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Acteur et moteur du territoire

De Haguenau à Colmar : l’Université de Strasbourg n’est pas circonscrite au campus historique de la Neustadt ou à son extension, le campus de l’Esplanade. Dans l’Eurométropole, elle se déploie tant à Illkirch (Pharmacie, Télécom physique, IUT Robert-Schuman) qu'à Schiltigheim (IUT Louis-Pasteur, CNRS). Au nord, elle va jusqu’à Haguenau, avec le plus jeune de nos trois IUT, et au sud elle s’étend jusqu’à Colmar en passant par Sélestat, pour deux implantations de l’École supérieure du professorat et de l'éducation (Espé).
Ce déploiement géographique étendu fait de l’Université de Strasbourg une réalité qui innerve toute l’Alsace et suppose l’étroite collaboration avec les collectivités locales et territoriales. Ville, Eurométropole, Département, Région : ces nombreux partenaires dépassent toujours leurs différences politiques et conjoignent leurs compétences pour donner à l’université les moyens de son implantation. Alors qu’elle ouvre ses portes aux futurs bacheliers et à leurs familles, le 17 février, l’Université de Strasbourg apparaît comme une institution fortement implantée dans le territoire, impliquée dans de nombreux partenariats. Alors que se réfléchit à frais nouveaux la traduction politique de ce qui fut la région Alsace, il n’est pas inutile de rappeler que l’Université de Strasbourg  est un acteur majeur du territoire, tant sur le plan de l’économie, de la culture et des savoirs que de l’innovation et de la formation.
L'Université de Strasbourg démontre ainsi que son rang international et l'excellence qui lui est reconnue ne l'empêchent pas d'être une grande université de proximité.

Michel Deneken,
président de l'Université de Strasbourg

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Parcoursup : ce que la réforme change à l'Unistra

Finis tirage au sort et APB, place à Parcoursup et à la personnalisation des parcours étudiants. Quelles conséquences a la réforme de l’accès aux études supérieures pour les personnels et les futurs étudiants de l’Unistra ? Eléments de réponse avec Benoît Tock, vice-président Formation, et Jean-Paul de la Rica, responsable du département Gestion des études*, alors que les préparatifs de la prochaine rentrée ont commencé…

Comment est selon vous perçue la réforme par les personnels Unistra, alors que la saison de l’orientation bat son plein ?
Benoît Tock 
: L’appropriation va se faire progressivement, mais nous sommes conscients de son impact. Des demandes d’éclaircissements et des difficultés dans la mise en œuvre nous sont remontées par les directions des composantes. L’université, par la voix de son Conseil d’administration et de la Commission de la formation et de la vie universitaire, est convaincue que cette réforme va dans le bon sens. Celui du respect des droits de l’étudiant en nous permettant, non pas de sélectionner, mais bien de classer ses demandes, pour l’aider à s’orienter et maximiser ses chances de réussite. Ce qu'il est important de noter, c’est aussi l’arrêt du tirage au sort.
Jean-Paul de la Rica : Plusieurs réunions avec les directeurs de composantes ont permis d’émettre un premier document répondant à un certain nombre de questions. Le travail d’appropriation est bien engagé avec les personnels Biatss, les scolarités et Espace avenir se retrouvant en première ligne lors des Journées des universités ou de la Journée portes ouvertes (JPO) du 17 février prochain.

Enseignants référents, contrats pédagogiques, attendus, système revu de classement des vœux… Comment toutes ces nouveautés vont être mises en place ?
B.T. : Les attendus par filières ont été proposés au niveau national et ont été appliqués en l’état à la majorité de nos licences. Nous n’avons retenu d’attendus locaux que pour des cas spécifiques, comme la licence Droits européens.
J.-P. d.l.R. : L’examen des dossiers de candidatures ou l’établissement de contrats pédagogiques pour les étudiants à cheval sur deux années ne sont pas des nouveautés. Ce qui est nouveau, en revanche, c'est la volumétrie des dossiers à traiter pour les commissions pédagogiques. Nous pouvons compter sur le partage d’expérience des collègues des IUT qui fonctionnent déjà selon ce système avec des outils d’aide à la décision et de ceux de la Faculté des sciences de la vie qui dispose déjà d’un système d’enseignant référent.

