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Joern Pütz, « L’Université de Strasbourg doit être leader en France pour les partenariats franco-allemands »

L'Allemagne apparait comme un partenaire naturel de Strasbourg en matière d'enseignement supérieur et de recherche. Pourtant, la collaboration n'est pas si naturelle et mérite d'être développée, ainsi que l'explique Joern Pütz, chargé de mission aux partenariats franco-allemands au sein de la direction des relations internationales.

Quel est l'enjeu du développement des partenariats franco-allemand pour l'UdS ?
C'est un enjeu d'image pour l'Université de Strasbourg (UdS), dans son rayonnement international. Mon objectif est qu'elle soit de très loin la première université française pour les partenariats franco-allemands. L'UdS est naturellement l'université française la mieux placée pour construire une vraie politique de partenariats avec l'Allemagne voisine. Et de fait, c'est aujourd'hui l'université qui propose le plus de formations intégrées labellisées « cursus d'excellence Université franco-allemande UFA » (12, au total), c'est-à-dire permettant aux étudiants d'obtenir un double diplôme (licence ou master) valable en France et en Allemagne. 200 étudiants de l'UdS et des universités partenaires sont inscrits dans ces formations. De nombreuses initiatives plus ponctuelles ont également été prises pour créer des parcours franco-allemands pour certains diplômes, des parcours bi ou tri-nationaux (via EUCOR*, par exemple). De même, de nombreux partenariats existent en recherche. Pour autant, je pense que le potentiel est loin d'être exploité à fond et qu'on peut encore largement développer toutes sortes de collaborations avec l'Allemagne.

Très concrètement, comment faire ?
Pour commencer, il faut valoriser ce qui existe, et qui est souvent mal connu. Cela a été mon premier chantier comme chargé de mission. J'ai listé toutes les formations existantes, les écoles doctorales, les partenariats de recherche. Et maintenant, j'essaie de faire un travail d'affichage, une vitrine franco-allemande de l'UdS. L'objectif est à la fois de recruter des bons étudiants pour ces filières, mais aussi de créer une émulation, de donner l'idée à d'autres enseignants-chercheurs de chercher des partenariats en Allemagne.
Concernant les étudiants, je pense par exemple qu'il faut faire un gros effort d'information en direction des sections Abibac (lycéens qui passent à la fois l'Abitur allemand et le Baccalauréat français) en France et en Allemagne, qui peuvent trouver un prolongement naturel à leurs études dans les formations franco-allemandes de l'UdS. Pour les collègues enseignants-chercheurs, nous organisons, le 23 juin prochain, avec la Direction des relations internationales et la Direction de la recherche « Cellule Europe », une seconde journée d'information sur les financements mobilisables sur les projets de recherche (par exemple : PHC-Procope) et de formation (UFA). Et ces financements existent, notamment par le biais de l'Université franco-allemande qui dispose de 11 millions d'euros en 2011 pour financer des programmes intégrés, mais aussi des ateliers de recherche, des écoles d'été, des cotutelles de thèses franco-allemandes.

Voyez-vous beaucoup de freins à ce développement ?
Concernant les formations, le principal frein reste la langue. La connaissance mutuelle des deux langues dans les deux pays n'a pas progressé depuis 20 ans ! Et encore, je suis optimiste ! Les systèmes d'études supérieures sont aussi assez différents ce qui peut compliquer certains partenariats, mais n'est pas insurmontable. Concernant la recherche, le problème tient surtout à la rareté et à la complexité des cofinancements au niveau doctorat et post-doctorat. Or, il y a aussi de vrais enjeux à attirer les jeunes chercheurs allemands à l'UdS !

Alors, quelles sont les perspectives ?
On se situe quand-même dans un contexte politique favorable puisque les gouvernements français et allemands se sont donnés pour objectif de doubler le nombre d'étudiants allemands en France, et français en Allemagne, d'ici à 2020. Je pense qu'on peut espérer doubler aussi nos échanges d'étudiants avec l'Allemagne d'ici à 2015. Pour cela, il faudra aussi développer l'offre de formations intégrées dans des domaines où elles n'existent pas encore. Vous savez, c'est une expérience vraiment enrichissante pour les étudiants : elle apporte a minima la maîtrise d'une langue étrangère, mais aussi l'ouverture d'esprit, l'expérience d'un autre système de pensée... Autant de « plus » sur le marché du travail !
En matière de recherche, j'attends beaucoup de la dynamique créée à l'UdS autour des Investissements d'avenir pour développer les partenariats. Le système des « Idex » existe en Allemagne depuis 5 ans et si Strasbourg est désigné site d'excellence, comme je l'espère, cela devrait la rapprocher de ses voisines allemandes (Karlsruhe, Fribourg...).

