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« L’établissement du budget 2012 a été un exercice délicat, réalisé dans un contexte tendu de diminution des ressources et d’augmentation des dépenses »

Alain Beretz, président de l'université, et Michel Deneken, premier vice-président en charge des finances, expliquent les conditions particulières et difficiles, qui contextualisent l'établissement du budget pour 2012. La situation est grave, mais pas désespérée.

Le 15 décembre, devant le CA, le processus budgétaire prendra fin avec la dernière phase d'adoption du budget 2012. Comment caractériseriez-vous ce budget ?

Alain Beretz :
C'est un budget réalisé dans des conditions difficiles. La tendance est aux dépenses en hausse et aux recettes en baisse, ce qui n'est pas la situation la plus simple. On peut dire qu'il a été délicat à équilibrer. Il a fallu faire des choix, nous nous sommes efforcés de ne pas pénaliser les deux missions principales de l'université : la formation et la recherche.
Michel Deneken :
Cette situation s'explique bien sûr par une multitude de facteurs. Nous assumons certaines dépenses en hausse qui résultent de choix politiques forts : par exemple lorsqu'elles impactent directement une masse salariale qui a tendance à augmenter. C'est normal puisque l'université a remis à niveau le régime indemnitaire des Biatoss, revalorisé les carrières de certains enseignants-chercheurs, et que nous œuvrons à la résorption de l'emploi précaire notamment des vacataires... Tout ceci a un coût, bien entendu. Mais il est plus difficile de composer avec l'augmentation des coûts des fluides, par exemple.

Et comment expliquez-vous la diminution des ressources ?

MD :
Il y a des causes conjoncturelles : fin de certains contrats de recherche qui entraînent la baisse des ressources issues de l'ANR(1), diminution des revenus des produits financiers en raison des faibles taux actuels. Mais il y a aussi des raisons de fond : les partenaires naturels de l'université, État et collectivités territoriales, ont leurs propres difficultés financières, qui impactent nos ressources directes ou indirectes. Ainsi le désengagement de l'État est particulièrement sensible au niveau du CPER(2), ce qui peut conduire à retarder ou même annuler certaines opérations, au milieu du gué !
AB :
La dotation globale de l'État à l'université de Strasbourg sera égale, en 2012, à celle que nous avons reçue en 2011. Ce qui, étant donné le contexte financier national, est plutôt une bonne nouvelle. La difficulté, c'est que l'État considère que cette dotation doit couvrir de plus de plus de dépenses. C'est un problème que rencontrent toutes les universités qui sont autonomes. Le transfert des compétences de l'État vers l'établissement doit s'accompagner du transfert des ressources qui permettent de les financer, mais le calcul est complexe à faire et je ne suis pas sûr qu'il se fasse en faveur de l'université.
MD :
Par exemple, en 2009, l'université a dû appliquer une nouvelle règle de rémunération des heures de travaux pratiques, alignée sur celle des heures de travaux dirigés. La première année, l'État a donné à l'université une enveloppe spécifique pour financer cette mesure. Mais désormais, il considère que son financement est inclus dans la dotation globale ! De même, sans augmentation de sa dotation, l'université doit absorber la progression mécanique de sa masse salariale, des charges sociales en constante augmentation, sans compter l'application du référentiel des enseignants-chercheurs.

Alors, quelles solutions à ces difficultés ?

MD :
D'abord, il y a quand-même une bonne nouvelle : l'État va verser à l'université une avance de 10 millions d'euros au titre de l'Idex (Initiative d'Excellence). Cette somme a été inscrite au budget, dans l'unité budgétaire « recherche ».
AB :
Ce qui prouve bien que nous ne voulons pas d'un Idex d'exclusion, mais bien d'un Idex qui profite à toute la communauté universitaire.
MD :
Ensuite, nous pensons que nous pouvons et que nous devons faire des progrès dans la gestion des ressources. Je pense notamment à la masse salariale : le contrôle du budget passera inévitablement par sa maîtrise, puisqu'elle représente 78% du budget. Un travail de longue haleine a été entrepris pour mettre en place un vrai pilotage de la masse salariale. Cela passe par des progiciels adaptés et performants, qui mettront toutefois encore du temps à être installés. Le dialogue de gestion permet aussi de mettre de la rigueur et de la cohérence dans la gestion et la répartition des ressources humaines. Cette année, nous avons aussi mieux maitrisé les heures complémentaires d'enseignement, et il faudra poursuivre cet effort collectif qu'il faut saluer. C'est déterminant !
AB :
À plus court terme, bien sûr, nous avons dû faire des choix. On devra différer des investissements, qui pourtant n'étaient pas superflus : par exemple, la mise en sécurité de certains bâtiments, ou bien certains programmes du schéma directeur numérique. C'est franchement frustrant, et ça peut être dangereux pour une grande université comme la nôtre de ne pas avoir un réseau à la hauteur de ses besoins, par exemple. Mais bon, d'autres universités ont dû se résoudre à ne pas renouveler des contrats de travail, ou à ne pas pourvoir des postes de fonctionnaires vacants pour faire des économies. On n'en est pas là, heureusement !