Et ce qui concerne les moyens, financiers et humains…
B.T. : À la prochaine rentrée, les composantes imposeront à certains étudiants qui en ont besoin de consolider certains acquis lors de la première année (sous forme de réponse en « oui si » au vœu), par exemple en ne suivant qu’une partie des enseignements. De cette manière, la composante pourra fermer des groupes de TD et dégager des moyens pour assurer un accompagnement spécifique de ces étudiants. Ce principe de vase communiquant ne pourra cependant pas répondre à tous les besoins. Nous allons demander des financements Idex et faire des propositions concrètes au ministère pour qu’il dégage des financements fléchés. 

Tout cela semble difficile à mettre en place dans un calendrier si contraint ?
B.T. : Pour cette première année, les contrats pédagogiques – auxquels nous préférons l’expression de « contrats individuels pour la réussite en licence » – ne seront établis que pour les étudiants dans une position de « oui si ». À terme, nous souhaitons que tous les étudiants en licence en bénéficient. L’impact sur l’organisation est évident et cette première année nous permettra aussi de préciser les ajustements nécessaires.
J.-P. d.l.R.: Il va falloir accompagner les collègues des scolarités et faire de la pédagogie sur les différents outils d’aides à la décision qui seront proposés par la plateforme. En plus du facteur temps, le fait qu’il n’y ait pas eu de site école permettant de s’approprier l’outil à l’avance est aussi une difficulté. La bonne coordination entre les services de scolarité et les commissions pédagogiques sera un des facteurs clés de réussite. La question de savoir jusqu’à quand les affectations pourront se faire (du fait de la phase complémentaire ou de la commission académique d’accès à l’enseignement supérieur) sera également un point de vigilance. Nous connaîtrons la composition finale des filières de licence au mieux début juillet, ce qui demandera aux composantes et aux scolarités d’avoir au préalable travaillé à différents scénarios d’aménagement des enseignements de première année.

Comment s’articule votre travail avec le rectorat, en première ligne dans la mise en place de la réforme ?
B.T. : Le ministère et le rectorat ont le dernier mot sur les choix d’orientation des lycéens. Nous restons très attentifs au principe d’autonomie des universités : après tout, nous sommes les plus à même de savoir où, chez nous, un bachelier a le plus de chance de réussir. Au final, le travail que nous menons ensemble répond au même objectif : la réussite étudiante.

Propos recueillis par Elsa Collobert et Frédéric Zinck

* Au sein de la Direction des études et de la scolarité (DES)

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Semaine internationale des droits des femmes : l'université impliquée

Du 5 au 11 mars 2018, l’Université de Strasbourg organise une Semaine internationale des droits des femmes, en lien avec les associations et collectifs mobilisés autour de cette question de l’égalité entre femmes et hommes.

Tables-rondes, conférences, projection-débat ou bien encore show d’impro : les manières d’aborder les inégalités seront diverses. Temps fort de l’année universitaire, la Semaine internationale des droits des femmes de l’Université de Strasbourg, initiée en 2017 par Isabelle Kraus, vice-présidente déléguée à l’Égalité-Parité s’inscrit cette année dans le fil d’un mouvement mondial sans précédent en faveur des droits des femmes.
Le Collectif Copines poursuivra la démarche, avec une Semaine de l’égalité à l’Institut d’études politiques-Sciences Po Strasbourg (du 12 au 18 mars 2018), alors que se profile déjà le premier festival féministe Femfest (du 17 au 19 avril 2018) manifestant ainsi les moyens que se donne l’université pour transformer et agir sur les inégalités.

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« Obtenir le Prix Nobel n’a pas changé mes activités »

Jean-Marie Lehn (à gauche) lors de sa remise du prix Nobel par l'Académie royale de Suède, en 1987. Crédit : Nobel Foundation

Jean-Marie Lehn a fêté les 30 ans de son Prix Nobel de chimie obtenu en 1987 pour ses découvertes dans le domaine de la reconnaissance moléculaire, les prémices de la chimie supramoléculaire. Sans langue de bois, il revient sur les évolutions de la recherche dans ce domaine et sur sa carrière rythmée par l’envie de comprendre.

