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Un esprit sain dans un corps sain

À l’heure de boucler l’édito de L’Actu, je vois des dizaines d’entre nous lacer leurs chaussures de running pour participer, ce vendredi 23 septembre, à la nouvelle édition de la Runistra.

Co-organisé par l’association MédiaDroit et l’Association sportive de l’Université de Strasbourg, cet évènement constitue une occasion inédite pour les étudiants, les personnels et les enseignants de notre université de découvrir de manière originale et ludique notre campus. C’est l’ensemble de la communauté universitaire qui se met en mouvement.
Mardi dernier, nous honorions les étudiants sportifs de notre université qui, d’année en année, glanent toujours plus de titres européens et nationaux. Nous y avons aussi fait une mention spéciale de nos étudiants sportifs de haut niveau, toujours plus nombreux. Nous avons aussi distingué, à la rentrée, l’engagement étudiant.
Or, beaucoup d’études convergent, mettant en évidence des liens entre les conditions de vie des étudiants et leur réussite. Ainsi, les étudiants engagés réussissent mieux ; les étudiants qui pratiquent des sports, même à haut niveau, réussissent souvent mieux aussi ; on a également fait le rapprochement entre le nombre d’heures d’ouverture des bibliothèques et de places offertes, et la réussite étudiante. Et que dire des perspectives que le dialogue entre les scientifiques et le Dalaï-Lama ont confirmées : le lien plus que supposé entre le bien-être psychique et le bien-être physique.
Mens sana in corpore sano, selon l’adage. Le Schéma directeur de vie étudiante de notre site Alsace constitue à ce titre un défi à relever, un engagement de tous pour la réussite de nos étudiants.

Michel Deneken,
président par intérim de l'Université de Strasbourg

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Dalaï-Lama et scientifiques explorent les frontières du corps et de l’esprit

Le Dalaï-Lama était à l’Université de Strasbourg vendredi 16 septembre. Un événement unique à double titre : c’est la première fois que cette personnalité à l’aura planétaire y est accueillie ; la première fois aussi qu’il dialogue avec la communauté scientifique, au carrefour des sciences, de la méditation et de l’engagement. Retour heure par heure sur cet événement sans précédent.

6 h
Par ce petit matin pluvieux, six démineurs de la police nationale ont fait le déplacement de Paris. Sous l’œil des membres de l’équipe organisatrice de la présidence de l’université et de l’Institut de science et d'ingénierie supramoléculaires (Isis), ils passent au peigne fin toutes les pièces que traversera le Dalaï-Lama, avec l’aide de deux chiens.

7 h
Une fois le déminage effectué, il est temps d’installer tables et tonnelles prévues pour l’accueil des intervenants et des quelque 170 invités. Personne ne passe le sas de verre de l'institut de Jean-Marie Lehn sans avoir vu son sac contrôlé et enfilé un badge d’accès autour du cou.

8 h 45
Après la fermeture des portes, tous les regards de la salle de conférences bondée convergent vers l’entrée que le Dalaï-Lama franchira bientôt. L’allée a été dégagée pour laisser libre le passage.

9 h
L’homme à la robe pourpre et or arrive, précédé de plusieurs gardes du corps et de moines portant le même habit. Un silence spontané se fait. La salle se lève d’un même mouvement. Le respect est palpable, alors que le Dalaï-Lama, fidèle à son naturel facétieux, se penche sur un membre de l'assistance, gratouillant ses cheveux bouclés à la recherche sans doute d’une calvitie naissante. Il poursuit sa route jusqu’à l’estrade où l’attendent un confortable fauteuil et ses interlocuteurs, dans un silence seulement interrompu par les crépitements des flashs d’appareils photo.

9 h 15
Une fois passés les discours de bienvenue de Jean Sibilia, doyen de la Faculté de médecine, et de Jean-Gérard Bloch, docteur en médecine, et les salutations de rigueur de Michel Deneken, qui se réjouit de débuter sa présidence par intérim de l’Unistra « sous de tels auspices », la première table-ronde peut débuter. Le Dalaï-Lama, qui a revêtu une casquette assortie à son habit pour se protéger des lumières de la scène, inaugure un geste qui sera le sien pendant tous les échanges : il tient la main de son interlocuteur, signe de grande proximité et d’écoute mâtinée de respect. Plutôt que le très protocolaire « sa sainteté », il préfère se faire appeler « frère » (« brother »), et apostrophe ainsi chacun.

