Recherche et valorisation
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Les variations de pesanteur étudiées à la loupe depuis 60 ans à Strasbourg

Le professeur Lecolazet

Le 19 novembre prochain, l’École et Observatoire des sciences de la Terre (Eost) organise une journée dédiée au 60e anniversaire de la gravimétrie à Strasbourg. Quels sont les travaux de recherche menés dans la capitale alsacienne depuis soixante ans dans ce domaine ? Qu’ont-ils permis de montrer ?

La gravimétrie est l’étude et la mesure de la pesanteur à la surface de la Terre. La pesanteur peut varier selon le lieu mais également en fonction du moment où elle est mesurée. Depuis soixante ans maintenant, plusieurs chercheurs strasbourgeois se succèdent pour décrypter les variations temporelles de la gravité et les phénomènes qui se cachent derrière. Ces variations de la pesanteur peuvent être dues à plusieurs facteurs ; par exemple aux marées, c’est-à-dire à l’attraction combinée de la Lune et du Soleil. Jacques Hinderer et sa doctorante Marta Calvo étudient ce que l’on appelle les ondes de marées (terrestres et océaniques) qui influent sur les variations de pesanteur.

La gravimétrie pour mieux comprendre la dynamique de la Terre

C’est en 1954 que le professeur Lecolazet effectue, à l’Université de Strasbourg, les premières séries de mesures continues sur plusieurs mois consécutifs à l’aide d’un gravimètre mécanique. Grâce à ses propres améliorations instrumentales sur le gravimètre qu’il emploie alors, le professeur Lecolazet obtient des enregistrements de plus en plus longs et de qualité croissante. Ainsi, il produit d'abord une série de mesures en continu, d’une durée de cinq mois entre 1954 et 1955, « la plus longue recensée dans le monde à cette époque », souligne Marta Calvo, puis une série d'une durée de trois ans entre 1964 et 1967. Les observations sont alors faites à la station de sismologie du Jardin botanique. L’analyse de cette série de mesures permet au Pr Lecolazet de faire une découverte majeure : la première détermination expérimentale de l’effet de résonance du noyau liquide de la Terre. « En d’autres termes, il a montré que la partie liquide du noyau terrestre affecte la réponse de la surface de la Terre aux marées, explique le Dr Hinderer. Cela se traduit par une modification de l’amplitude des ondes de marées. » Cette découverte, une première mondiale, a par la suite été confirmée par d’autres enregistrements de grande qualité, toujours à Strasbourg, à l’aide de gravimètres toujours plus performants.

La gravimétrie pour étudier l'impact du changement climatique

A partir de 1973, les instruments de mesure sont installés à une dizaine de kilomètres de Strasbourg dans un ancien fort et, en 1987, l’université fait l’acquisition d’un gravimètre supraconducteur, le premier alors installé en France. Remplacé en 1996 par un second gravimètre supraconducteur plus compact, cet instrument fait aujourd’hui partie intégrante du réseau international GGP (pour Global geodynamics project). « Toutes les données collectées par les observatoires et instruments du réseau sont mises en commun et permettent de nombreuses études sur la dynamique et la structure de la Terre », souligne M. Hinderer.
Aujourd’hui, les mesures de variations de pesanteur avec un même type de gravimètre et en un même lieu courent sur une période de près de vingt-sept ans. « Cela permet d’observer des ondes de marées très faibles, indétectables jusqu’à présent, explique Marta Calvo. Et ainsi d’expliquer de nouveaux phénomènes. »  De manière concrète, les projets de recherche menés à Strasbourg permettent par exemple d’estimer les variations de gravité associées aux redistributions de masses d’eau dans le sous-sol. « Cela pourrait être utile aux pays africains pour localiser les stocks d’eau », commente M. Hinderer. Enfin, les travaux de gravimétrie servent également à estimer la fonte des glaces liée aux changements climatiques. De quoi encourager la tradition à se perpétuer encore longtemps à Strasbourg !

Anne-Isabelle Bischoff

NB: La deuxième photo représente le gravimètre supraconducteur actuellement utilisé par les chercheurs strasbourgeois

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Des robots-poussins pour étudier les manchots sans les stresser

Des chercheurs de l’Institut pluridisciplinaire Hubert-Curien (IPHC - CNRS/Université de Strasbourg) et du Centre scientifique de Monaco viennent de montrer que l’utilisation de robots peut permettre d’éviter la perturbation induite par la présence humaine dans les recherches sur les manchots antarctiques et subantarctiques. 