Le jour où il a appris qu’il recevait le prix Nobel de chimie, Jean-Marie Lehn s’en souvient comme si c’était hier. Hier, en 1987. « J’avais mon billet d’avion en poche pour me rendre à un symposium à San Francisco. Alors que je retournais au laboratoire après le déjeuner, ma femme a reçu un coup de fil à la maison. Quand je suis arrivé à mon bureau, mon collègue, John Osborn m’a dit que j’avais eu le Nobel. Comme il me faisait la blague régulièrement, je ne l’ai pas cru sur le moment et puis les téléphones se sont mis à sonner… »
Obtenir un Nobel n’a pas changé sa carrière. « Le déroulé aurait été semblable. Je l’ai eu assez jeune, je ne me suis pas dit qu’après ça je pourrais prendre ma retraite ! Pour moi, l’important c’était de m’occuper de ce qui se passe entre les molécules », sourit Jean-Marie Lehn qui concède qu’être Nobel est tout de même  « facilitant » dans l’obtention de financements. « En particulier, cela m’a aidé pour la création de l’Institut de science et d'ingénierie supramoléculaires (Isis). Il y a aussi eu une influence sur l’attractivité du domaine de la chimie supramoléculaire de manière générale. »

Vers la chimie adaptative

En 30 ans, Jean-Marie Lehn a vu le secteur de la chimie évoluer avec toujours en fil rouge, pour lui, l’envie de comprendre le monde de la matière. « Nous existons car notre univers peut s’auto-organiser, on peut le considérer comme un impératif cosmique. Pour voir large, l’objectif est d’essayer de comprendre comment cette auto-organisation fonctionne : de l’atome jusqu’à la matière pensante. C’est la mission ultime de la science et de la chimie », résume le chercheur.
Il poursuit : « Actuellement, nous développons la chimie adaptative : les objets chimiques que l’on étudie sont capables de se modifier dans leur constitution en fonction des influences qui s’exercent sur eux, ce qui représente un pas de plus vers la compréhension des systèmes vivants. C’est une suite de la chimie supramoléculaire sur le chemin vers des systèmes complexes. » Côté technologie, le Nobel a pu vivre l’apparition de la résonance magnétique nucléaire, fondamentale dans le développement de la chimie. Il évoque aussi les progrès réalisés en matière de calculs grâce au développement des ordinateurs. « Ce qui pouvait faire une grande partie d’une thèse se fait maintenant en un après-midi ! » 

« Ne rien prendre pour acquis »

Jean-Marie Lehn note aussi une évolution au niveau de la responsabilisation des étudiants et des chercheurs. « Aux États-Unis, si vous êtes reconnu comme capable, vous obtenez l’indépendance mais avec la responsabilité. Une des évolutions de la recherche en France a été d’aller vers un modèle qui permet aux personnes de s’exprimer en les responsabilisant », souligne le chimiste, qui apprécie la liberté et la fantaisie octroyées par la recherche universitaire.
Un conseil pour les jeunes chercheurs ? « En Chine et ailleurs, les étudiants me demandent souvent comment faire pour avoir un prix Nobel, je réponds que je ne sais pas ! Ce qui est important pour réussir, c’est d’abord beaucoup de travail, de l’imagination  et savoir saisir les occasions », détaille le chercheur pour qui parfois explorer l’opposé de ce que l’on a appris est une des clés du succès. « Il faut questionner les choses, ne rien prendre pour acquis. Le philosophe Alain disait : "Il faut se mettre dans une position d’attendre ce que l’on n’a pas prévu." Si l’on tombe sur un résultat imprévu, c’est là que l’on a fait une découverte. » Seul regret pour le Nobel, ne pas avoir assez de temps pour tout faire : « Pour être compétent dans un domaine, il faut choisir et savoir laisser tomber… » Ce qui n’a toutefois pas empêché Jean-Marie Lehn d’être musicien à ses heures.