9 h 30

À moins de deux kilomètres à vol d’oiseau de l’Isis, 350 personnes environ ont fait le déplacement à la Faculté de médecine pour assister à distance aux échanges, diffusés en direct dans le grand et le petit amphithéâtres. L’auditoire, composé d’étudiants et de personnels de l’Unistra, s’accroche à la voix de la traductrice invisible pour ne pas perdre une miette des conversations. Devant leur écran, c’est aussi plus de 10 000 personnes qui suivent les échanges au fil de la matinée, retransmis en direct sur la page Facebook de l’Université de Strasbourg.

Lire aussi : À la Faculté de médecine, la méditation dans toutes les têtes

10 h 30
Dans la droite ligne de la première table-ronde, centrée sur les bienfaits de la méditation face au vieillissement, Gilles Bertschy présente ses travaux sur les impacts positifs de la méditation pour des patients dépressifs. Plus que réagir à la présentation de données scientifiques, le Dalaï-Lama rebondit en s’appuyant sur son immense savoir empirique, livresque et philosophique. Multiplicité des niveaux de conscience, importance de la méditation analytique, nécessité de se concentrer sur les valeurs internes plutôt que matérielles, de lier état physique et état mental (« je médite en faisant du vélo : c’est un bon tandem », glisse-t-il avec malice) : tels sont ses enseignements, tirés d’heures d’étude de la tradition bouddhiste et de pratique méditative. « Vous avez vos technologies, nous nos traditions ancestrales. Mais nous sommes tous les mêmes êtres humains, avec un corps et un esprit », avance-t-il encore, approuvant de manière sous-jacente tout ce qui, d’une façon ou d’une autre, contribue à améliorer la condition humaine.

11 h 30
La matinée d’échanges touchant à sa fin, le Dalaï-Lama rejoint les étages pour déjeuner en comité restreint. On s’étonne presque de le voir marcher lentement, soutenu par un bras bienveillant. Lors des échanges, la vivacité de son esprit et ses éclats de rire fréquents font parfois oublier son âge : 81 ans.

12 h 30
Alors que l’assistance, composée de chercheurs, journalistes ou encore de représentants des différents courants du bouddhisme venus de Strasbourg et de plus loin, se restaure d’un buffet froid, le Dalaï-Lama déguste rapidement son rôti de bœuf en petit comité. Il visite ensuite le laboratoire abritant un microscope confocal. « Très ouvert et curieux, il a échangé pendant un long moment avec le chercheur présent. Il s’intéressait vraiment à son travail de recherche, on l’a senti très sincère », se souvient un témoin de la visite. « Ça a vraiment été un grand moment pour nos jeunes chercheurs, qui avaient demandé à le voir mais n’en ont eu la confirmation que le matin même », poursuit Muriel Muzet, responsable administrative de l'Isis.

13 h
La franco-allemande Tania Singer, directrice du Département neurosciences sociales de l’Institut Max-Planck de Leipzig, présente son travail sur la distinction entre empathie et compassion en ouverture de la première table-ronde de l’après-midi. « Moi-même, je ne sais pas faire de distinction entre les deux », reconnaît très humblement le Dalaï-Lama. Matthieu Ricard, moine bouddhiste, traducteur du Dalaï-Lama et docteur en génétique cellulaire, prend le relai pour plaider, lui, en faveur de l’altruisme. « La réponse la plus pragmatique aux maux de notre temps. » Tout comme le matin, le Dalaï-Lama remercie ses interlocuteurs en leur passant autour du cou le traditionnel khatag, écharpe blanche en soie.

15 h 30
Au terme d’un timing réglé comme du papier à musique, le Dalaï-Lama quitte l’Isis, non sans avoir posé sur les marches extérieures en compagnie de tous les membres de l’équipe Unistra ayant contribué au bon déroulement de cette journée. Une proposition émanant de son équipe. Sûr que ce souvenir restera longtemps gravé dans l’esprit de chacun.


Elsa Collobert et Ronan Rousseau

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Le Dalaï-Lama à l'Université de Strasbourg : retour en images

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Un nouveau site dédié à l'actualité de la recherche

Montrer le dynamisme de la recherche menée au sein des laboratoires et de ses acteurs à l'Université de Strasbourg. Telle est l'ambition de ce nouveau site* dédié à l'actualité de la recherche.

Le tout nouveau site recherche.unistra.fr sort aujourd'hui. Il a pour vocation d’agréger en un endroit bien identifié et référencé des sujets et informations de la recherche compréhensibles, intelligibles et attractifs pour l’internaute non spécialiste. Dossiers thématiques, points de vues d'experts, immersions dans des laboratoires ou démonstrations d'équipements d'excellence, viennent compléter le fil d'informations pour vous tenir toujours informés de ce que la communauté scientifique strasbourgeoise crée, produit, pense tous les jours...
N'hésitez pas à nous faire part de vos actualités, idées de sujets, suggestions d'amélioration de cette première version.