Propos recueillis par Caroline Laplane


(1) Agence nationale de la recherche
(2) Contrat de Projet État-Région

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Se souvenir, toujours

Vendredi 25 novembre à midi, seront commémorées, au Palais universitaire, les rafles du 24 juin et du 25 novembre 1943, rafles intervenues à l'Université de Strasbourg, alors repliée à Clermont-Ferrand depuis 1939. Cette année, avec l'UFR de mathématique et informatique, l'université rendra hommage, en particulier, à Jacques Feldbau, mathématicien strasbourgeois mort en déportation.

« Jacques Feldbau a fait ses études aux lycées Fustel et Kléber, puis à l'Université de Strasbourg, raconte Michèle Audin, professeur à l'UFR Math-Info et auteur du livre "Une histoire de Jacques Feldbau" paru en 2010. Comme beaucoup de nos étudiants,il avait commencé à travailler pour sa thèse lorsque la guerre a éclaté en 1939. D'abord mobilisé comme aviateur au sein de l'armée française, il fut démobilisé après l'Armistice en juin 1940. Agrégé de mathématiques,il fut nommé professeur au lycée de Châteauroux mais les lois antisémites de Vichy l'empêchèrent d'enseigner ».
C'est alors qu'il rejoint Clermont-Ferrand où l'Université de Strasbourg est repliée et qu'il retrouve Charles Ehresmann, son directeur de thèse.
Dans un travail de recherche scientifique et historique sur la façon dont les mathématiciens français juifs ont pu - ou n'ont pas pu - publier les résultats de leurs recherches sous l'Occupation allemande, Michèle Audin a montré que les lois d'exclusion françaises (dites statut des juifs) avaient également fait disparaître le nom de Jacques Feldbau de l'un de ses articles. «Néanmoins, il a continué à publier sous le pseudonyme de Jacques Laboureur», ajoute Michèle Audin. Mais au cours de la rafle de la Gallia à Clermont-Ferrand le 24 juin 1943, il est arrêté puis déporté à Auschwitz. Il survit  à l'évacuation du camp en janvier 1945, mais meurt au camp de Ganacker en Bavière le 22 avril 1945 quelques jours avant la fin de la guerre.

Une cérémonie en deux temps

Après les discours et témoignages des grands témoins ayant subi les rafles du 24 juin et du 25 novembre 1943 ou y ayant échappé in extremis, les personnes présentes se recueilleront autour de la plaque commémorative au Palais universitaire où sera lu le poème d'Aragon "Chanson pour l'Université de Strasbourg".
« Cette année, nous avons souhaité apporter une plus large place dans le calendrier à cette commémoration avec la projection du film documentaire "L'Université résistante" dès le mercredi 16 novembre à 12h15 et 18h15 », dit Jérôme Castle, chargé du suivi de ce projet au sein du Service communication de l'Unistra. Cette série de témoignages d'environ une heure sera projetée dans le grand amphithéâtre de mathématiques. « Il s'agit de toucher le plus de monde possible et de sensibiliser la communauté universitaire pour l'inviter à se rendre à la cérémonie ».
Les étudiants de l'école de journalisme de l'Université de Strasbourg (CUEJ) se sont aussi approprié cet événement et travaillent à la réalisation d'un document multimédia - qui sera disponible d'ici peu (à suivre dans une prochaine édition de L'Actu) - proposant des interviews filmées de grands témoins, des recueils de témoignages écrits et des ressources iconographiques. Et ce toujours, pour ne pas oublier.

Floriane Andrey

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Premier bilan social de l’Université de Strasbourg

Le premier bilan social de l'Université de Strasbourg a été présenté au CTP du 29 septembre et au CA du 18 octobre 2011. Il est actuellement diffusé dans l'ensemble des composantes, directions, services et unités de recherche de l'établissement et auprès de ses nombreux partenaires (CNRS, Inserm, collectivités territoriales, partenaires conventionnés...). Cette « photographie » de l'Unistra de 180 pages est aussi téléchargeable sur l'ENT.

