Focus
Focus

Vous avez dit « ultra-marin » ?

C’est la France en Amérique, en Océanie, dans l'océan Indien et en Antarctique, sur plus de 120 000 km², comptant près de 3 millions d’habitants : c’est l’Outre-mer.

Ericka Bareigts, ministre des Outre-mer, était l’hôte de l’université lundi 21 novembre pour y signer une convention entre les universités de Strasbourg et de Lorraine, et  l’Association de la fondation étudiante pour la ville (Afev). Elle a pour but de renforcer l’accueil des étudiants ultra-marins. Isolement et difficultés d’intégration peuvent menacer leur réussite académique en métropole. Adaptation climatique et culturelle, éloignement de la famille, mais aussi difficultés liées à la réorientation ou à la discrimination dans la recherche d’un logement : nos étudiants ultra-marins font face à des aléas communs avec les étudiants étrangers, alors qu’il n’y a pas de dispositifs d’accueil spécifiques prévus pour eux, puisque Français.
Notre université compte cette année près de 500 étudiants d’Outre-mer, venus majoritairement de la Réunion et des Antilles (Guadeloupe et Martinique), de toutes filières et de tous niveaux. Quand la ministre rappelle que la France n’est pas hexagonale mais océanique, les étudiants ultra-marins, eux, expriment toute leur richesse, leurs spécificités, mais aussi leurs difficultés. Nous mesurons à quel point l’accueil des étudiants nous oblige à une attention renforcée. Quel premier besoin, quand ils débarquent en France ? Unanimes ils répondent : « Un pull ! » J’ai pris conscience que la chaleur d’un accueil était déterminante. Aidons les associations étudiantes à offrir ce pull de bienvenue à nos étudiants ultra-marins. Ils élargissent l’espace de notre hexagone. Une richesse de plus pour notre université !

Michel Deneken,
président par intérim
de l'Université de Strasbourg

Focus

Élections à l’université : et maintenant ?

Après les personnels, les étudiants ont voté pour leurs représentants, les 22 et 23 novembre.

À la manière d’une poupée russe, le scrutin visant à renouveler les instances de décision centrales* de l’université se déroule en plusieurs temps. Quelles sont maintenant les nouvelles étapes menant à l’élection finale de la nouvelle équipe présidentielle ?

La première étape du scrutin, réservée aux personnels, jeudi 17 novembre, a été marquée par une nette progression de la mobilisation des électeurs par rapport aux élections de 2012 (+ 17 % dans le collège enseignants-chercheurs ; + 16 % dans le collège chercheurs, moyenne pour les trois conseils centraux).
La liste « Alternative 2017 », qui soutient la candidature d’Hélène Michel, obtient 28 sièges dans les instances représentatives de l’université.
De son côté, la liste « L’université pour réussir », qui soutient la candidature de Michel Deneken, obtient un total de 32 représentants.

Alternative 2017 L'université pour réussir
 Conseil d'administration 7 9
 Commission de la recherche 14 14
 Commission de la formation
 et de la vie universitaire
7 9
 Total 28 32

 

Dans le collège des personnels Biatss (bibliothèque, ingénieurs, administratifs, techniciens, social, santé), la participation reste stable (49,64 % ; 49,98 % en 2012). Cette catégorie de personnel votant pour des syndicats, les résultats sont les suivants : 4 sièges pour le SNPTES, 4 pour la CGT/Snasub-FSU, 3 pour la CFDT, et 3 pour l’Unsa.

