Recherche et valorisation
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HepSYS, un labo dédié au virus de l’hépatite C

En juin dernier a été officiellement inauguré le laboratoire d’excellence HepSYS (voir L’Actu n°76), dirigé par le professeur Thomas Baumert, un laboratoire dédié à la recherche sur les hépatites virales, en particulier l’hépatite C et plus récemment l’hépatite B, ainsi que les maladies hépatiques associées. Fil rouge de ces travaux : développer de nouvelles thérapies antivirales.

Avec plus de 170 millions de personnes infectées dans le monde, le virus de l’hépatite C (VHC) est une cause majeure d’hépatite chronique qui peut évoluer en cirrhose et en cancer du foie. Malgré des progrès remarquables ces dernières années dans le développement de nouveaux médicaments, certains patients résistants à ces traitements ne peuvent être guéris. De plus, il n’existe aucun vaccin efficace qui pourrait prévenir l’infection. D’où l’intérêt de trouver de nouvelles stratégies thérapeutiques et de dédier un Labex et des fonds conséquents à cette thématique pendant dix ans ! « Cela permet d’avoir une approche des projets de recherche à plus long terme, souligne Catherine Schuster, directrice adjointe du laboratoire. Cela apporte à la fois de la sérénité à l’équipe en terme de ressources financières et permet une certaine prise de risque sur des sujets neufs, inexplorés, qui mènent ensuite à l’innovation. »

Des médicaments pour protéger le foie et combattre le virus

Comment le virus de l’hépatite C envahit-il les cellules du foie ? C’est ce qu’essayent de comprendre les chercheurs du laboratoire. Ils se concentrent sur l’interaction cellule hôte/virus et décortiquent par exemple les mécanismes moléculaires d’entrée du virus dans la cellule. La finalité : identifier de nouvelles cibles thérapeutiques et molécules médicaments. « C’est ce qui fait notre originalité car la plupart des molécules sur le marché à l’heure actuelle visent à neutraliser le virus », souligne Mirjam Zeisel, chargée de recherche de l’Inserm. Ce sont d’ailleurs ces travaux qui sont récompensés par le prix Galien remis à Thomas Baumert en juin dernier. En essayant de bloquer l’entrée du virus, la première étape de l’infection, sans s’attaquer au virus lui-même, on évite la question des mutations du virus et des mécanismes d’échappement au traitement. « L’idée serait de combiner les deux types de médicaments dirigés contre le virus et la cellule hôte pour potentialiser leurs effets et les utiliser à de plus faibles doses. » Un autre axe de travail consiste à identifier des anticorps dirigés contre le virus qui empêcheraient l’interaction avec les cellules du foie, en s’inspirant de ce qui se passe chez les personnes qui guérissent spontanément. « Dans ce cas, l’idée serait d’éliminer le virus circulant dans le sang. C’est très important chez des personnes infectées qui reçoivent un greffon sain », illustre Mirjam Zeisel. Là encore, la combinaison de molécules protégeant d’un côté le foie et de l’autre neutralisant le virus, permettraient d’améliorer considérablement l’efficacité des traitements.

De la recherche fondamentale au lit du patient

Toute l’équipe de chercheurs a à cœur d’amener le plus de molécules possibles au stade d’essai clinique pour intéresser ensuite des sociétés pharmaceutiques ou pourquoi pas aboutir à la création d’une start-up. Thomas Baumert y avait d’ailleurs été encouragé en 2011, en recevant un prix au Concours national d'aide à la création d'entreprises et technologies innovantes ! « Nous sommes en interactions permanentes avec les médecins des hôpitaux universitaires de Strasbourg. Nos travaux tiennent compte de leurs préoccupations et ils sont les premiers à bénéficier de nos résultats », insiste Catherine Schuster. Prochaine étape, former des médecins à la recherche au sein du Labex, dans le cadre d’un programme de MD-PhD. « Le label Labex nous donne plus de visibilité et de crédibilité, même à l’étranger et devrait nous permettre d’être attractifs et de motiver des candidats », conclut la chercheuse.

