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Alain Beretz réélu président

Alain Beretz a été réélu président de l’Université de Strasbourg par 12 voix contre 7 pour son opposant Jacques Haiech, tête des listes d’ouverture Responsabilité, démocratie, collégialité soutenues par Agir ensemble et le Sgen-Cfdt, à l’issue du Conseil d’administration du mardi 18 décembre. Il y a eu également 3 bulletins blancs.

 Alain Beretz a présidé à la destinée de la jeune université de Strasbourg après avoir finalisé le processus de fusion avec ses deux homologues des universités du site. Son premier mandat a été marqué par la construction de la nouvelle identité de l’université de Strasbourg, par le succès obtenu à l’Initiative d’excellence relevant des investissements d’avenir et par les premières réalisations de l’opération Campus.

Le défi que se lance Alain Beretz lors de ce second mandat est de faire converger les efforts mais aussi les attentes des membres de la communauté universitaire vers des priorités plus marquées. Avec l’insertion professionnelle, la lutte contre l’échec, les réformes pédagogiques le devenir de l’étudiant est au cœur du programme qu’il a défini. La qualité, la diversité et la cohérence seront les éléments clés de la recherche sur la voie de l’excellence d’inclusion et non d’exclusion. Fondée sur la subsidiarité, la gouvernance va évoluer vers des décisions concertées en amont. Alain Beretz entend porter son ambition dans un esprit de dialogue et de solidarité mutuels.

Parcours

Alain Beretz est né à Strasbourg en 1954, il est marié et père de 3 enfants.
Docteur en pharmacologie, il est notamment chargé de recherche à l'Inserm, avant d’être recruté comme professeur à la faculté de pharmacie de Strasbourg.

Alain Beretz a été, pendant 6 ans (2001-2006), vice-président de l’Université Louis Pasteur chargé des relations avec les entreprises, et membre du Conseil national de la propriété industrielle (2006-2010). Il a présidé l’Université Louis Pasteur pendant plus d'un an, avant d'être élu, le 18 décembre 2008, président de l’Université de Strasbourg. Il est membre du « Board of directors » de la Ligue européenne des universités de recherche (LERU) depuis janvier 2011. 

Rappel de procédure

Le processus électoral se poursuivra par la désignation des personnalités extérieures dans les 3 conseils (Conseil d’administration, Conseil des études et de la vie universitaire, Conseil scientifique). Les personnalités extérieures du Conseil d’administration seront désignées le 8 janvier. Les vice-présidents seront élus le 22 janvier par le congrès.

Le nouvel exécutif sera alors en place à l’Université de Strasbourg jusqu’en décembre 2016.

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Kiarostami fait son cinéma à Strasbourg

Le cinéaste iranien Abbas Kiarostami, Palme d’Or à Cannes en 1997 pour Le goût de la cerise, est en résidence à l’Université de Strasbourg du 14 au 24 janvier. L’occasion de voir ou revoir ses principaux films, partager son expérience et découvrir les multiples facettes de son travail artistique.

Après le séjour en 2009 du réalisateur autrichien Michael Haneke, qui déclarait : « Pour moi, le plus grand réalisateur de cinéma aujourd’hui, c’est Abbas Kiarostami », l’Université de Strasbourg accueille aujourd’hui le cinéaste iranien en résidence.
Ce temps fort abordera les différentes facettes de son œuvre, celle d’un poète, peintre, photographe (expositions au Centre Pompidou à Paris et au MOMA - le musée d'art moderne et contemporain de New York) et cinéaste (Où est la maison de mon ami ?, Close up, Ten).