SNPTES CGT/Snasub-FSU CFDT Unsa
 Conseil d'administration 2 2 1 1
 Commission de la recherche 1 1 1 1
 Commission de la formation
 et de la vie universitaire
1 1 1 1
 Total 4 4 3 3

C’était ensuite au tour des étudiants de voter pour leurs représentants, mardi 22 et mercredi 23 novembre. L'Association fédérative générale des étudiants de Strasbourg (Afges) conserve sa place d'association leader pour la représentation étudiante : 4 élus sur 6 au conseil d’administration, 12 sur 16 en conseil de la formation et de la vie universitaire, 3 sur 4 en commission de la recherche. Cette « vague orange » célébrée sur les réseaux sociaux est toutefois à mettre en perspective d’une faible participation des étudiants (12 % de participation moyenne, tous secteurs confondus). Malgré un tractage intensif et une forte présence devant les amphis, les représentants de l’Afges ont peiné à mobiliser leurs pairs.
À noter toutefois que les étudiants des secteurs sciences et technologie et santé se mobilisent davantage (17,27% votent pour la CFVU) que leurs homologues de droit, économie et gestion et lettres, sciences humaines et sociales (8,49 % de taux de participation).
Autre fait notable de ce scrutin : la percée de l'Uni (aucun élu en 2012, 3 cette année), faisant jeu égal avec l'Unef.

  • Les prochaines étapes

Élection des cinq personnalités extérieures du conseil d’administration (1er décembre)
Huit personnalités extérieures, dont cinq sont élues par le CA en formation restrainte (les trois autres sont nommées respectivement par la région Grand Est, l'Eurométropole et le CNRS, institutions dont elles émanent) sont membres du conseil d'administration. Les personnalités élues après avoir fait acte que candidature sont issues d'entreprises, d'instances de représentation salariale, d'établissement du secondaire et d'établissements associés de l'université.

Élection du ou de la président(e) par le conseil d’administration (13 décembre)
Les 36 membres du conseil d'administration (16 enseignants-chercheurs, 8 personnalités extérieures, 6 étudiants, 6 Biatss) procèdent à l'élection du président. La date limite de dépôt de candidature et profession de foi des candidats à cette fonction est fixée au 5 décembre.

Élection de l’équipe présidentielle par le conseil d’administration et le conseil académique (17 janvier 2017)
Conseil d'administration plus CFVU et commission de la recherche réunies en conseil académique procèdent à l'élection de l'équipe présidentielle (dont le nombre et les fonctions sont laissés à la discrétion du ou de la président(e)), proposée dans un premier temps par le ou la président(e).

* Conseil d’administration (CA), commission de la recherche (CR) et commission de la formation et de la vie universitaire (CFVU)

Focus

« Le nouveau langage visuel sera déployé sur plusieurs années »

Polices de caractères, signatures, outils graphiques... La boîte à outils, mise à disposition de tous, est une ressource essentielle.

Depuis la décision du conseil d’administration d’implémenter le nouveau langage visuel de l’université*, ses applications concrètes progressent à grands pas. Mais son appropriation par la communauté se fera nécessairement sur le temps long, rappelle Armelle Tanvez, directrice du Service de la communication.

Où en sommes-nous de la mise en œuvre de la nouvelle identité visuelle de l’université ?
Le langage commence à se déployer petit à petit, au rythme du renouvellement des supports. La boîte à outils est en ligne depuis la rentrée. C’est un outil essentiel, mis à disposition de tous : chacun peut y découvrir le système graphique, en comprendre les grands principes et l’utiliser. Depuis le 21 octobre, les polices de caractère Unistra (réservée à la vie pratique, institutionnelle et universitaire) et Brill (dédiée à l’expression des savoirs) sont déployées automatiquement sur les 4 800 postes informatiques de l’université. J’invite chacun à les découvrir, à les tester et à les diffuser à travers ses écrits quotidiens, courriels ou traitement de texte. Dans les mois qui viennent, le lexicographe – moteur de recherche explicitant 800 acronymes de l’université – sera mis en ligne.