Propos recueillis par Caroline Laplane

* EUCOR : confédération européenne des universités du Rhin supérieur

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Suzanne Walker : une anglaise à l'UdS

Suzanne Walker est responsable financière d'une faculté d'ingénierie à l'Université de Kingston (Angleterre). Elle a passé une semaine à l'UdS du 16 au 20 mai dernier, dans le cadre d'une mobilité internationale Erasmus, pour étudier la gouvernance et les finances de l'université. Retour sur expérience.

Quelle est votre fonction exacte à l’Université de Kingston ? Présentez-nous brièvement votre université.

Je travaille à la Kingston University dans la Faculté d’ingénierie. Je suis Finance Officer pour la faculté – c'est-à-dire que je suis responsable financier pour tout ce qui concerne les budgets, les achats pour les laboratoires, le paiement des vacataires, etc. Dans la faculté, nous avons un budget annuel principal (la masse salariale aussi bien que les laboratoires) de £6.5 millions de livres sterling (7,22 millions d'euros). Kingston University (« KU ») est dans une jolie ville historique située au sud-ouest de Londres au bord de la Tamise. C’est là où étaient couronnés autrefois les rois saxons ! KU est une des nouvelles universités suivant la loi de 1992. Nous avons actuellement 25 430 étudiants dont 4 400 qui viennent dde l'étranger – de 151 pays. Nous avons 7 facultés, 4 campus et 2 515 personnels (cadres, enseignants, chercheurs et BIATOSS). Nous sommes donc beaucoup plus petit que Université de Strasbourg (UdS).

Pourquoi avez-vous souhaité faire cette mobilité Erasmus et pourquoi à l’Université de Strasbourg ?

En Grande-Bretagne dans le secteur universitaire, nous vivons une période de grands changements actuellement, du côté politique et économique. Cela m'intéresse de découvrir un peu comment ça se passe en France. Pourquoi l’Université de Strasbourg ? À vrai dire ce n'était pas sur la liste de nos correspondants ERASMUS au début  Mais je pensais que Strasbourg, tout comme la France, est au cœur de l’Europe et j'ai trouvé rapidement un point de contact à l'UdS, Mme Fuchs. Elle m’a mise en contact avec Claudine Wernert, du cabinet de la présidence, qui a pris tellement de soins à me faire un programme extraordinaire de visites avec des réunions toute la semaine. J’ai même eu l’honneur d'être présentée à Monsieur Beretz !

Qu’avez-vous effectivement appris ? Quel regard portez-vous sur la gouvernance et la gestion financière à l’UdS ? Y a t-il de grosses différence avec l’organisation de votre université ? Si oui, lesquelles ?
Suite à des réunions avec vos « top people", qui n'ont pas été avares de leur temps,  j’ai commencé à comprendre les différences entre notre système universitaire en Angleterre et celui de la France. Les universités en Angleterre ont toujours été plus indépendantes en ce qui concerne la gestion des finances, mais ceci change maintenant en France. Concernant les recettes de l’établissement, en Angleterre l’aide de l’État se réduit beaucoup. À KU, moins de la moitié de nos recettes (£205 millions en 2009-10), vient directement de l’État – et ceci se réduira dans les années à venir comme l'a décidé notre nouveau gouvernement de droite. Le solde vient des droits d’inscription des étudiants.Un étudiant paie en France environ 300 euros par an, grâce, semble-t-il, au principe d’égalite. En Angleterre, en revanche, pour le moment le montant moyen des frais de scolarité est £3000 et monte a £9000 par an en 2012. Ceci n’est pas une faute d’orthographe ! Tout étudiant a droit à un prêt de l’État, et commence a rembourser en fonction du niveau de salaire après ses études. Ceci aura tendance peut-être à créer un marché.
J’ai trouve l’organisation de l'UdS très intéressante étant essentiellement une nouvelle université créée des 3 anciennes universités à Strasbourg et de l'IUFM. La structure me paraît très dynamique - à la fois objective sur les missions et ouverte sur le monde extérieur. J’espère suivre ses progrès à l’avenir.

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Appels d'offre de l'UFA

Les appels d'offres 2012-13 de l'UFA (Université franco-allemande) pour la mise en place et le soutien de cursus intégrés franco-allemands bi- et trinationaux viennent d'être publiés.

Nouveauté 2011 !