Autour d’un atelier de création

Au cœur de ce projet, Abbas Kiarostami animera un atelier de création photo et vidéo ouvert à tout public (places limitées, inscription jusqu'au 20 décembre 2012 et tirage au sort).
Une rétrospective organisée par les cinémas Star, une journée d’analyse animée par Alain Bergala, une leçon de cinéma par Abbas Kiarostami, une rencontre entre le cinéaste et le philosophe Jean-Luc Nancy ainsi qu’une journée organisée par les professionnels de la Safire (Société des auteurs réalisateurs de films indépendants en région Est) à Waldersbach viendront compléter ce coup de projecteur sur un réalisateur qui ne sera pas ici « en visite » à Strasbourg, mais véritablement « en résidence », parmi les étudiants, le public strasbourgeois et les professionnels du monde audiovisuel alsacien.
Cette résidence est proposée par l’Université de Strasbourg (Service universitaire de l’action culturelle et UFR des arts) en partenariat avec la Drac Alsace (Direction régionale des affaires culturelles), la Ville de Strasbourg, les cinémas Star, la Safire, le CEAAC (Centre européen d'actions artistiques contemporaines), Vidéo Les Beaux Jours, l’Auditorium des musées de la Ville de Strasbourg et l’Agence culturelle d’Alsace.

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Un système énergétique piloté à distance

Pour tenter de réduire sa facture d’énergie, l’Université de Strasbourg a mis en place un système de pilotage centralisé des installations techniques. Une première en France pour une université multi-sites.

Neuf millions d’euros par an. La charge des fluides* est l’une des plus importantes dans le budget de l’Université de Strasbourg (Unistra) après la masse salariale. L’université a donc lancé, il y a cinq ans, une politique de gestion des énergies via la mise en place d’un système de pilotage informatisé et centralisé des installations techniques.
« Nous avons commencé par un relevé des équipements existants puis restauré les locaux techniques et les systèmes de distribution, dont certaines parties datent du 19e siècle, explique Damien Bertrand, ingénieur responsable du département Énergies à la Direction du patrimoine immobilier. Aujourd’hui, un tiers des quelque 140 bâtiments de l’université sont gérés à distance et 15% sont équipés et attendent d’être reliés au logiciel. L’Unistra est la seule université multi-sites à être gérée grâce à ce système. »
Le département Énergies a recours au logiciel de gestion technique centralisé Wonderware Archestra System Platform qui permet, aussi bien à ces techniciens qu’aux entreprises chargées de la maintenance – chauffagistes, électriciens etc. –, de piloter et d’intervenir sur les circuits à distance. « Nous veillons ainsi à acheminer la bonne température dans le réseau de chauffage en fonction de la température extérieure et gérons aussi la quantité d’air introduite et extraite dans les laboratoires », confie Damien Bertrand.

Des gains de temps et d’argent

Les dysfonctionnements et pannes en tous genres sont indiqués par le réseau informatique. Les entreprises sont averties par courriel et elles savent où est localisée la panne et les éventuelles pièces défectueuses. « Cela permet une meilleure efficacité des interventions, un gain de temps et bien sûr aussi un gain économique, se félicite Damien Bertrand. Sur un site, nous avons réussi à faire baisser la consommation de 5 millions de kilowattheures à 1,1 million soit environ 200 000 € d’économies. »
Pour autant, la facture globale reste sensiblement la même puisque les coûts énergétiques augmentent en moyenne de 10% chaque année. « Et cela risque de continuer car le prix du kilowattheure en France est le moins élevé d’Europe. Notre objectif est donc, malgré cela, de maintenir constant le niveau de dépenses dans les années futures. » Pour cela, outre l’optimisation du dispositif existant, le département Énergies encourage l’introduction du système directement lors de la construction de nouveaux bâtiments. Une utilisation des rapports informatisés délivrés par le système pour sensibiliser chaque composante à sa consommation d’énergie et à la facture qui l'accompagne, est aussi à l’étude.

Floriane Andrey

*Chauffage, ventilation, climatisation et électricité

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Rapprocher les enseignants du monde scientifique

La Maison pour la science en Alsace a débuté ses activités au sein de l’Université de Strasbourg le 1er septembre 2012. En partenariat avec le rectorat de l’Académie de Strasbourg, elle propose des actions de développement professionnel dans le domaine scientifique aux enseignants, de la maternelle jusqu’à la troisième. 

