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Une nouvelle équipe présidentielle pour quatre ans

Les membres du conseil d’administration, du conseil des études et de la vie universitaire et du conseil scientifique de l’université, réunis en congrès le mardi 22 janvier ont élu les neuf vice-présidents qui forment, avec Alain Beretz, la nouvelle équipe présidentielle de l’Université de Strasbourg, en place jusqu’en décembre 2016. Elle comporte cinq nouveaux membres.

Les vice-présidents ont été élus par le congrès sur proposition d’Alain Beretz, qui a souhaité une équipe « unie, diverse et solidaire ». Le président a précisé la double mission qu’il entendait confier à ses vice-présidents : ils devront « définir une stratégie sur leurs secteurs d’intervention et coordonner un ou plusieurs services ». Leur action doit s’inscrire dans un fonctionnement collégial, par fonctions partagées.
Il a également fixé trois priorités à sa nouvelle équipe : stabiliser les acquis, faire face aux défis internationaux et innover pour l’université.

Michel Deneken, professeur, Faculté de théologie catholique,
premier vice-président, vice-présidence Formation initiale et continue.

Au cours du précédent mandat, Michel Deneken a été premier vice-président, et vice-président chargé des finances.
Sa priorité dans ses nouvelles fonctions de vice-président Formation initiale et continue sera « la réussite des étudiants, pour toutes les filières, à tous les niveaux ». Il souhaite travailler à ce que l’université soit le lieu de construction du projet personnel et professionnel. Il sera accompagné dans cette mission par quatre vice-présidents délégués : Pascale Bergman (réussite scolaire), François Gauer (pratiques pédagogiques), Nathalie Hillenweck (insertion professionnelle) et Thierry Vandamme (formation tout au long de la vie).

Hugues Dreyssé
, professeur, UFR de physique et d'ingénierie,
vice-présidence Ressources humaines et politique sociale.

Hugues Dreyssé conserve le même périmètre que lors du précédent mandat. Sa priorité sera de « mener une politique de maîtrise de la masse salariale, qui reste néanmoins équitable ». Maîtriser la masse salariale est une nécessité dans un contexte budgétaire de plus en plus contraint, mais Hugues Dreyssé souhaite que ces contraintes « ne laissent personne au bord de la route ». Il réaffirme également son intention de poursuivre le dialogue social.


Catherine Florentz
, professeur, Faculté des sciences de la vie,
vice-présidence Recherche et formation doctorale

Sa priorité sera de « maintenir le niveau d’excellence de la recherche, tout en s’assurant que l’excellence profite à tous ». Elle accordera également une place particulière à l’exploitation de l’interdisciplinarité. Catherine Florentz travaillera avec deux vice-présidents délégués : Frédérique Granet (interdisciplinarité) et Paul-Antoine Hervieux (partenariat avec les établissements publics à caractère scientifique et technologique - EPST, et les collectivités).

Olivier Hoerdt, étudiant en master, Institut des hautes études européennes, vice-présidence Vie universitaire

Olivier Hoerdt s’est fixé quatre priorités pour son mandat : « réussir la vie étudiante, agir pour la santé des étudiants, promouvoir le sport comme atout essentiel de l’université, valoriser la culture et la citoyenneté ». Il voit le projet "Vie universitaire", comme un « élément fédérateur et indispensable à notre établissement, qui devra permettre à chacun de se sentir pleinement intégré à la communauté universitaire ». Il s’appuiera sur une équipe de chargés de mission pour chaque thème. De son côté, Alain Beretz a rappelé qu’il lui confiait un mandat double : « réussir sa vice-présidence, mais aussi ses études. »

Jean-Marc Jeltsch
, professeur, École supérieure de biotechnologie de Strasbourg (ESBS),
vice-présidence Partenariats avec les entreprises.

Jean-Marc Jeltsch conserve le même périmètre que lors du précédent mandat. Sa priorité sera de « renforcer les interactions entre l’université et le monde économique ». Il souhaite soutenir le développement économique régional par la recherche, et dans cet objectif, donner à l’université les outils appropriés de transfert de technologie. Les contacts entre l’université et les acteurs économiques doivent permettre à la fois de préparer l’insertion professionnelle des étudiants et de promouvoir les diplômés, les expertises, les compétences acquises à l’université.