Marion Riegert

Définition de la chimie supramoléculaire

Les travaux de Jean-Marie Lehn et de son équipe ont mené à la définition d'un nouveau domaine de la chimie qu’il a appelé « chimie supramoléculaire ». « La chimie moléculaire étudie la fabrication de molécules à partir d’atomes. Il en résulte une connexion entre atomes. Une fois les molécules constituées, elles interagissent entre elles. Ces interactions donnent lieu à de nouvelles propriétés. La chimie supramoléculaire s’intéresse à ce qui se passe entre les molécules. La compréhension du comportement des populations moléculaires en interaction. Tout phénomène biologique commence par une interaction spécifique entre les objets chimiques qui forment la matière vivante, c’est la reconnaissance moléculaire », détaille Jean-Marie Lehn.

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HackeTaFac, concours d’innovation pour les étudiants

Du 22 janvier au 25 mars, l’Unistra devient le terrain de jeu des étudiants créatifs. L’objectif ? Les rendre pleinement acteurs de leur réussite, en leur proposant d’imaginer des solutions à coloration numérique pour favoriser la réussite étudiante.

HackeTaFac* a été créé et mis en place par l’Université de Bordeaux en 2017. Ce concours sensibilise les étudiants à l’innovation numérique et leur donne l’opportunité de travailler en mode projet. Décliné à Strasbourg sous l’angle de la réussite étudiante, différents services sollicitent la créativité et l’imagination des étudiants autour de six défis thématiques et une catégorie libre : préparer son orientation ; apprendre à être étudiant ; s’intégrer à l’université ; optimiser son temps ; préparer ses examens ; investir les tiers lieux.
Pour celles et ceux qui ont déjà une idée en tête, différents ateliers sont proposés tout au long du mois de février pour les aider à affiner leur projet. Le format attendu pour candidater au concours est une vidéo de trois minutes maximum. Seules la pertinence et la qualité de l’idée et du pitch vidéo seront évaluées. Le concours est donc ouvert aux étudiants de toutes les filières. Jusqu’à sept lauréats seront sélectionnés et se verront remettre une dotation de 10 000 € pour donner vie à leur projet.
Les enseignants qui le souhaitent peuvent diffuser l’information à leurs étudiants ou solliciter une présentation dans leur classe.

* Bénéficie de l'Initiative d'excellence (Idex), dans le cadre des Investissements d'avenir.

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2018-2022 : un nouveau paysage pour la recherche alsacienne

Depuis le 1er janvier 2018, l’Université de Strasbourg, ses établissements associés ainsi que ses partenaires EPST (établissements publics à caractère scientifique et technologique) démarrent un nouveau contrat quinquennal avec le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Ce contrat permet notamment de structurer l’organisation de la recherche du site au travers de la réorganisation stratégique de ses laboratoires.

« Dès la mi-2015, nous avons sollicité tous les laboratoires du site pour qu’ils fassent une analyse de leurs forces et faiblesses et qu’une réflexion soit menée quant aux enjeux de leur recherche », souligne Catherine Florentz, vice-présidente Recherche et formation doctorale. Objectif : proposer un projet de laboratoire pour les cinq ans à venir, incluant le cas échéant des réorganisations. Pour ce faire, les laboratoires ont été accompagnés par un comité de pilotage composé de membres de l’université et des autres établissements concernés.
Toute l’équipe de vice-présidence et la Direction de la recherche et de la valorisation ont été mobilisées. « Nous avons été particulièrement attentifs à l’humain et pris le temps de nous entretenir avec les porteurs des projets, avec les individus et/ou les équipes concernés par des réorganisations », souligne la vice-présidente. Sans oublier les réunions de concertation avec les tutelles partenaires (CNRS, Inserm, Université de Haute-Alsace, Université de Lorraine...) et les nombreux échanges et négociations qui en découlent.
Tous les projets ont ensuite été soumis et évalués par le Haut conseil de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (HCERES). Une nouvelle étape a consisté en la visite sur site des comités. Plus de 800 experts se sont déplacés ! « Toutes les évaluations ont satisfait les unités de recherche et les recommandations émises sont ou vont être suivies. »

