque « Texte et performance »

Un colloque international intitulé « Texte et performance : au croisement des arts visuels et des arts du spectacle » se tiendra du 1er au 3 octobre 2014 à l'Université de Strasbourg. Les équipes de recherche organisatrices* lancent un appel à communications.

Ce colloque « Texte et performance : au croisement des arts visuels et des arts du spectacle » souhaite réinterroger le rapport entre performance théâtrale et performance visuelle depuis les années 1960, en partant de la question du texte – entendu au sens large de « production écrite », qu’elle soit éditée ou manuscrite. Le texte est sans doute beaucoup plus présent dans la performance que ne veulent bien le reconnaître ses acteurs mêmes, et les usages du texte dans le théâtre plus riches et moins fixés que ne veulent bien l’énoncer les performeurs. Et ce, dès les années 1960, moment d’émergence de nouvelles formes de théâtralités (Tadeusz Kantor, Jerzy Grotowski pour ne citer qu’eux), et aussi de ce que Michael Kirby nomma un « nouveau théâtre » (les happenings de Kaprow, les events de Fluxus, l’oeuvre musicale et performantielle de John Cage…).
Plutôt que de convoquer des récits autorisés, ce colloque propose de travailler, à partir de l’étude de documents scripturaires, à mettre au jour les différents usages ou modes d’existence du texte dans l’un et l’autre champ, pour tenter de pointer des convergences entre théâtre et performance, plutôt que des divergences.
Les propositions de communication doivent parvenir par courriel à Janig Bégoc au plus tard le 25 juin 2014. Les auteurs recevront une réponse début juillet 2014.

  • Colloque les 1er, 2 et 3 octobre 2014 à Maison interuniversitaire des sciences de l’homme – Alsace (Misha)
  • Voir l'appel à communications

*Culture et histoire dans l'espace roman (Cher - EA 4376) et Approches contemporaines de la création et de la réflexion artistiques (Accra - EA 3402) de l’Université de Strasbourg et la Haute école des arts du Rhin (HEAR)

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Séjour d’enseignants-chercheurs de l’Université de Strasbourg au Japon

Un appel d’offres est lancé pour un séjour d’enseignants-chercheurs de l’Université de Strasbourg au Japon.

Cet appel d'offres est destiné aux enseignants-chercheurs de l’Université de Strasbourg intéressés par un séjour compris entre 15 jours et un mois dans un des laboratoires de Hokkaido University (chimie uniquement), Nagoya University, Ochanomizu University, Ritsumeikan University, Sophia University ou Tokyo University of Science.
Les personnes intéressées sont priées de s'adresser à Caroline Blatz à la Maison universitaire France-Japon pour obtenir le dossier de candidature.

  • Date limite de dépôt des dossiers : 15 juin 2014
  • Examen des candidatures du 16 juin au 15 juillet 2014