Anne-Isabelle Bischoff

Pour en savoir plus sur les résultats de recherche du laboratoire :

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Une plate-forme destinée à la recherche en psychologie

Le 21 juin dernier a été inaugurée la première plate-forme de recherche en psychologie de l’Université de Strasbourg, à l’interface des sciences humaines et sociales et des sciences de la vie et de la santé.

Salle de réunion permettant d’accueillir des groupes de parole, boxes expérimentaux isolés du bruit et de la lumière équipés d’ordinateurs, bureaux de consultations individuelles ou encore salles équipées d’outils de tests neurocognitifs… Voici tout ce que rassemble la nouvelle plate-forme strasbourgeoise unique en son genre. Elle permet de mener des travaux à la fois en psychologie clinique analytique, en psychologie sociale ou du développement, ou encore en neuropsychologie clinique : les domaines phares de recherche de la Faculté de psychologie.
Ce projet résulte d’une volonté commune forte des trois laboratoires de recherche de la Faculté de psychologie : Subjectivité, lien social et modernité (EA 3071 – Sulisom), Laboratoire de psychologie des cognitions (EA 4440 – LPC) et Laboratoire de neurosciences cognitives et adaptatives (UMR 7364 - LNCA) qui avaient tous d’importants besoins en locaux. « Notre objectif était de mutualiser les moyens et réduire les coûts d’investissement et de fonctionnement, d’où l’intérêt d’une plate-forme collective », commente Christian Kelche, doyen de la faculté. D’une surface d’environ 70 mètres carrés, la création de cette plate-forme a coûté environ 65 000 euros (40 000 euros apportés par la faculté et 25 000 euros par le conseil scientifique). La finalité est de mettre à disposition de la communauté scientifique strasbourgeoise un lieu de recherche connu et reconnu avec des locaux d’expérimentation, d’évaluation et d’entretien psychologique et clinique.

Un lieu de recherche mutualisé répondant aux besoins des scientifiques

Déjà opérationnelle, la plate-forme accueille par exemple des parents en deuil d’un bébé, des groupes de parole ouvert pour des malades bipolaires dans le cadre de projets en psychologie clinique analytique, en lien avec les hôpitaux universitaires de Strasbourg. Les boxes isolés permettent aux chercheurs en psychologie sociale d’étudier des processus sociocognitifs à l’aide de méthodes, issues des sciences cognitives, reposant sur des protocoles informatisés et sur des mesures de temps de réponses. Enfin, les neuropsychologues cliniciens travaillent avec des patients cérébro-lésés dans le but d’obtenir un profil cognitif, et mesurent les fonctions supérieures affectées à divers degrés par la lésion et des fonctions supérieures relativement ou totalement épargnées. Les projets développés au sein de la plate-forme évolueront bien évidemment en fonction des besoins des équipes strasbourgeoises. « La diversité des équipements et de l’aménagement permet de développer un large éventail de projets », conclut Christian Kelche. 

Anne-Isabelle Bischoff

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Transporter l’hydrogène sans failles

Transporter de l’hydrogène sans risque à l’horizon 2020 ! Tel est l’objectif des travaux de thèse de Jean-Benoît Kopp, récemment primé au concours national de l’Association universitaire de génie civil en tant que « jeune chercheur ».

Diplômé d’une licence de Physique et d’un master en Ingénierie des polymères, Jean-Benoît Kopp termine actuellement sa thèse de doctorat au sein du laboratoire ICube, sous la direction du professeur Christophe Fond, responsable de l’équipe génie civil du laboratoire ; il la soutiendra en septembre prochain. Sa thèse est financée dans le cadre d’un projet ANR baptisé Carenco impliquant différents partenaires industriels et académiques : Arkema, l’École des Mines de Paris et CQFD Composite. Tous ont un but très concret : savoir transporter de l’hydrogène en toute sécurité à l’horizon 2020. Pour y arriver, Jean-Benoît Kopp s’attache à étudier et caractériser le phénomène de fissuration rapide au sein de tuyaux polymères utilisés pour le transport du gaz sous moyenne pression.
Le transport de l’hydrogène présente les mêmes problèmes que les gaz de ville classiques du point de vue de la rupture dynamique des tuyaux ; mais la situation se complique encore car une couche dite « barrière » est nécessaire de sorte que les petites molécules d’hydrogène, H2, ne s’échappent pas. Les modes de rupture et leurs origines dans des tuyaux polymères multicouches sont très mal cernés, voire quasiment inconnus. « J’étudie le mécanisme de rupture dynamique au sein des matériaux polymères composant les tuyaux et en particulier ce qu’on appelle les fissurations rapides, celles qui se propagent à quelques centaines de m/s, explique Jean-Benoît Kopp. Elles peuvent être provoquées à la suite d'un choc extérieur sur les parois du tuyau. C’est par exemple ce qu’un coup de pelleteuse dans une canalisation peut provoquer ».