Assurer la formation continue, dans le domaine scientifique, des enseignants des écoles maternelles, primaires et des collèges. Telle est la mission principale de la Maison pour la science en Alsace (MSA), portée par l’Académie des sciences dans le cadre des Investissements d’avenir, et accompagnée au niveau national par la Fondation La main à la pâte. La première action de formation, un stage de trois jours pour des enseignants du premier degré, s’est déroulée début octobre. Depuis, la MSA a organisé deux animations pédagogiques1 et trois stages2.
« Ces actions viennent en complément de celles menées par l’académie et le rectorat car elles sont dispensées par un enseignant-chercheur de l’Université de Strasbourg et un formateur pédagogue, soit une véritable collaboration entre intervenants du milieu de la recherche et du milieu éducatif. La plus-value consiste à mettre en contact les enseignants avec les acteurs de la science vivante », explique Sandrine Schildknecht, ingénieure formations à la MSA. Ainsi quatre enseignants-chercheurs et un chercheur de l’Unistra ont été nommés en accord avec les responsables des composantes ; chacun évolue dans un des grands champs disciplinaires de la science : mathématiques, chimie, physique, sciences de la vie et sciences de la Terre. En fonction des thèmes des formations, ces référents interviennent eux-mêmes ou impliquent une personne de leur composante, plus spécialisée sur le sujet à décliner.

Au cœur de la science vivante

L’offre de développement professionnel établie par la MSA compte 25 modules. « Nous composons des formations d’un ou plusieurs modules en fonction des demandes, c’est essentiel de coller aux besoins du terrain », confie Sandrine Schildknecht. Celles-ci ont toujours lieu dans un environnement universitaire que ce soit à Strasbourg ou dans un des quatre centres satellites : Haguenau, Sélestat, Colmar et Mulhouse. « Il s’agit d’amener le monde enseignant dans un univers inconnu pour certains et que d’autres ont parfois quitté depuis longtemps pour qu’il soit au cœur de la science vivante. »
Outre le développement professionnel, la MSA a aussi d’autres missions. Elle souhaite d’abord développer des partenariats. « Le projet est né d’un partenariat entre le rectorat, l’Université de Strasbourg et la Fondation La main à la pâte mais nous souhaitons aussi développer des collaborations avec les acteurs de la culture scientifique comme le Jardin des sciences, Le Musée zoologique, la Nef des sciences, Le Vaisseau, les Arts déco, etc. Les contacts sont pris, restent à définir les formes que cela prendra », confie Mélodie Faury, la directrice de la MSA. La structure devrait aussi dans les mois à venir se doter d’un centre de ressources3. « Il s’agira d’un véritable lieu de rencontres entre les enseignants, les chercheurs, les étudiants et les acteurs de la culture scientifique. »

F.A. 

Formations courtes sur une demi-journée ou une journée.
Formations longues à partir d’un jour et demi. 
Des travaux de rénovation débuteront en 2013 au 12 rue de l’Université pour accueillir ce centre.

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Soutenir Pinar Selek

Une sociologue turque, membre du laboratoire Prisme de l’Université de Strasbourg, est en difficulté grave dans son pays pour des raisons liées à ses thématiques de recherche. Elle risque la prison à vie.

Pinar Selek est une sociologue turque, actuellement chercheur dans le laboratoire Prisme*, menacée d’une lourde peine de prison dans son pays. Elle a obtenu le soutien officiel de l’Université de Strasbourg car elle est un symbole du combat pour les droits humains et pour la liberté de la recherche. Son quatrième procès qui devait s'ouvrir jeudi 13 décembre a été reporté au 24 janvier.
Il y a quinze ans, Pinar Selek menait des recherches en sociologie sur les transsexuels stambouliotes, les enfants des rues et aussi sur les militants du PKK, un parti indépendantiste kurde. Elle a alors été accusée d’être mêlée à un prétendu attentat. Emprisonnée, torturée, elle a fait deux ans de prison avant d’être blanchie trois fois par la justice turque. Mais le 22 novembre dernier, la Cour de cassation a cassé le verdict d’acquittement pour la troisième fois et Pinar Selek risque la prison à vie.
Elle a quitté son pays depuis trois ans, vécu d’abord en Allemagne, puis à Strasbourg. Elle espère qu’un acquittement définitif lui permettra de rentrer chez elle et de reprendre à la fois ses recherches et son combat pour les droits de l’homme en Turquie.

*Politique, religion, institutions et sociétés : mutations européennes - UMR 7012 de l’Université de Strasbourg et du CNRS