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Alain Beretz : « Construire une offre de formation rénovée sera un des objectifs de ce mandat »

Réélu le 18 décembre à la tête de l’Université de Strasbourg, Alain Beretz fait le point sur les enjeux  et chantiers du mandat à venir, évoque la rénovation de la gouvernance universitaire,  explique la conjoncture budgétaire, détaille les alliances de l’Université de Strasbourg et commente la réforme à venir de la loi relative aux responsabilités et libertés des universités (LRU)…

Vous venez d’être réélu à la tête de l’Université de Strasbourg : Dans quel état d’esprit êtes-vous ? Quel message adressez-vous à la communauté universitaire ?
Alain Beretz :
Je suis très heureux d’avoir été réélu et très motivé pour mener à bien ce second mandat. Il y a encore beaucoup à faire. Je sors aussi d’une période fatigante, pendant laquelle j’ai dû faire campagne, tout en assumant mon rôle de président. La campagne a pu parfois être rude, mais elle est bel et bien terminée. La communauté universitaire toute entière doit retrouver sa capacité à travailler dans la cohérence, dans la cohésion pour faire face à un contexte difficile, à une conjoncture tendue. C’est le vœu que je forme pour elle, pour nous tous, en ce début d’année 2013.

Quels sont les enjeux de ce nouveau mandat pour l’Université de Strasbourg ?
AB :
L’université française en général, et l’Université de Strasbourg en particulier, sont confrontées à de profondes mutations, qui dépassent très largement les difficultés économiques conjoncturelles, même si celles-ci sont réelles.
Je pense notamment aux défis relatifs à la formation, qui concernent à la fois les débouchés professionnels de nos formations, et leurs modalités d’enseignement. Construire une offre de formation rénovée sera un des objectifs de ce mandat. L’enjeu, c’est l’affirmation de notre rôle central dans la préparation de l’avenir des jeunes.
Cette mutation passe d’abord par une révision des contenus des enseignements : il nous faut mieux exploiter la richesse de notre pluridisciplinarité. Elle peut permettre le développement de plusieurs compétences dans un seul cursus de formation, ce qui, on le sait, est un facteur de réussite ou d’adaptation au changement dans une carrière.
Parallèlement, les pratiques d’enseignement doivent évoluer. Le développement de l’enseignement à distance interroge la relation traditionnelle entre l’enseignant et l’apprenant. Il pousse à une réflexion générale sur la pédagogie, et j’attends beaucoup du travail du tout nouvel Institut de la pédagogie universitaire sur cette question. Le déploiement du contrôle continu intégral, dans l’intérêt même des étudiants, et de l’évaluation des formations, se poursuivront.
Ces projets seront menés dans une recherche d’équilibre des missions dans l’université. C’est-à-dire que la recherche sera plus que jamais le socle de toutes nos actions, son excellence toujours recherchée.

Vous devez proposer au congrès, le 22 janvier prochain, d’élire les différents membres de votre équipe. Comment voyez-vous cette nouvelle équipe ? Y aura-t-il de nouvelles missions ? Quelle gouvernance imaginez-vous pour ce nouveau mandat ?
AB :
Je ne peux donner que des pistes, car cette nouvelle gouvernance doit être construite par l’équipe elle-même, et non par moi seul. 
L’expérience me pousse à penser qu’il faut imaginer un mode de gouvernance plus décloisonnée, notamment au niveau des vice-présidences. Il y a finalement beaucoup de missions transversales, qui tout en étant coordonnées par un vice-président, concernent plusieurs d’entre eux. Par exemple, le champ de l’international touche à la fois la formation, la recherche, l’administratif, la culture ; le champ de la culture concerne à la fois le patrimoine, la vie universitaire, la formation, etc. Je pense que nous gagnerions sans doute à travailler davantage en mode « projet », même si cela demande une bonne organisation pour ne pas perdre pour autant de la réactivité opérationnelle.
J’ai aussi entendu s’exprimer, au cours de cette campagne, un besoin de dialogue, de communication accrue dans le fonctionnement institutionnel. Je suis prêt à y être attentif et à mettre en place une organisation qui permette de mieux informer les instances de gouvernance de l’université de nos projets en amont, mais aussi en aval, c’est-à-dire une fois les décisions actées par les conseils.

Beaucoup d’inquiétudes se cristallisent autour des problèmes budgétaires dans l’université. Comment voyez-vous les choses ?  Est-ce que l’horizon se dégage ?
AB :
Non, il ne faut pas espérer une embellie à court terme. Le budget 2013 a été bouclé dans la contrainte et la difficulté, mais aussi dans la rigueur et avec l’objectif d’assumer nos responsabilités. Certes, je ne me réjouis pas des mesures d’économie que nous avons dû prendre, mais c’est un fait objectif et il faut faire avec. Ce mouvement d’économie concerne toute la société française. Nos collègues de la justice, de la santé, ne sont pas mieux lotis que nous, alors même que leurs missions sont tout aussi nécessaires que les nôtres.
La solidarité est l'un des trois mots-clés de ma campagne et ce n’est pas un vain mot. Le meilleur moyen de passer cette période difficile, c’est de nous serrer les coudes, de réagir de manière solidaire et pas individualiste. J’ai confiance dans la communauté universitaire pour comprendre cela.