Éviter les fissurations rapides des polymères

Concrètement, le doctorant a mis au point deux dispositifs expérimentaux permettant de générer des propagations rapides de fissures dans des tuyaux ou sur des plaques à base de matériaux polymères. Il a également utilisé des outils numériques de simulation et de modélisation. Différents polymères, utilisés dans la conception des tubes, ont été étudiés pour déterminer l’énergie de rupture minimale de chacun et la vitesse de propagation de fissure correspondante. Cette connaissance du matériau est indispensable pour que puisse être établi un lien direct avec la pression maximale que peut supporter un tuyau sans risque de générer une rupture rapide. « L’idée est de déterminer un paramètre "matériau" tel que le taux de restitution d’énergie et de par la suite le relier à une pression critique en dessous de laquelle, on serait quasi-certains d’éviter la propagation d’une fissure en dynamique », conclut le jeune chercheur.

Anne-Isabelle Bischoff

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Un palmarès 2013 strasbourgeois exceptionnel à l’IUF

Pas moins de cinq enseignants-chercheurs strasbourgeois ont été nommés à l’Institut universitaire de France (IUF) cette année. On n’avait pas connu cela depuis 2010, année faste qui avait vu la nomination de huit professeurs ou maîtres de conférences*. Un palmarès intéressant qui témoigne de l’excellence de la recherche strasbourgeoise.

Nicolas Giuseppone, Michael Langlois, dans la catégorie Juniors, Seiamak Bahram, Robin Cowan et Christian Jeunesse, dans la catégorie Seniors, ont été nommés pour une durée de cinq ans à l’Institut universitaire de France. Cette nomination prendra effet le 1er octobre prochain. Spécialistes en conception de systèmes chimiques complexes et matériaux auto-assemblés, en littérature hébraïque et araméenne, en immunologie et histocompatibilité, en économie de la connaissance ou autour du progrès technologique, ou encore de la Préhistoire et du Néolithique de l’Europe moyenne, ils rejoindront la quarantaine de membres actifs ou honoraires strasbourgeois déjà nommés depuis 1995.
L’IUF a pour mission de favoriser le développement de la recherche universitaire de haut niveau et de renforcer l’interdisciplinarité. Cet organisme « sans murs » constitue un réseau continuellement renouvelé de l’excellence universitaire à travers toute la France. Pour Seiamak Bahram, « cette nomination est une reconnaissance prestigieuse par des pairs de notre travail scientifique ». « Au-delà de la reconnaissance honorifique, c’est également une aide concrète pour avancer dans nos projets de recherche, ajoute Nicolas Giuseppone. Nous bénéficions d’une décharge des deux tiers de notre temps d’enseignements pendant cinq ans, et d’une aide financière pour le laboratoire. » Les deux enseignants-chercheurs soulignent également l’importance du réseau de l’IUF et de l’opportunité de se réunir plusieurs fois par an autour de thématiques transdisciplinaires. « Cela apporte une ouverture d’esprit, donne l’opportunité de penser autrement, en dehors de sa discipline », conclut Nicolas Giuseppone.

Les nommés en bref :

Seiamak Bahram est professeur des universités – praticien hospitalier, à l'université et aux hôpitaux universitaires de Strasbourg (CHU), chef de service du laboratoire central d'immunologie du CHU, directeur de l'unité d'Immuno-rhumatologie moléculaire de l'Inserm (UMR_S 1109), et responsable du laboratoire d'excellence Transplantex.

