Focus

« Présent ! »

Dans une motion votée par la Commission formation et vie universitaire (CFVU) à l’unanimité le 30 juin, l’Université de Strasbourg exprime son attachement indéfectible et profond à l’enseignement présentiel. Cette prise de position, claire, forte, relève de la conviction, étayée par l’épreuve du Covid-19, que rien ne remplace le lien pédagogique dans la présence concrète en un lieu. Rien ne vaut l’échange sur le vif. La salle de cours ou de travaux pratiques, l’amphi, l’aula et même les parcs sont créés pour la rencontre, la discussion, la confrontation, parce que c’est l’essence même de l’université. Tous les prophètes qui régulièrement ont annoncé la relativisation, sinon la disparition du lien concret maître-élève, continuent d’en être pour leurs frais. La crise sanitaire qui a jeté ses filets sur notre communauté et nous a retenus prisonniers devant nos écrans, nous a contraints à trouver dans les outils numériques des solutions de repli. Certains étaient déjà familiers de l’enseignement à distance ; ils furent donc vite opérationnels. D’autres, longtemps rétifs, ont fait contre mauvaise fortune bon cœur en adoptant progressivement les solutions numériques qui s’imposaient. Les cours en ligne tout comme la gestion de l’université par visioconférences nous a permis une continuité pédagogique et numérique qu’il faut saluer. L’hybridation, qui apparaît comme une solution permettant de gérer un retour au présentiel progressif, apparaît aussi comme une solution provisoirement à exploiter. Nous tirerons vite les leçons pédagogiques, technologiques et budgétaires de cette nécessaire réponse numérique à une crise qui n’a peut-être pas dit son dernier mot. Mais pour la rentrée, privilégiant les étudiants les plus démunis devant l’entrée à l’université, les néo-bacheliers, notamment, c’est bien le présentiel qui sera la règle. Nous nous réjouissons déjà d’aller à la rencontre de nos nouveaux étudiants. Leur présence donne vie et sens à nos missions. Un de nos prestigieux étudiants, J.-W. von Goethe a eu ce mot : « La présence est une puissante déesse ». Cette puissante déesse déploie déjà ses charmes, parce que nous sommes impatients, après des vacances bien méritées, de retrouver les jeunes visages des bacheliers. Leur présence nous sera chère. Vive la rentrée, avec moins de connexions et plus de rencontres. Avec moins d’écrans et plus de visages. Ce sera pour nous un vrai défi collectif que d’assurer cette rentrée. Mais je sais que je peux compter sur vous, pour dire, le jour de la rentrée : « Présent ! ».

Michel Deneken
Président de l'Université de Strasbourg

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