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Vis ma vie à l’Imperial College London

Une immersion de dix jours dans un service de communication d’une grande université anglaise ? What a good idea ! Sincèrement, une excellente idée, mais une expérience exigeante, qu’il faut vraiment bien préparer pour en accroître l’efficience.

Pendant longtemps, j’ignorais que le programme Erasmus n’était pas réservé aux étudiants et aux enseignants mais pouvait être mobilisé pour envoyer des personnels administratifs en mobilité dans les universités des autres pays de l’Union européenne.
Le système est assez simple, du moins en théorie : vous trouvez une structure pour vous accueillir, vous remplissez un dossier sur la plateforme MoveOn, et si vous réunissez les critères, le programme Erasmus+, via le service des relations internationales, vous octroie un budget pour prendre en charge vos dépenses de logement et de transport.

Bien sûr, la préparation d’une mobilité à l’international demande un peu de temps et d’énergie pour formaliser précisément le projet, afin qu’il ait du sens professionnellement (attentes, apports), pour réunir les pièces nécessaires et évidemment, pour trouver un service qui accepte de vous accueillir. Ce dernier point n’est d’ailleurs pas forcément le plus simple. Me concernant, je souhaitais partir dans un établissement anglophone pour joindre l’utile à l’agréable en pratiquant l’anglais tout en découvrant le service de communication d’une grande université britannique.

Par le biais de la LERU (Ligue des universités européennes de recherche), à laquelle appartient l’Unistra, j’ai sollicité une mobilité auprès de l’Imperial College London, qui a accepté le challenge. Après différents échanges, notamment à propos des dates les plus appropriées, il fut convenu que je serais à Londres du 18 au 31 octobre. Dégager deux semaines dans mon agenda n’a pas non plus été la tâche la plus facile. Mais on n’a rien sans mal…

Contextes différents, préoccupations communes 

Le 18 octobre à 10 h (heure locale), me voilà donc au 4e étage de la Faculty Building, sur le campus de Kensington. C’est Andrew Scheuber, responsable de la communication internationale, qui m’accueille, avec Tracy Bevan, l’assistante du directeur de la communication. Elle m’a préparé un planning de rencontres avec les différents collègues et a listé les réunions auxquelles je pourrai assister. Elle me fait aussi visiter le service communication et relations publiques (43 personnes).

Commence alors pour moi une expérience passionnante de découverte et de compréhension d’une autre organisation de travail, à tous points de vue, y compris les locaux, les usages, les missions et les contenus des postes.

Certes, l’Imperial College London est une université difficilement comparable à la nôtre dans un système d’enseignement supérieur radicalement différent, mais paradoxalement, j’entends les mêmes problématiques affleurer dans les discours des communicants : visibilité internationale, visibilité de la recherche, question de la cohérence de la communication visuelle et des messages au niveau de l’établissement tout entier, enjeu d’attractivité des meilleurs étudiants, des meilleurs chercheurs. J’entends aussi beaucoup parler du Brexit, avec beaucoup d’anxiété. Dans les échanges interpersonnels, les réunions collectives, et au-delà, dans le métro londonien, c’est sans conteste le mot que j’ai le plus entendu en deux semaines.

Caroline Laplane

Information importante

Quelques conseils pour bien préparer son séjour

  • Essayez d’obtenir à l’avance l’organigramme du service qui va vous accueillir, de comprendre les missions des postes des collègues, afin de choisir vos interlocuteurs dans la mesure où ils sont d’accord pour vous consacrer un peu de temps. De même, si vous souhaitez visiter certains équipements. Essayez de négocier des contacts avant d’arriver.
  • Ne pas peser sur l’équipe doit être vraiment un objectif. Tout le monde a son propre travail à faire dans le service qui vous accueille et, même avec la meilleure volonté du monde, personne ne pourra se libérer à plein temps pour s’occuper de vous. Il y a donc forcément des pauses dans l’emploi du temps que vous pouvez utiliser pour travailler pour vous-même ou pour chercher sur le site web de l’établissement d’accueil des informations complémentaires.
  • Vérifiez votre niveau de langue et notamment que vous maîtrisez suffisamment le vocabulaire métier et/ou spécialisé. Personnellement, j’ai négligé cet aspect, ce que j’ai regretté. Pendant les réunions, il est déjà très difficile de suivre des échanges dans une langue étrangère, sur des sujets dont, naturellement, vous ignorez à peu près tout, et alors que vous ne connaissez pas les rôles des différents participants, car on ne va pas faire un tour de table pour vous à chaque réunion.
    Une bonne préparation peut aussi vous éviter quelques moments de solitude quand vous essayerez d’expliquer dans une langue étrangère la réforme de Parcoursup ou, plus difficile encore, le nouveau langage visuel de l’Université de Strasbourg !
  • Enfin, soyez attentifs aux usages en cours pour vous comporter comme un « local » et vous fondre dans le paysage. Soyez aussi souriant et ouvert pour inviter les collègues à venir vous parler. Ces échanges sont quand-même une des principales raisons d’être de votre mobilité.

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