Focus

Une expérience pour sortir de la culture franco-française

Aller chercher de bonnes pratiques et de bonnes idées dans une université étrangère : une démarche intéressante dans laquelle s’est engagée une délégation de l’Université de Strasbourg, au Québec, pendant une semaine, en octobre. Une vice-présidente (Irini Tsamadou-Jacoberger), le directeur général des services (Frédéric Dehan), et trois directrices (Brigitte Grosse, Direction des ressources humaines ; Rachel Blessig, Direction des relations internationales et Evelyne Klotz, Direction de la recherche et de la valorisation) ont ainsi visité quatre universités québécoises*. Retour d’expérience avec Frédéric Dehan.

Quels étaient les objectifs de cette délégation au Québec ?
L’intérêt principal de ce type d’expérience consiste à découvrir comment fonctionnent une ou des universités étrangères dans des contextes totalement différents du nôtre. C’est très enrichissant car cela ouvre beaucoup l’esprit sur des modes de fonctionnement alternatifs, qui ne sont pas forcément transposables dans notre pays mais nous interrogent toujours sur nos pratiques. Je pense que chaque membre de la délégation était dans cette recherche d’échange de pratiques dans son domaine propre : ressources humaines, recherche, relations internationales… Pour ma part, également sur les finances et le développement durable.
L’autre avantage tient à la cohésion d’équipe. Pendant ce type de mobilité, on parle beaucoup travail, mais dans un autre cadre. On crée des liens qui aideront à travailler autrement plus tard. Au Québec il y a un facteur facilitant supplémentaire, lié à l’absence de barrière de la langue.

Concrètement, comment s’est passée la semaine ?
Nous avons visité successivement quatre universités, à Montréal puis à Québec. Nous avons alterné des temps de rencontre individuels (sur nos spécialités) et collectifs durant lesquels on nous a présenté des services ou des dispositifs jugés intéressants. L’Université de Laval, par exemple, dispose d’un service d’accueil pour les étudiants étrangers vraiment très performant. Pour ma part, j’en ai aussi profité pour travailler avec mes collègues de l’Université de Laval sur la préparation du prochain colloque du réseau Dg2. C’est un réseau d’excellence des dirigeants universitaires francophones et le prochain colloque se déroulera à Strasbourg, du 29 juin au 3 juillet 2020.

Y a-t-il beaucoup d’expériences transposables dans notre université ?
Peu d’expérience sont transposables directement car les systèmes sont trop différents. Dans les universités québécoises, à titre d’exemple, le statut de fonctionnaire au sens français du terme n’existe pas. Chaque établissement dispose de  sa propre convention collective, négociée avec les partenaires sociaux.
Cela n’empêche pas de s’inspirer de bonnes idées ou pratiques. Les universités québécoises sont très en pointe dans la qualité de vie au travail et notamment une gestion du temps de travail, très facilitante pour les familles. Elles sont aussi très avancées en matière de développement durable. Enfin, on pourrait avantageusement s’inspirer de leur gestion du temps et notamment des réunions qui commencent et finissent toujours à l’heure et ont plutôt des formats courts !

Caroline Laplane

* Université de Sherbrooke, Université du Québec à Montréal, Université McGill, Université de Laval à Québec.

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