Université

Aux petits soins du patrimoine immobilier

En parallèle des impressionnants chantiers de l’Opération campus, dont nous faisons régulièrement mention dans nos pages, la Direction du patrimoine immobilier (DPI) s’attache aussi à entretenir le patrimoine bâti de l’université. Zoom sur deux chantiers du campus historique avec Daniel Jolivalt, directeur de la DPI.

Deux bâtiments situés de part et d’autre du jardin de l’université (12 rue Goethe, Faculté de psychologie, et 7 rue de l’Université), ont fait ou font l’objet de travaux. A quelles fins ?

Ces bâtiments, datant de la fin du 19e siècle, font l’objet des mêmes travaux de réfection de couverture : changement des ardoises de la toiture et traitement de la pierre des murs extérieurs. Pour le bâtiment du 7 rue de l’Université, la géométrie des lieux le permettant, nous avons aussi intégré une isolation de 10 cm en fibre de bois au niveau de la couverture. Certains verront un effet esthétique, notamment en psychologie, où les travaux sont désormais terminés. Mais notre objectif est avant tout fonctionnel : assurer la bonne étanchéité du toit, mettre fin aux infiltrations d’eau, éviter l’altération des murs en pierre et ainsi garantir la pérennité de l’ensemble du bâti. Avec cette cure de jouvence, la toiture est repartie pour au moins 80 ans !

Ce sont des travaux de longue haleine…

Le site contraint, les accès limités et les contraintes de sécurité importantes, limitent le nombre d’ouvriers, ce qui a nécessité un phasage des travaux sur trois ans pour la Faculté de psychologie, pour réaliser ce travail titanesque (voir chiffres en encadré). Mais il a aussi fallu tenir compte de la présence des usagers, notamment des laboratoires travaillant avec de petits animaux, pour limiter au maximum les gênes occasionnées par le bruit et les vibrations. Les travaux se sont achevés en fin d’année dernière.

Au 7 rue de l’Université, c’est un peu plus simple ; commencés fin 2019, les 900 m² de couverture devraient être terminés en fin d’année, avec une intervention en deux phases.

Ces opérations sont réalisées sur fonds propres de l’établissement ?

Tout à fait. Pour la Faculté de psychologie, cela représente environ 1 million d’euros (sur trois ans) et 700 000 € pour le 7 rue de l’Université (sur deux ans). Une ligne du budget principal de l’université est réservée au « gros entretien et renouvellement » (GER) des installations techniques. Chaque année, il s’agit d’arbitrer entre les nombreuses priorités, pour engager un budget de 3 à 3,5 millions d’euros.

Ces bâtiments font partie de la Neustadt, zone classée depuis 2017 au patrimoine mondial de l’Unesco. Quel impact cela a-t-il pour vous ?

On ne peut pas dire qu’il y en ait réellement, car cela fait longtemps que nous avons des discussions régulières avec l’Architecte des bâtiments de France (ABF)*. Le respect du caractère patrimonial de nos bâtiments est une dimension que l’on intègre systématiquement à nos projets de réfection. Si je prends l’exemple de la toiture du 12 rue Goethe, nous avons d’emblée choisi pour fixer les ardoises des crochets en inox teintés noir (en remplacement de crochets en cuivre), afin de réduire au maximum l’impact visuel de ce changement sur le bâtiment. Ce qui lui conserve tout son allant de l’époque de sa construction !

* Dirige les travaux d'entretien sur les édifices classés Monuments historiques, sous l'autorité du préfet

E. C.

Bon à savoir

Quelques chiffres pour la Faculté de psychologie

2 200 m2 de toiture
65 000 ardoises (et autant de crochets !)
17 km de lattes en bois
7 tonnes de zinc pour la zinguerie
8 000 heures de travail

La préfète Josiane Chevalier e... Changer d'article  « Nous sommes des traducteurs ...