Six restructurations et une création

Pour les cinq ans à venir, 28 unités de recherche du domaine I ont été renouvelées et deux restructurées. Par exemple, les chercheurs de l’Institut de recherches interdisciplinaires sur les sciences et la technologie (Irist) ont intégré les axes de recherche du Laboratoire d'histoire des sciences et de philosophie - Archives Henri-Poincaré, une unité mixte de recherche de l'Université de Lorraine avec le CNRS au rayonnement international, pour devenir les Archives Henri-Poincaré-Philosophie et recherches sur les sciences et les technologies (AHP-PReST). L'Université de Strasbourg devient également tutelle de cette UMR. « C’est un très beau succès collectif. L’Irist était une structure très petite tout en menant des recherches de qualité ; aujourd'hui cette fusion valorise les compétences des collègues et contribue à créer des axes renforcés au sein de l'AHP-PReST », souligne Catherine Florentz.
Dans le domaine II, quinze unités de recherche sont renouvelées et deux restructurées. Ainsi, le nouveau laboratoire d'innovation moléculaire et applications (Lima) résulte de la fusion du Laboratoire de chimie moléculaire (LCM, Unistra/CNRS) et d’une équipe d'accueil de chimie organique et biorganique (COB) de l’Université de Haute-Alsace (UHA). « Les thématiques et les compétences étaient proches et complémentaires. Il était donc logique d'associer tout le monde pour créer une structure forte et lisible sur le territoire », commente la vice-présidente.
De la même manière, le laboratoire Nanomédecine régénérative nouvellement créé, en partenariat avec l’Inserm, résulte du regroupement de différentes équipes du domaine III. « Il s'agit de créer des masses critiques suffisantes pour pouvoir aborder des projets d'envergure ». Dans le domaine III, 26 unités de recherche sont renouvelées, deux sont restructurées et un laboratoire est ainsi créé de novo. Au-delà des contours des laboratoires (EA, UMR, UPR, USR) dont le nombre total reste inchangé à 72, les directions de ces unités ont changé pour 35 d'entre elles.
Tout cela se construit avec une vision stratégique à plus long terme, bien au-delà de 2022. « L’objectif est de stabiliser le paysage, de poursuivre le développement de centres de recherche de référence, pour permettre des avancées scientifiques de pointe et renforcer le rayonnement et la visibilité internationales. Il s’agit également de rendre plus visibles des thématiques encore trop discrètes et/ou dispersées bien qu’excellentes, en favorisant de nouvelles synergies comme cela a été le cas pour l’UMR Lima ou l’UMR Archives Poincaré », conclut Catherine Florentz.

Anne-Isabelle Bischoff

 

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Prix Louise-Weiss : à vos votes à partir du 19 février !

Une rencontre avec l’écrivain Chloé Delaume, marraine de l'édition 2018 du concours d'écriture étudiant, se tiendra lundi 19 février, à partir de 18 h, à la bibliothèque U2-U3. À cette occasion, les dix textes sélectionnés par le jury du concours seront dévoilés et les votes lancés.

Marraine du concours de littérature des étudiants de l'Université de Strasbourg - prix Louise-Weiss 2018, Chloé Delaume est écrivain, adepte de l’autofiction et de la littérature expérimentale. Son dernier roman, Les Sorcières de la République, est paru en 2016 aux Éditions du Seuil. Les échanges avec Chloé Delaume seront animés par Pascal Maillard, enseignant à la Faculté des lettres et coordinateur du prix Louise-Weiss.
Les dix textes présélectionnés pour concourir au prix Louise-Weiss sur la thématique « Dé/connexion » seront soumis au vote des étudiants du 19 février au 23 mars.

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Énergie : consommer moins, consommer mieux

Damien Bertrand, responsable du pôle Maintenance de la Direction du patrimoine immobilier (DPI), et Joana Levy, chargée de mission Développement durable.

La problématique énergétique à l’université n’est assurément pas nouvelle. De nombreux projets liés à l’Opération campus permettent de mieux la prendre en compte. En parallèle, c’est à l’échelle de l’ensemble des campus, des bâtiments et de leurs fonctions que cette réflexion est menée.