* Le projet bénéficie du soutien de l'Initiative d'excellence.

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Michel Deneken président par intérim de l’Université de Strasbourg

Nommé à la Direction générale de la recherche et de l’innovation (DGRI), Alain Beretz laisse sa fonction de président de l’Université de Strasbourg à son premier vice-président. Michel Deneken assurera l’intérim jusqu’au résultat des élections, le 13 décembre.

Alain Beretz l’avait laissé entendre lors de la cérémonie de rentrée du 8 septembre : sa nomination à la Direction générale de la recherche et de l’innovation (DGRI) était imminente. La rectrice, Sophie Béjean, ainsi que Michel Deneken, lui avaient à cette occasion rendu un hommage appuyé.
Mercredi 14 septembre, l’annonce officielle tombe : celui qui a été le président de l’Université de Strasbourg pendant huit ans est nommé en conseil des ministres directeur général de la recherche et de l’innovation, au secrétariat d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche. Le maître d’œuvre de la fusion des trois universités strasbourgeoises dans un ensemble unique, en 2009, conduira désormais l’élaboration de la stratégie de recherche au niveau national. Anticipant de trois mois son départ de la présidence de l’Université de Strasbourg  (le nombre de mandats étant limité à deux, il ne pouvait se représenter), il endosse le jour-même son nouveau costume : il est présent à la 9e conférence européenne sur l’égalité femmes-hommes dans l’enseignement supérieur et la recherche, à Paris. Ce même mercredi, les hommages de la classe politique et du monde économique alsaciens, ainsi que de ses confrères de l’enseignement supérieur, se multiplient, notamment via les réseaux sociaux.

« Un choix difficile »

« Ma candidature à ce poste a été un choix difficile, mais je le crois positif, à la fois pour moi et pour notre université. […] Merci pour votre confiance, pour votre travail acharné, pour votre capacité à innover et à créer. […] Par ma présence au secrétariat d’État, je m’efforcerai de mettre en pratique […] les valeurs et les aspirations qui nous ont aidés à construire, ensemble, cette belle Université de Strasbourg dont nous pouvons être tous fiers », déclare Alain Beretz dans un message adressé à l’ensemble des personnels et des étudiants.
C’est Michel Deneken, en tant que président de l’Unistra par intérim, qui inaugure la journée de conversations « Corps - esprit - sciences » avec le Dalaï-Lama, vendredi 16 septembre. La parution de la nomination d’Alain Beretz au Journal officiel du jour ayant entraîné sa démission automatique de la fonction de président. L’application de cette procédure, validée par le rectorat, se fait conformément à l’article 42 des statuts de l’université et à la loi de juillet 2013 sur l’Enseignement supérieur et la Recherche. Durant tout le temps de sa présidence par intérim, Michel Deneken, premier vice-président, en charge du budget de 2009 à 2013, puis de la formation depuis 2013, s’appuiera sur la même équipe de vice-présidents, dans la continuité de son prédécesseur.

E. C.

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« L’Université franco-azerbaïdjanaise est appelée à monter en puissance »

L'inauguration de l'Université franco-azerbaïdjanaise, à Bakou, s'est déroulée en présence de Francis Kern, vice-président Relations internationales. Crédit : Ambassade de France à Bakou.

Initiée par l’Elysée et pilotée par l’Université de Strasbourg côté français, l’Université franco-azerbaïdjanaise (Ufaz) a ouvert ses portes le 15 septembre. Retour sur ce partenariat en compagnie d’Eckhart Hötzel, directeur de l’Institut de traducteurs, d'interprètes et de relations internationales (Itiri) et porteur du projet pour l’Unistra.

Pouvez-vous nous retracer l’origine de ce partenariat ?
Le projet a été lancé en 2014 à la suite d’une visite du président français en Azerbaïdjan. À cette occasion, les présidents des deux pays ont décidé de construire une université franco-azerbaïdjanaise (Ufaz). Pour la France, l’objectif était d’asseoir sa présence académique dans un pays émergent à travers une coopération ciblée, à l’instar de l’Institut Sorbonne-Kazakhstan, qui existe depuis 2014. Alain Beretz, président de l’Université de Strasbourg, et moi-même, avons donc été conviés à une première réunion à l’Elysée. À l’époque, l’idée était que plusieurs universités françaises soient partenaires du projet. Finalement, après plusieurs visites dans le pays et à la demande expresse de Bakou, l’Unistra a pris la tête du projet pour organiser et mettre en place trois licences Génie chimique, Sciences informatiques et Géophysique. À celles-ci s’ajoute une quatrième licence Instrumentation pour l’exploration et l’exploitation pétrolière, pilotée par l’Université de Rennes.