Depuis de longues années, les manchots sont étudiés à la loupe car ils constituent de bons indicateurs écologiques dans la cadre de l'étude de l'impact du changement climatique sur la biodiversité et notamment sur les ressources marines. Pour suivre leur succès reproducteur et leur survie, il faut marquer individuellement les manchots. Leur anatomie rendant impossible le baguage des pattes, ils ont dans un premier temps été munis de bagues aux ailerons. Après avoir démontré que cette technique pouvait avoir de graves conséquences sur la survie et le succès reproducteur des manchots, l'équipe strasbourgeoise a imaginé un système de transpondeur, une étiquette électronique introduite sous la peau des manchots. Ces étiquettes d’identification électronique sont lisibles par un lecteur RFID. La distance de lecture étant très courte il fallait obligatoirement circuler dans la colonie avec un lecteur manuel, pour retrouver les manchots marqués, avec les risques évidents de perturbation qui s'ensuivaient. Les chercheurs ont donc eu l'idée de remplacer l'homme par des robots télécommandés camouflés en poussins !
Lorsque les manchots sont approchés par un robot, ils n’ont pas le niveau de stress élevé (caractérisé par une forte augmentation de la fréquence cardiaque et un comportement de fuite) observé en présence d’un humain. Cette méthode permet donc de collecter des données scientifiques non biaisées par la présence humaine. Leurs résultats ont été publiés sur le site de Nature Methods le 2 novembre 2014.

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Accueil en délégation au CNRS : la campagne 2015-2016 est lancée

L’accueil en délégation des enseignants-chercheurs relève du dispositif général d’accueil pour activité de recherche au CNRS. La délégation est une position spécifique aux maîtres de conférences et aux professeurs des universités. L’enseignant-chercheur délégué au CNRS continue d’être rémunéré par son administration d’origine ; il cesse tout service d’enseignement pendant le temps de sa délégation pour se consacrer à une activité de recherche dans une unité du CNRS.
Les dossiers de candidature munis de l’avis du directeur de l’unité d’accueil, et, en cas de mobilité, de celui du directeur de l’unité d’affectation doivent être déposés auprès de la composante qui détermine en interne la date de dépôt, en adéquation avec le délai de transmission à la Direction des ressources humaines fixé au 14 novembre 2014. 

  • Les modalités d’accueil et le dossier de candidature sont disponibles sur le site du CNRS.

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Campagne 2015 pour l'avancement spécifique des enseignants-chercheurs

Les informations relatives à la procédure spécifique d’avancement de grade (campagne 2015) sont publiées sur le portail Galaxie dédié aux enseignants-chercheurs. 

Cette procédure est exclusivement réservée aux enseignants-chercheurs exerçant les fonctions particulières suivantes :

  • président, directeur ou délégué général de regroupement prévu au 2°de l’article L 718-3 du code de l’éducation ;
  • président ou directeur d'établissement public d'enseignement supérieur ;
  • vice-président d'université ;
  • directeur d'unité de formation et de recherche ;
  • directeur d'institut ou d'école faisant partie des universités ;
  • directeur adjoint d'établissement public d'enseignement supérieur ;
  • directeur de services communs d'université ;
  • directeur de la recherche ou des études d'établissement public d'enseignement supérieur ;
  • directeur de centre d'enseignement et de recherche de l'École nationale supérieure d'arts et métiers ;
  • directeur de département d'institut national des sciences appliquées ;
  • chef de département d'institut universitaire de technologie ;
  • délégué régional à la recherche et à la technologie ;
  • directeur de groupement d'intérêt public ;
  • directeur d'un établissement public autre que d'enseignement supérieur ;
  • autres fonctions qui ne sont pas principalement d'enseignement et de recherche, exercées en position d'activité ou de détachement auprès de services de l'État, d'autorités administratives indépendantes, d'autres administrations françaises et étrangères ou d'organisations européennes ou internationales. 

La demande d’option s’effectue du 12 novembre au 12 décembre 2014 inclus, par voie électronique. Les candidats sont invités à lire préalablement la notice explicative. En cas de doute, le Bureau de gestion des personnels enseignants se tient à leur disposition pour confirmer leur éligibilité.
La campagne d’avancement de grade de droit commun, concernant les enseignants-chercheurs ne relevant pas de la procédure spécifique, ou ne souhaitant pas y participer, fera l’objet d’une communication dès que possible.

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Université ouverte des humanités - Appel à projet automne 2014

L'Université numérique thématique consacrée aux champs disciplinaires des sciences humaines, des sciences sociales, des lettres, des langues et des arts se nomme l’Université ouverte des humanités (UOH). Pour favoriser une meilleure réussite des étudiants et contribuer au développement de l’université numérique française, l’UOH offre sur son portail librement accessible des contenus pédagogiques validés scientifiquement, pédagogiquement et techniquement : texte, audio, vidéo, multimédia, etc. Les ressources proposées sont des compléments et/ou des supports aux cours en présentiel qui permettent la diversification des modes de transmission des connaissances et offrent la possibilité à tous les établissements supérieurs de construire des stratégies d'enseignement s'ils le désirent.