Le patrimoine immobilier de l’université représente 153 bâtiments, répartis sur six campus, pour une superficie totale de 576 000 m2. Une échelle de travail quotidienne pour Damien Bertrand, responsable du pôle Maintenance de la Direction du patrimoine immobilier (DPI) et son équipe de 23 personnes. L’ensemble des nouveaux bâtiments qui sortent de terre aujourd’hui via l’Opération campus intègrent totalement la problématique énergétique. Le futur datacenter, intégré à l’extension de l'Institut de science et d'ingénierie supramoléculaires (Isis), permettra ainsi de récupérer la chaleur de baies de stockage informatique, pour alimenter les laboratoires des étages supérieurs de l'institut, mais aussi de trois bâtiments voisins (UFR mathématique-informatique, Institut de recherche mathématique avancée-Irma et École et observatoire des sciences de la Terre-Eost). Un système géothermique permettra également de refroidir le datacenter, qui contiendra l’ensemble des serveurs de la Direction du numérique et de nombreux laboratoires. Il consiste à pomper l’eau froide de la nappe phréatique, à l'utiliser pour refroidir par un circuit fermé le datacenter avant de la réinjectée dans la nappe, légèrement plus chaude et sans pollution.

Optimiser la distribution d’énergie

« Nous ne raisonnons plus à l’échelle d’un seul bâtiment mais plus sur une logique de maillage, poursuit Damien Bertrand. En ce qui concerne la distribution d’énergie, pour le chauffage par exemple, nous créons ce que l’on appelle des carrefours d’énergie, où nous plaçons une intelligence informatique pour optimiser la distribution. » Ce n’est pas seulement la période de l’année qui est prise en compte mais également la spécificité et l’activité du bâtiment, qui est variable selon la période de la journée. « Un bâtiment qui accueille uniquement des cours n’aura pas les mêmes besoins énergétiques qu’un autre dont la fonction est d’accueillir des laboratoires », ajoute-t-il.
Qui dit chauffage dit aussi isolation. La Faculté de droit et l’Institut de physiologie et chimie biologique-IPCB (photo) sont en train de subir un lifting en profondeur pour améliorer leur performance énergétique. Une opération qui concerne les fenêtres et l’isolation extérieure. « Là aussi, chaque bâtiment a ses spécificités. Rénover un bâtiment classé ne présente pas les mêmes contraintes ni les mêmes coûts que de travailler sur un bâtiment des années soixante. »

Une feuille de route pour dix ans

Pour bien mesurer ces coûts, l’université est en train de construire un Schéma directeur de la transition énergétique, qui devrait être finalisé au printemps. « Il s’agit d’une feuille de route à dix ans avec des préconisations chiffrées des principales opérations à mener », explique Joana Levy, chargée de mission Développement durable au sein de la DPI*. À tout ceci s’ajoute un élément primordial sur lequel travaille Joana Lévy : « Si un bâtiment est très performant, il faut que les comportements aillent dans le même sens », insiste-t-elle. En poste depuis deux ans sur un financement Idex, elle mène tout au long de l’année différentes actions dans ce sens. Le prochain en date aura lieu en mars. Il s’agit d’un défi sur les éco-gestes quotidiens, organisé sous la forme d’un événement qui associera personnels et étudiants. La problématique énergétique est un défi quotidien. « Ce qui importe, c’est bien sûr de consommer moins mais surtout de consommer mieux », conclut Damien Bertrand.

F. Z.

* Poste financé par l'Idex.

Visite d'un chantier exemplaire, celui de la Faculté de droit

Inauguré en 1962, le bâtiment de la Faculté de droit est le premier bâtiment du campus de l’Esplanade. Exemplaire pour son époque, il est aujourd'hui inscrit au patrimoine remarquable du XXe siècle depuis 1995. Remarquable par sa composition, ses rythmes dynamiques, ses espaces amples et lumineux, ses matériaux nobles et les procédés précurseurs employés comme le chauffage au sol ou les fenêtres à double vitrage sur pivot vertical « Peuginox », ce noble quinquagénaire nécessite une cure de jouvence qui doit permettre de diviser ses consommations énergétiques par deux. Rénovation énergétique et préservation de la qualité architecturale sont-elles compatibles ? La réponse est oui. À découvrir lors de cette visite du mercredi 28 mars, en présence de l’architecte Christophe Touet du cabinet IXO architecture.

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