Francis Kern
, professeur, Faculté des sciences économiques et de gestion,
vice-présidence Relations internationales

Son approche est géographique et fonctionnelle. Ses priorités géographiques s’organisent autour de trois axes : « les relations avec les grands pays scientifiques, avec les pays du sud et le partenariat franco-allemand et rhénan ».
Sur le plan fonctionnel, Francis Kern souhaite construire une politique de relations internationales qui favorisent toutes les mobilités en formation et en recherche.

Yves Larmet, professeur, Faculté des sciences de la vie,
vice-présidence Patrimoine.

Yves Larmet conserve le même périmètre que lors du précédent mandat. Il poursuivra l’action qu’il a menée jusqu'ici, car « les aspects patrimoniaux dépassent le cadre d’un mandat ». Ses quatre priorités sont : soutien aux activités d’enseignement et de recherche, achèvement des opérations inscrites au contrat de plan État-Région, poursuite de l’opération campus et consolidation de ses financements, amélioration de la sécurité des lieux et prise en compte des aspects environnementaux.

Édouard Mehl, maître de conférences, Faculté de philosophie,
vice-présidence Sciences en société

Édouard Mehl s’est fixé pour objectif de « faciliter une connaissance mutuelle entre les disciplines universitaires pour qu’elles s’enrichissent mutuellement ». Il souligne que, de son point de vue, la fusion n’est pas encore effective entre sciences exactes et sciences humaines. Il souhaite aussi travailler à l’amélioration de la communication des travaux de recherche et sera vigilant quant à la participation de l’université aux différents débats publics afin de « construire un discours universitaire ».

Jean-Yves Pabst, professeur, Faculté de pharmacie,
vice-présidence Finances

Jean-Yves Pabst a affirmé sa conscience aigüe de son rôle de vice-président chargé des finances dans un contexte budgétaire extrêmement contraint. Sa priorité est double : « retrouver la maîtrise des finances et dégager des marges de manœuvres ». Son rôle sera d’aider l’équipe présidentielle à prioriser les nombreux projets en fonction de ces contraintes, tout en étant responsables et solidaires. Il s’appliquera également à prospecter activement pour trouver des sources de financement externes. Et à assurer un meilleur service aux usagers de l’université par la consolidation de Sifac et la mise en place d’un service facturier.

A.T. et C.L.

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Le conseil d'administration au complet

Le 15 janvier dernier, le conseil d’administration de l’Université de Strasbourg a approuvé la liste des cinq personnalités extérieures proposée par le président Alain Beretz par quinze voix pour, six contre, une abstention et un vote nul. Les collectivités territoriales ont désigné les trois personnalités extérieures les représentant. Cette nomination a achevé le processus de formation du conseil d’administration de l’Université de Strasbourg.

Les personnalités extérieures à l’établissement, membres du conseil d’administration, sont nommées par le président de l’université pour la durée de son mandat (quatre ans). Elles comprennent, par dérogation à l’article L 719-3 du Code de l’Éducation :

  • au moins un chef d’entreprise ou un cadre dirigeant ;
  • au moins un acteur du monde économique et social ;
  • deux ou trois représentants des collectivités territoriales ou de leurs regroupements, dont un du conseil régional, désignés par les collectivités concernées.

Représentants des collectivités territoriales

  • Philippe Richert, président du Conseil régional d'Alsace
    Suppléante : Lilla Merabet, vice-présidente de la commission Innovation, recherche et enseignement supérieur
  • Rémy Bertrand, vice-président du Conseil général du Bas-Rhin
    Suppléant : Marcel Bauer, maire de Sélestat, conseiller général du Bas-Rhin et président de la Communauté de communes de Sélestat
  • Catherine Trautmann, vice-présidente de la Communauté urbaine de Strasbourg, chargée des questions universitaires et du développement économique
    Suppléant : Henry Dreyfus, vice-président en charge de l'insertion professionnelle

Personnalités extérieures

  • François Laurin, senior consultant en stratégie et organisation du secteur public, dans l'enseignement supérieur et la recherche chez Deloitte (Strasbourg)
  • Nathalie Loiseau, directrice de l'École nationale d'administration (ENA)
  • Bernard Marx, membre de la délégation CFDT au Ceser Alsace, membre suppléant au Comité de suivi et d'évaluation du Conseil national de la formation tout au long de la vie
  • Serge Neunlist, premier vice-président de l'Université de Haute-Alsace
  • Marie-Laure Schreiber, directeur culture, valeurs et éthique groupe de FM logistic, membre du conseil d'administration de FM logistic, et présidente du conseil d'administration FM Family.