Christian Jeunesse est professeur des universités, ancien Conservateur en chef du patrimoine, médaillé de bronze du CNRS, membre correspondant de l’Institut archéologique allemand, membre nommé du Conseil national des universités (section 20).

Nicolas Giuseppone est professeur à la Faculté de chimie de l’Université de Strasbourg – directeur adjoint de l’Institut Charles-Sadron (CNRS), responsable de l’équipe de recherche Synthèse et auto-assemblage moléculaires et supramoléculaires, et membre du laboratoire d’excellence Chimie des systèmes complexes (Labex CSC).

Michael Langlois est maître de conférences habilité à diriger des recherches (HDR) à la Faculté de théologie protestante de l’Université de Strasbourg (EA 4378), auxiliaire de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, et chercheur associé au CNRS / Collège de France (UMR 7192).

Robin Cowan est professeur d’économie/management des universités à la Faculté des sciences économiques et de gestion.

A-I.B.

* Source : http://iuf.amue.fr/

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Les docteurs à l'honneur au Palais U

Deux cérémonies en l'honneur des docteurs de l'Université de Strasbourg se sont déroulées vendredi 28 juin au Palais universitaire.

La journée a débuté à 9 h 30 dans la salle Pasteur du Palais U avec la remise des prix de thèse 2012 à quelques docteurs de l'Université de Strasbourg (Unistra) et de l'Université de Haute-Alsace. Douze d'entre eux ont reçu un prix de la Société des amis des universités de l'Académie de Strasbourg, six ont obtenu le prix du conseil scientifique de l'Unistra et trois ont eu celui de la Fondation Unistra. Cette matinée a été ponctuée d'intermèdes musicaux des Platypus Folkers.
Durant l'après-midi, animée par l'Ensemble vocal de l'Unistra, tous les docteurs de l'université ont reçu leur diplôme des mains de leur directeur d'école doctorale sous le haut parrainage d'Albert Hamm, professeur de linguistique à l'Unistra et ancien président de l'Université Marc-Bloch, et en présence d'Alain Beretz, président de l'université, de Catherine Florentz, vice-présidente Recherche. 

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Les images de la cérémonie

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Cercle Gutenberg : prix Guy-Ourisson 2013

Le Cercle Gutenberg attribuera pour la sixième fois un prix Guy-Ourisson de 20 000 euros à un chercheur de 40 ans au plus menant en Alsace des recherches particulièrement prometteuses.

Le Cercle Gutenberg a rassemblé des fonds provenant d'entreprises et de particuliers ainsi que des collectivités locales alsaciennes afin d'attribuer le prix Guy-Ourisson à un chercheur de 40 ans au plus menant en Alsace des recherches particulièrement prometteuses. Tous les champs disciplinaires et les deux départements alsaciens sont éligibles. 
De plus, cette année, comme les deux années précédentes, la Fondation Université de Strasbourg a demandé au Cercle Gutenberg de sélectionner, selon les mêmes critères que ceux du prix Guy-Ourisson, un jeune chercheur à qui elle accordera un prix Fondation Université de Strasbourg-Cercle Gutenberg de 10 000 euros. L'appel lancé pour doter le prix Guy-Ourisson et la charte du prix Guy-Ourisson s’applique également au prix Fondation Université de Strasbourg.
Les jeunes chercheurs intéressés doivent faire parvenir au Cercle Gutenberg, avant le 1er octobre 2013, un dossier de candidature comprenant leur CV, un descriptif de leurs principales réalisations rédigé de manière à être également compréhensible par les non-spécialistes, la liste de leurs publications en indiquant les cinq jugées les plus importantes, la liste des conférences invitées ainsi que le projet de recherche auquel les candidats vont se consacrer, en insistant sur l’apport attendu au niveau de la notoriété et du développement de la recherche en Alsace.
Le lauréat sera désigné au cours du mois de novembre 2013 et pourra disposer des fonds en janvier 2014.