Quelle est l’ambition du projet pour l’Azerbaïdjan et quel est l’intérêt du partenariat pour l’Université de Strasbourg ?
L’Azerbaïdjan paye à prix fort de nombreux spécialistes étrangers. Le pays souhaite désormais changer de stratégie et bénéficier d’une expertise française pour former ses propres spécialistes dans des domaines stratégiques tels que l’industrie pétrolière, entre autres. Pour l’Université de Strasbourg, l’intérêt pourrait être de recruter d’ici quelques années de très bons étudiants étrangers dans le cadre de doctorats. Mais l’enjeu reste d’abord de construire toute une filière là-bas.

Les étudiants français pourront-ils étudier à l’Ufaz ?
Pour l’instant, ce n’est pas prévu. Il faut avoir à l’esprit que ce projet n’est pas un programme de type Erasmus. Ce sont des diplômes français délocalisés à Bakou et destinés avant tout à former les étudiants du pays.

Justement, comment s’est fait le recrutement des étudiants azerbaïdjanais ?
En Azerbaïdjan, un bac ne suffit pas pour étudier à l’université. Il faut d’abord réussir un examen national d’admission aux universités. Ceux qui sortent en tête de classement ont un accès privilégié aux meilleures universités azerbaïdjanaises et c’est ce groupe que le ministère de l'Éducation a autorisé à passer les admissions à l'Ufaz. Parmi quelque 350 candidats, nous en avons sélectionné 160, à l’issue d’un second concours, qui visait à tester leurs connaissances dans les disciplines enseignées (chimie, physique et mathématiques-informatique) et leur maîtrise de l’anglais, les cours se faisant dans cette langue.

Comment seront organisés les cours ?
L’Azerbaïdjan, qui finance entièrement ce projet, avait une exigence : que 50 % des cours soient assurés par une équipe pédagogique française. Nous avons donc recruté deux jeunes enseignants-chercheurs à plein temps. Tous deux seront basés sur place. À terme, il y aura quatre permanents. Le reste des cours à pourvoir sera assuré par des missions ponctuelles d’enseignants-chercheurs français. Nous espérons aussi que des collègues d’autres universités se joignent au projet. D’autre part, la licence se déroule en quatre ans là-bas, soit une année de plus qu’en France. Nous profiterons de cette année supplémentaire pour faire suivre aux étudiants une, voire même deux années communes d’enseignements, avant de leur proposer une spécialisation.

L’Ufaz va monter en puissance ?
Absolument, l’objectif est de mettre en place des masters dans la suite logique des licences mais aussi de diversifier l’offre. L’École et observatoire des sciences de la Terre (Eost) proposera, par exemple, un master très spécifique autour de la sismologie. Nous y réfléchirons véritablement à partir de l’année prochaine. Pour l’heure, la priorité est de réussir la rentrée et de faire en sorte que les licences fonctionnent bien.

Recueilli par R. R.

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Action campus : Et vous, où en êtes-vous avec les discriminations ?

La 5e édition des Semaines de l’égalité aura lieu à Strasbourg, du 26 septembre au 15 octobre. L’Université de Strasbourg s’associe à la démarche.

À l’occasion des 5es Semaine de l’égalité, du 26 septembre au 15 octobre, l’université s’associe à la Ville de Strasbourg pour la prévention et la lutte contre les discriminations, en ouvrant ses portes aux acteurs-ressources de la ville agissant dans ce domaine.
Mardi 4 octobre, au Pôle européen d’économie et de gestion (Pege) et au restaurant universitaire du campus d’Illkirch-Graffenstaden, puis jeudi 6 octobre, dans les facultés de médecine ; de droit, sciences politiques et gestion et dans le hall de l’Institut Le Bel, les associations, en lien avec les étudiants de la Faculté des sciences du sport, animeront des espaces dédiés afin d’informer, de mobiliser, d’écouter et de recueillir des témoignages sous l’angle « La dernière fois que j’ai été concerné-e par une discrimination, c’est… ».
La mission Égalités-Diverstité, qui tout au long de l’année sensibilise et mobilise dans ce domaine à l’université, accompagne cette action en proposant aux étudiants de la Faculté de médecine de découvrir « Les Crocodiles », exposition de planches de bande dessinée consacrées au harcèlement et au sexisme « ordinaires », un des aspects de discrimination faite envers les femmes. L’intégralité de l’exposition avait déjà pu être aperçue l’an dernier en différents lieux du campus.