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Malgré une forte mobilisation autour d'elle, Pinar Selek est condamnée

Jeudi 24 janvier, la 12e cour d'appel d'Istanbul a condamné la doctorante turque Pinar Selek, réfugiée à Strasbourg, à la prison à vie. La mobilisation autour d'elle a pourtant été intense et n'a pas failli. Le président Beretz l'a placée sous la protection symbolique de la communauté universitaire strasbourgeoise.

Une fois de plus, la justice turque a dénié à la sociologue Pinar Selek le droit de revenir librement vivre et travailler dans son pays. Le 24 janvier, la 12e cour d'appel d'Istanbul l'a condamnée à nouveau à la prison à vie, alors qu'elle a été précédemment acquittée trois fois. Sa défense conteste la légalité de cette décision et va de nouveau faire appel auprès de la cour de cassation turque. 
Pinar Selek va demander l'asile politique à la France. Alain Beretz s'engage à appuyer sa demande auprès des autorités françaises : « Au nom de nos valeurs fondamentales, nous lui disons qu'elle peut compter sur notre soutien, sur mon soutien indéfectible, tant que durera cette profonde et inacceptable injustice. Nous vous mettons sous notre protection », a déclaré le président de l'Université de Strasbourg.

Une mobilisation intense toute la journée

Pour marquer sa solidarité, le comité de soutien constitué au sein de l'Université de Strasbourg avait appelé à un rassemblement à 11h, sur le parvis de la Faculté de droit, ainsi qu'à une assemblée d'information à 11h30 dans l'amphi 1 du Patio, en présence de Pinar Selek. 300 personnes environ assistaient à ce rassemblement. De nombreux témoignages, chaleureux, et souvent émus, se sont exprimés à la tribune et dans la salle, pour soutenir Pinar, son courage et sa détermination sans faille de chercheur. Près de 200 personnes ont d'ores et déjà adhéré au comité de soutien.
Trois membres de ce comité, ainsi que Francis Kern, vice-président Relations internationales et représentant d'Alain Beretz, ont fait le déplacement à Istanbul pour assister au procès. Le mardi précédent, les conseillers de l’Université, réunis en congrès, avaient voté une motion de soutien à leur collègue. 
Le comité de soutien universitaire s'est formé le 16 janvier à l'initiative de personnels et d'étudiants de l'université. Constitué d'acteurs institutionnels de l'établissement (associations, syndicats, élus des conseils, représentants de la présidence de l'université) et de membres de la communauté universitaire (étudiants, jeunes chercheurs, personnels), ce comité apporte sa contribution aux mobilisations en France et à l'étranger pour défendre Pinar Selek et les valeurs d'humanité et de liberté qu'elle incarne par son combat. Ce comité œuvrera aussi longtemps que la sociologue n'aura pas été pleinement réhabilitée par l'État turc, et son innocence publiquement reconnue.

Si vous êtes membre de la communauté universitaire strasbourgeoise et que vous souhaitez adhérer au comité de soutien : connectez vous à l'ENT, cliquez sur l'onglet "Vie de l'Université" et ensuite cliquez sur le lien intitulé "Rejoignez le comité de soutien universitaire à Pinar Selek".

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« Si on veut travailler avec l’Allemagne, il faut venir à Strasbourg »

À l’occasion de l’année franco-allemande et du cinquantenaire du traité de l’Élysée ce 22 janvier 2013, Joern Pütz1, chargé de mission Partenariat franco-allemand à la Direction des relations internationales (DRI), revient sur les liens privilégiés entre l’Université de Strasbourg (Unistra) et ses voisins outre-Rhin.

Ces relations ne sont-elles pas d’abord liées à l’Histoire ?
Historiquement, Strasbourg a effectivement des liens forts avec l’Allemagne. Une partie de ce que l’on voit de l’université aujourd’hui provient de la période d’occupation des Allemands en Alsace de 1870 aux années 1910 avec notamment les restes de la Kaiser-Wilhelms Universität. Si les liens ont été rompus quelque temps, notamment à cause des deux guerres, la dynamique de coopération a repris et s’est institutionnalisée peu à peu. D’abord avec la Confédération européenne des universités du Rhin supérieur (Eucor) en 1989 puis avec la création du Pôle universitaire européen en 1991 et du collège doctoral européen en 1999. Je suis donc convaincu que si on veut travailler avec l’Allemagne, il faut venir à Strasbourg.
En Alsace, 12 000 élèves suivent des cours franco-allemands entre la maternelle et le lycée et une vingtaine de lycées proposent la filière Abibac2. L’Unistra se doit de proposer des possibilités d’évolution dans cette voie, étant données son histoire et sa situation au cœur de l’Europe. L’idée est d’offrir à ces jeunes un parcours structuré de formation et de recherche.