Aujourd’hui, je suis dans une composante ou un service administratif et je souhaite réaliser un support de communication : quelle est la marche à suivre ?
Premier réflexe : se rapprocher du correspondant communication de sa structure, s’il existe. Ces 130 relais, déjà sensibilisés, seront formés au fur et à mesure à l’interprétation des différents outils mis à disposition. Les graphistes, présents dans de nombreux endroits à l’université, le seront d’ici à la fin de l’année, et des présentations ont été faites aux agences extérieures. Émanation du réseau des correspondants communication, un groupe d’ambassadeurs et d’échanges de bonnes pratiques est en cours de constitution. Ses membres vont travailler à recueillir les images et les mots susceptibles de représenter les missions, les contenus du travail, la production et la recherche des différentes entités de l’université. Ce groupe pourra s’appuyer sur le travail déjà réalisé par les graphistes du projet et les huit composantes-pilotes.

Quelles sont ces composantes-pilotes et quel a été leur rôle ?
Il s’agit aussi bien de structures d’enseignement et de recherche (IUT Robert-Schuman, Laboratoire de psychologie des cognitions, Groupe d'étude Sciences des religions et théologies, Faculté des sciences de la vie, Faculté des arts), que de services au contact du public (Service des sports-Suaps, Jardin botanique, Service commun de la documentation-bibliothèques), sans oublier le Service de la communication. Les gabarits pour supports imprimés (cartes de visite, en-tête de lettres, courriers, affiches) et outils numériques (diaporamas, invitations électroniques, signatures de messagerie) qu’ils élaborent seront déployés jusqu’à mi-juin. Ces gabarits pourront être déclinés par les composantes et les services, selon leurs besoins. Porteurs d’une identité visuelle forte, les médias de l’université, et au premier titre le site amiral et ceux des composantes, font partie des priorités pour le basculement vers la nouvelle identité visuelle. La Direction informatique et la Direction des usages du numérique sont étroitement associées, afin de proposer des outils faciles d’accès.

Au-delà du changement d’habitudes, c’est à un renversement de conception que sont appelés les membres de la communauté universitaire…
On passe d’un système dominé par le logo à un langage composé d’ingrédients, déployés en fonction des publics, des usages, des contextes… On ne va pas demander aux composantes et aux services de passer à ce nouveau système du jour au lendemain. Nous avons tout à fait conscience que cela est impossible. L’appropriation se fera au fur et à mesure, au fil d’un dialogue constant entre utilisateurs, graphistes et communicants. Une montée en charge progressive sur les deux prochaines années est prévue, notamment pour la signalétique, avec le campus Esplanade en tête de pont. Je sais qu'il va falloir ré-expliquer plusieurs fois les principes, faire expérimenter. Mais d’ores et déjà, l'équipe dédiée ressent l’envie que chacun soit le premier à mettre ce langage visuel en place. C’est quand même enthousiasmant !

Recueilli par Elsa Collobert

* Avec le soutien de l’Initiative d’excellence, dans le cadre des Investissements d’avenir

Focus

Le nouveau langage visuel se décline (presque) à l’infini !

Focus

Le prix Nobel Jean-Pierre Sauvage à l’honneur

Suite à sa distinction par l’académie suédoise, en octobre dernier, l’Université de Strasbourg met à la disposition de tous un livre d’or destiné à Jean-Pierre Sauvage. Ce dernier sera remis au professeur émérite de chimie moléculaire vendredi 16 décembre, à l’occasion d’une réception organisée en son honneur.

Un livre d’or électronique est mis à la disposition de tous, communauté universitaire et au-delà. Vous pouvez y inscrire vos messages à destination de Jean-Pierre Sauvage jusqu’au 5 décembre. Après qu’il ait reçu sa distinction à Stockholm, le quatrième prix Nobel en activité de l’Université de Strasbourg sera présent vendredi 16 décembre pour la cérémonie donnée en son honneur par l’université (sur invitation). Le livre d’or lui sera remis à cette occasion, en version papier. Il sera alors possible d’y inscrire un message manuscrit.

Focus

Amusants, étonnants, surprenants… Les singes du Japon se dévoilent cet hiver

À la croisée de la vulgarisation et de la recherche scientifiques, le projet Saru* - Singes du Japon mêle photographie animalière, dessin et primatologie, avec pour toile de fond les quatre saisons au Japon. Deux de ses protagonistes, l’éthologue Cédric Sueur (Institut pluridisciplinaire Hubert-Curien) et le photographe Alexandre Bonnefoy, nous en disent plus.