Le bilan social est obligatoire pour les entreprises privées de plus de 300 salariés ainsi que dans les fonctions publiques hospitalière et territoriale, mais aucune loi ne contraint les universités à en produire un. Cependant, la loi LRU relative aux Libertés et Responsabilités des Universités a prévu, chaque année, la présentation d'un bilan de la politique sociale de l'université au Comité technique et au Conseil d'administration. Ainsi, le bilan social 2010, reflet de la politique de ressources humaines, a été réalisé et présenté à ces deux instances.
Il est élaboré par la Direction des ressources humaines, au sein du Département des études et du développement dirigé par Brigitte Grosse, sous l'égide de Laetitia Felder, son adjointe.
Pendant quatre mois, Laetitia Felder a fait appel à de nombreux acteurs*, collecté les données issues d'applications informatiques nationales (Harpège, SIFAC, Apogée) et locales (plus de 50 outils différents !) qui ne communiquent pas entre elles. Elle a analysé, croisé puis structuré les informations en vue de leur présentation par thématique RH.
Le résultat : un bilan social didactique avec une partie explicative sur les raisons de ce document et une organisation par thématique. Chaque chapitre débute ainsi par les rubriques « les clés pour comprendre » et « chiffres clés » avant de présenter l'ensemble des données, tableaux et graphiques.
« Nous étions conscients de l'ampleur et de la diversité des actions menées en matière de ressources humaines, sans pour autant pouvoir disposer dans le détail d'un document synthétique, qui nous permette d'analyser nos performances. Par exemple, toutes les thématiques du dialogue social sont abordées sans tabou, un taux d'absentéisme relativement faible, une politique de formation continue dynamique... », commente Marylène Oberlé, directrice des ressources humaines.
Le bilan social 2010 constitue un état des lieux, celui de l'année prochaine reprendra l'aspect pédagogique et introduira un comparatif avec l'année n-1. L'objectif sera de mesurer les évolutions, de repérer les forces et les faiblesses de l'établissement, voire de se comparer avec d'autres universités.

Fanny Del


*Les services qui ont participé à l'élaboration du bilan social : le Service de l'aide au pilotage (SAP), la Direction des finances (DFI), la Direction des études et de la scolarité (DES), le Service pour la promotion de l'action sociale (Spacs), le Service universitaire de l'action culturelle (SUAC), le Jardin des sciences, le Service universitaire des activités physiques et sportives (Suaps), le Service commun de documentation (SCD), le Service social des personnels, la Direction générale des services et l'imprimerie de la Dali.

Le bilan social en version pdf (4 Mo)

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BNU : le chantier en images

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BNU : le chantier avance derrière les murs

Le chantier de la restructuration de la BNU avance, et pourtant, vu de l'extérieur le bâtiment semble immuable.

À l'intérieur, les choses apparaissent sous un autre angle avec des travaux gigantesques, mais qui restent très délicats. Ainsi, la rénovation - décidée en premier lieu en raison de la vulnérabilité au feu de l'établissement - implique de reprendre l'ensemble des planchers, il a donc fallu démolir les anciens, mais en conservant certains afin qu'ils maintiennent les murs ! Sur chacune des ailes, l'entreprise a donc procédé en deux temps : les deux tiers des planchers ont été détruits sur toute la hauteur (8 500 m3 de gravats), des planchers neufs en béton ont été remontés, puis le tiers central détruit. Au passage, sont conservés les piliers en fonte pour la partie "magasins historiques" qui sera reconstituée à l'identique.
Pour mémoire, ce chantier se déroule sous l'égide de la Direction des constructions et du patrimoine du Rectorat.
Le choix architectural du maître d'œuvre Nicolas Michelin (Agence ANMA) est de faire entrer la lumière au cœur de la bibliothèque. Il nécessite d'une part de démolir l'ensemble des planchers rajoutés dans les années 50, mais aussi de reprendre les structures porteuses de cette coupole. Il a donc fallu cercler la coupole sur un socle de béton, créer une structure porteuse de plus de 35 m de haut, soulever l'ensemble (450 tonnes), démolir les murs et reconstruire quatre piliers porteurs, pour enfin reposer cette coupole. C'est le groupement d'entreprises Urban, Demathieu et Bard qui a mené à bien cette opération très technique.
Pour terminer dans le spectaculaire, la nouvelle entrée, qui se veut majestueuse à l'image du futur bâtiment, a nécessité la démolition de piliers et reprises sur des nouvelles poutres en béton ; de la même manière, il a fallu reprendre les appuis des étages supérieurs par des vérins, monter les nouveaux piliers et reposer le tout.
La BNU nouvelle doit ouvrir ses portes au public en janvier 2014.

Texte et photos de Pierre Louis, chargé de mission BNU Nouvelle

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Des centaines de vidéo de l'université sur iTunes U

Depuis 2010, l’Université de Strasbourg dispose d’un espace sur iTunes U, offrant la possibilité de télécharger gratuitement des centaines de vidéos produites au sein de l’université : conférences du Jardin des sciences, portraits de doctorants et de chercheurs, émissions culturelles…

L’espace « Université de Strasbourg on iTunes U » présente des collections thématiques de documents produits par le département Production audiovisuelle et diffusion (PAD) de la Direction des usages du numérique (DUN). L’équipe travaille activement à l’enrichissement de l’espace pour fournir régulièrement de nouveaux contenus.
Le département PAD encourage ainsi l’ensemble de la communauté universitaire à contribuer à la réalisation de ces vidéos montrant la diversité des profils, la passion et l’engagement qui règnent au sein de l’université. Tous les acteurs de l’université souhaitant présenter leur parcours, leur travail ou un point qui leur tient à cœur sont invités à contacter le PAD.
Pour en savoir plus et découvrir les collections thématiques, consultez le site Services numériques de l’université.

Contact au sein de la DUN :
Pascal Vaissier
Tél. +33 (0)3 68 85 00 22
Courriel : vaissier@unistra.fr