Comment cela se concrétise-t-il en matière d’enseignement ?
L’Unistra offre de nombreuses formations tous niveaux confondus en lien avec l’Allemagne. Parmi elles, seize cursus intégrés franco-allemands labellisés Université franco-allemande (UFA)3 avec un double diplôme à la clé. Ce sont des parcours très demandés. En sciences du vivant par exemple, nous avons eu 300 demandes pour dix places en licence franco-allemande. L’Unistra est un partenaire privilégié de l’UFA, soit l’université française qui propose le plus de cursus de ce type. 200 000 euros rentrent chaque année dans les caisses de l’université pour financer ces filières. Et depuis la rentrée 2012-2013, l’Idex cofinance certains de ces cursus soutenus par l’UFA dans le cadre du volet « appui aux parcours d’excellence ».

Quels liens existent-ils en termes de recherche entre les deux pays ?
Si dans le système allemand, la recherche fait partie intégrante de la formation surtout au niveau master, ce n’est pas le cas en France. Mais cela tend à évoluer. L’Unistra compte aujourd’hui huit collèges doctoraux franco-allemands labellisés UFA. Si ce ne sont pas des outils de financement directs pour les doctorants, ils apportent un véritable soutien pour la  recherche. L’UFA verse en effet 200 000 euros par an pour divers instruments de la recherche4.
Les chercheurs disposent aussi de trois instruments de financement pour les projets transfrontaliers : les programmes Procope, Offensive Sciences et Interreg IV Rhin supérieur. La première initiative permet d'initier et accompagner des projets collaboratifs franco-allemands. La deuxième permet de soutenir des projets de recherche d’excellence grâce au cofinancement accordé par les Länder du Bade-Wurtemberg et de Rhénanie-Palatinat, de la région Alsace et de l’Union européenne. Six projets sont actuellement financés ainsi à l’Unistra. Le Fonds européen de développement régional sert, lui, aux projets Interreg IV. Le nouveau programme est d’ailleurs lancé pour 2014, la consultation est en cours et il y a déjà beaucoup de réponses.

Et quel est le rôle d’Eucor dans tout ça ?
Depuis 1989, les cinq universités du Rhin supérieur se sont regroupées pour constituer ce réseau universitaire trinational. L’objectif est de faciliter et stimuler la mise en place de coopérations dans l’enseignement et la recherche. C’est une plateforme d’attractivité internationale. Mais selon moi, elle a besoin d’être dynamiser. Cela nécessite d’abord un soutien politique mais la communauté universitaire doit aussi prendre le temps d’inventorier ses compétences pour faire émerger des projets avec les universités voisines. Et ainsi faire naître un véritable campus trinational au cœur de l’Europe. Tout cela n’est pas sans difficultés, il y a d’abord les barrières linguistiques et les organisations différentes selon les pays, comme pour les calendriers universitaires par exemple. Mais tout cela se gère et relève de l’interculturalité soit la découverte au quotidien des différences entre les pays, l’interaction qui en émane. C’est ça l’amitié franco-allemande. J’encourage donc tout porteur de projet de formation ou de recherche à se manifester auprès de la DRI ou de la cellule Europe. 

Propos recueillis par Floriane Andrey 

1Maître de conférences en biologie moléculaire.
2Délivrance du baccalauréat et de l’Abitur, son équivalent allemand.
3L’UFA a été créée en 1997 en remplacement du Collège franco-allemand pour l’enseignement.
4Collèges doctoraux, écoles d’été, cotutelles de thèse, ateliers de recherche etc.

L’Unistra et l’Allemagne en quelques chiffres

  • 44 formations (licences, masters, diplômes d’ingénieurs, etc.) en lien avec l’Allemagne dont seize cursus labellisés UFA ;
  • 517 étudiants de nationalité allemande inscrits à l’Unistra au 1er janvier 2011 (deuxième nationalité la plus représentée après les Chinois) ;
  • 2011-2012 : sur 618 étudiants Erasmus sortants, 136 sont allés en Allemagne (première destination) et sur 859 étudiants Erasmus entrants, 210 venaient d’Allemagne (première provenance) ;
  • 50 enseignants titulaires (sur 1901) et 19 non titulaires (sur 783) sont Allemands ;
  • 48 doctorants de nationalité allemande et 25 cotutelles de thèse signées avec l’Allemagne.