Un appel d'offre pilote pour la mise en place de programmes franco-allemands M+D (PhD-Track) est lancé cette année pour la mise en place et le soutien de programmes franco-allemands à haut degré d'intégration et de structuration de la formation.

1. Mise en place de cursus intégrés franco-allemands binationaux et trinationaux, année universitaire 2012-13

2. Appel d'offre pilote pour la mise en place de programmes franco-allemands M+D - (PhD Track)

Contacts à l'Université de Strasbourg

Pour tout  savoir sur les financements de l'UFA, ne manquez pas la réunion du 23 juin 2011

 

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Tout savoir sur les financements de l’Université franco-allemande (UFA/DFH)

Pour tout savoir sur les financements de l'Université franco-allemande (UFA/DFH) - et autres sources pour le franco-allemand, ne manquez pas la réunion organisée sur ce sujet par le bureau d'aide au montage de projets de formation en partenariat international et la cellule Europe.

Cette rencontre aura lieu en présence de Joern Pütz, chargé de mission relations internationales pour le franco-allemand et expert du programme UFA.

> Téléchargez l'ordre du jour complet de cette réunion

Quand
: Le jeudi 23 juin 2011 de 9h à 11h
: Bâtiment L'Atrium, 16 rue René Descartes, salle AT1
Inscriptions
: mesa@unistra.fr

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Le 14e Tour EUCOR prend la route

Jusqu'au 13 juin 2011, étudiants et professeurs des Universités de la confédération européenne du Rhin supérieur (EUCOR) se retrouvent pour une nouvelle édition du Tour EUCOR qui relie les 7 universités de la confédération.

700 km, 5 jours, 3 pays

Avec 120 participants allemands, suisses et français, c'est un peloton interculturel qui a pris le départ du Karlsruher Institut für Technologie (Allemagne) pour rejoindre l'Université de Strasbourg dans la journée du jeudi 9 juin. C'est aux alentours de 16h que les plus rapides sont arrivés au Centre sportif universitaire de l'Université de Strasbourg, où ils ont été accueillis pour la nuit.
Après cette étape strasbourgeoise, les cyclistes sont repartis vendredi matin pour Mulhouse, Bâle, Fribourg-en-Brisgau avant de regagner Karlsruhe. Soit un parcours de 700 km à travers l'Allemagne, la France et la Suisse, parcouru par six groupes de niveaux.

Un événement sportif placé sous le signe de l'échange interculturel

Au-delà du challenge sportif, le Tour Eucor, c'est l'occasion pour les étudiants de la confédération de se rencontrer et de faire découvrir la vie étudiante de leurs villes respectives. Après un repas au restaurant universitaire de l'Esplanade, l'AFGES a ainsi accueilli les étudiants dans ses locaux de la Gallia pour une soirée ludique et détendue.

http://www.tour-eucor.org/

info@tour-eucor.org
Pour en savoir plus sur la Confédération des universités du Rhin supérieur :
http://www.eucor-uni.org

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Première Université d’été Eucor en sciences de la matière molle

L'International Research Training Group Soft Matter Science (IRTG) organise en juillet 2011 sa première université d'été à Mittelwihr (France), la 'SoMaS' Summerschool. Elle a pour objectif de réunir les jeunes chercheurs de la Région et du reste du monde sur la thématique de la matière molle et de leur apporter les connaissances interdisciplinaires indispensables à leur travail de recherche. Par ailleurs, l'ITRG propose à ses jeunes chercheurs un panel d'enseignements interdisciplinaires composé notamment de cours (proposés par les écoles doctorales des universités partenaires et par les professeurs invités), de séminaires et de stages de perfectionnement.

Au programme :

  • Classes-Master
  • Cours d'introduction
  • Séminaires sur des thèmes spécifiques
  • Discussions intensives lors des sessions posters
  • Des présentations sur les opportunités professionnelles après la thèse

Pour en savoir plus :
http://www.softmattergraduate.uni-freiburg.de/somasschool2011

Contact

Dr. Christelle Vergnat
IRTG Coordinator
softmattergraduate@uni-freiburg.de

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H2O : eau, source, ressource

Du 23 au 31 août 2011, le Centre culturel franco-allemand de Nantes et le Pôle France de l'Université de la Sarre organisent la 5e Université d'été franco-allemande Sarrebruck - Nantes. Sous le titre « H2O : Wasser, Leben, Erleben - eau, source, ressource », cette édition portera sur le rôle de l'eau en tant qu'enjeu majeur du développement durable et offrira aux participants (étudiants avancés, doctorants et post-doctorants) un programme au croisement de différentes disciplines.

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