Des macaques se baignant et s’épouillant dans les vapeurs des onsen (sources d’eau chaude au Japon) : les images ont fait le tour du monde, popularisées notamment par des magazines comme Life ou National geographic. « Au cours de la préparation de mes deux premiers livres, sur la floraison des cerisiers et les chats errants, j’avais eu l’occasion de croiser pas mal de singes au Japon, explique le photographe Alexandre Bonnefoy, qui y a vécu deux ans. J’aurais pu me contenter d’en faire de jolies photos. » Mais pour aller au-delà de la carte postale, il se rapproche de Cédric Sueur, éthologue (spécialiste de l’étude des comportements) à l’Université de Strasbourg et Marie Pelé, primatologue et directrice d’Ethobiosciences. « Notre exposition et nos conférences montrent l’envers du décor : un parc privatisé envahi de touristes étrangers et japonais, et les comportements des singes, spécifiques à cette région, calqués sur ceux des hommes dans les années 1960 », dévoile Cédric Sueur.

Photographies, dessins, conférences…

À leur retour en France, en octobre 2012, Alexandre Bonnefoy et sa compagne Delphine Vaufrey décident de s’installer à Strasbourg, où cette dernière s’est formée à l’illustration, aux Arts déco. « Avec Marie Pelé, éthologue indépendante, nous avions suivi leur blog (Issekinicho, du même nom que leur maison d’édition) », raconte Cédric Sueur. La rencontre s’en trouve facilitée, le projet « Saru singes du Japon » est lancé. « Nous avons très vite eu l’idée de mêler photographies, dessins et conférences, pour tirer parti de nos spécialités respectives », complètent Alexandre et Cédric. Le coup d’accélérateur viendra de l’octroi de crédits Idex, complétés de financements du CNRS. Alexandre Bonnefoy se rend trois fois au Japon, 90 jours au total, sillonnant l’archipel du nord au sud avec ses 15 kg de matériel photographique sur le dos. « Avion, train, bus de nuit, voiture de location… » Les déplacements sont optimisés, « pour perdre le moins de temps possible et faire durer notre précieux budget ».

Comportements inédits

Des onsen de Jigokudani aux forêts de Shodoshima et Yakushima en passant par les routes enneigées de Wakinosawa, Alexandre Bonnefoy est rejoint lors de son dernier voyage par Cédric Sueur et Marie Pelé. Le reste du temps, il leur transfère photos et vidéos par internet. « Nous lui avons fait une liste de comportements à observer, ainsi qu’une formation accélérée pour apprendre à réagir face à un groupe de macaques hostiles. »
« Plutôt utile de savoir qu’il ne faut jamais les regarder directement dans les yeux, ou de mâcher une feuille en détournant le regard quand on se retrouve face aux incisives aiguisées d’un mâle dominant !, confesse le photographe-aventurier. De mon côté, j’ai formé Cédric et Marie à la vidéo pour allier référencement de comportements et esthétique. »
Le résultat de cette collaboration – pas si fréquente – entre artistes et chercheurs : de très belles images saisissant expressions des singes et comportements de groupe, à la fois agréables à regarder pour le public et riches d’enseignements pour les chercheurs. « Le comportement filmé du mâle périphérique tentant de s’accoupler avec un daim n’avait par exemple jamais été observé ! » Après le succès de l’événement à la Maison de la culture japonaise, à Paris, à découvrir de toute urgence à Strasbourg !

E. C.

Exposition de photographies du 3 décembre au 4 février, à la médiathèque Malraux
Conférences « Vie sociale, culture et traditions chez les macaques japonais » (samedi 3 décembre) et « Le carnet de voyage du photographe » (samedi 14 janvier), à la médiathèque Malraux
Livre
« Saru singes du Japon », éditions Issekinicho, 240 pages, 35 €

*« Saru » signifie « singe » en japonais