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Itinéraire d'alumni : Olivier Diebolt ou la meilleure trajectoire n'est pas toujours la plus directe

D'une maîtrise d'histoire à l'informatique de gestion, Olivier Diebolt a suivi un parcours professionnel atypique, mais riche, varié, passionnant. Certes, il lui a fallu beaucoup s'adapter, mais il a mené sa barque avec détermination et finalement trouvé sa voie. Comme quoi les études littéraires mènent à tout !

« Ces études d'histoire, cela a été pour moi une formidable formation de l'esprit. C'est grâce à elles que j'ai pu m'adapter à tous les challenges professionnels que la vie a mis sur ma route. Bien sûr, ma formation ne m'a pas préparé à l'informatique de gestion, mais elle m'a donné tous les outils intellectuels nécessaires à la compréhension de toutes sortes de métiers », explique Olivier Diebolt.
Aujourd'hui, il vit à Lyon, et travaille depuis plus de quatre ans comme « analyste application métiers » au service informatique de Doméo, filiale du groupe britannique Homeserve. Doméo est une entreprise qui vend des contrats d'assurance aux particuliers, en lien avec la distribution de l'eau. Son métier se situe à la frontière du pilotage de projet et de l'informatique. Il travaille sur l'adaptation et l'évolution d'applications « maison » en informatique de gestion. Il analyse, diagnostique, préconise des solutions, pilote les développements effectués au sein de la maison-mère au Royaume-Uni, conduit les tests et supervise les mises en production.

Faux départ

Une position professionnelle atypique pour quelqu’un qui, seize ans plus tôt, décrochait une maîtrise d'Histoire médiévale à l'Université Marc-Bloch, aujourd'hui intégrée à l'Université de Strasbourg. « L'Histoire, c'était ma passion depuis l'enfance, j'ai toujours adoré cela. En primaire, quand d'autres lisaient les livres de la bibliothèque verte, j'étais déjà plongé dans les livres d'Histoire. » Pour prolonger sa passion, Olivier pense naturellement à devenir enseignant dans cette matière. Tout en préparant les concours de l'enseignement, il accepte un remplacement dans un établissement privé... et s'aperçoit que ce métier n'est pas pour lui.
« Évidemment, cela m'a perturbé. Il y a eu flottement. Je me suis lancé dans une année à l'Institut d'administration des entreprises à Strasbourg, mais j'étais trop déstabilisé pour la réussir. Je n'avais aucune idée arrêtée, ni sur le métier que je souhaitais exercer, ni sur le milieu professionnel dans lequel je me voyais. On m’a proposé d’entrer dans une banque : j'ai foncé, et j'ai bien aimé ! Je suis resté sept ans dans le secteur bancaire. D'abord à Strasbourg, ensuite en Savoie, puis à Grenoble. »

De challenge en challenge

Intégré comme chargé de contentieux, Olivier évolue rapidement au sein de l'entreprise. À l'occasion d'une réorganisation consécutive à une fusion, il saisit l'opportunité de travailler dans la gestion de projets puis dans l’administration des applications informatiques internes. « C'était un challenge. Je percevais beaucoup d'incrédulité dans mon entourage. Mais finalement, j'y ai trouvé ma voie. J'étais assez content de prouver qu'un littéraire est capable de faire de l'informatique en entreprise. »
Parti à Lyon pour des raisons personnelles, il décroche ce job chez Doméo pour lequel son expérience à la banque l'a bien préparé. Là, un nouveau défi l'attend : il doit travailler en anglais, alors qu'il n'a plus pratiqué cette langue depuis la licence. « Je m'y suis remis sans trop de difficultés. Je me débrouille bien aujourd'hui, et mon objectif est d'être bilingue professionnellement à terme. »
De ses années d'études à Strasbourg, Olivier garde un très bon souvenir. Il souligne tout ce que sa formation lui a apporté : la curiosité intellectuelle, l’autonomie, l'esprit d'analyse, de synthèse. « C’est vrai qu'en tant que littéraire, j'ai dû pas mal batailler pour affirmer mon professionnalisme, ma capacité à tout comprendre. Mais on n'a pas de complexe d'infériorité à avoir.»

Caroline Laplane