Quelle sera votre stratégie en terme d’alliances ?
AB :
Le rapprochement avec l’Université de Haute-Alsace (UHA) est toujours en cours. La période institutionnelle – élections à l’UHA en juin, à l’Unistra en décembre – n’a pas été favorable à l’avancement du projet. Le rattachement est pris en compte dans le premier projet de contrat de site. Mais c’est le périmètre de la convention de rattachement qui concrétisera le projet. À l’UHA de définir le niveau de collaboration dans lequel elle souhaite s’engager avec nous. Elle rejoindra alors notre premier cercle d’alliances, formé par les établissements d’enseignement supérieurs rattachés (Bibliothèque nationale universitaire, École nationale du génie de l'eau et de l'environnement, École nationale supérieure d’architecture, etc). Le second est formé par les établissements du cluster d’Alsace (Crous, hôpitaux, organismes de recherche, École nationale d’administration, Haute école des arts du Rhin), et le troisième par l’université du Rhin supérieur (Eucor). Nous réfléchissons au renforcement des liens et des échanges dans ce troisième cercle, qui pourrait passer par un changement de statut et de nom pour Eucor.

Et nationalement, qu’attendez-vous de la réforme à venir de la Loi RU ?
AB :
J’attends qu’elle nous donne des outils pour améliorer la qualité de nos missions universitaires de service public. Je nous sens plutôt pionniers par rapport à quelques idées fortes sorties des Assises de l’enseignement supérieur : par exemple, préférer les rapprochements fédératifs aux PRES (Pôles de recherche et d’enseignement supérieur).
Je serai attentif à certains aspects techniques afin que la loi n’accouche pas d’un système ingérable. En même temps, la loi n’est qu’un outil. Ce qu’on en fait dépend de la manière dont on le manie. Il nous faudra être des ouvriers habiles.

Propos recueillis par Caroline Laplane

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Débats de l’Aubette : les chercheurs face à la société

L’Université de Strasbourg et la Communauté urbaine de Strasbourg lancent, le 22 janvier, un cycle de trois débats sur des thématiques scientifiques grand public. 

Après le grand débat organisé en juin 2012 entre Jules Hoffmann et Jean-Marie Lehn, les deux prix Nobel strasbourgeois, l’Université de Strasbourg (Unistra) et la Communauté urbaine de Strasbourg (CUS) avaient à cœur de continuer à dépasser les frontières entre l’université et la cité. Les deux partenaires lancent donc les débats de l’Aubette.
Ce cycle de trois débats sur des thèmes scientifiques grand public a pour ambition de « rendre visibles les ressources intellectuelles foisonnantes disponibles au sein des laboratoires de l’Unistra », confie Bernard Ancori, co-organisateur des débats en qualité de vice-président. Jacques Bigot, président de la CUS, ajoute : « Nous souhaitons montrer l’excellence de nos chercheurs car la ville de Strasbourg compte de nombreux esprits très brillants. »
Ces débats se dérouleront les 22 janvier, 5 mars et 10 avril dans les salons de l’Aubette. « C’est un lieu central dans la ville, que tous les Strasbourgeois connaissent », explique M. Bigot. « Le choix de cet endroit répond à l’ambition de faire vivre l’université dans la cité », indique aussi Bernard Ancori.

Des travaux scientifiques qui font écho au quotidien de chacun

Les thèmes retenus – obésité, performance de l’hôpital public et territoire créatif – sont en lien avec l’actualité et surtout interpellent chacun d’entre nous. L’originalité de l’événement réside dans le fait que pour chaque débat, un chercheur répondra aux questions d’un grand témoin de la société, selon son expertise. « Il s’agit de montrer que les travaux des chercheurs strasbourgeois ne sont pas dans une tour d’ivoire et qu’ils ont au contraire des applications concrètes dans notre quotidien », explique M. Ancori.
Au travers de ce cycle de débats, « les scientifiques pourront identifier les questions que se pose le grand public et en faire émerger, éventuellement, de nouvelles interrogations au sein de la communauté scientifique, espère M. Ancori. La science est une aventure commune, chacun sait quelque chose que lui seul sait ! »
« Et vu le nombre de spécialistes que Strasbourg compte, nous pouvons aisément envisager de reconduire cet événement sur l’année 2013-2014 », avance Jacques Bigot.

  • Plus d'informations sur la page dédiée à l'événement.

Floriane Andrey

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Inauguration de la chaire Axa - Université de Strasbourg en chimie supramoléculaire

Le Fonds Axa pour la recherche, initiative internationale de mécénat scientifique soutenue par le groupe mondial d’assurance Axa, accorde 2,25 millions d’euros à l’Université de Strasbourg pour créer une chaire en chimie supramoléculaire, portée par le professeur Luisa De Cola. Une cérémonie d’inauguration s’est déroulée jeudi 10 janvier à l’Institut de science et d'ingénierie supramoléculaires (Isis).
Cette chaire a pour objectif de renforcer l’étude fondamentale de la chimie supramoléculaire et de développer ses applications pour trouver de nouvelles solutions thérapeutiques pour le traitement des maladies liées au vieillissement. 

  • Retrouvez le détail des travaux de Luisa De Cola dans L’Actu n°69 du 25 janvier 2013.

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Enseignement supérieur et recherche : les Assises au rapport

Le rapport concluant les Assises de l’enseignement supérieur et de la recherche a été remis au président de la République lundi 17 décembre.

Ce rapport contient des propositions pour la réussite des étudiants, pour donner une nouvelle ambition pour la recherche, redéfinir l'organisation territoriale et nationale de l'enseignement supérieur et de la recherche et mieux valoriser l'activité des personnels.
La ministre, Geneviève Fioraso, devra, sur la base de ce rapport, préparer un projet de loi qui sera soumis au Parlement dès la fin du mois de janvier dans la perspective d’une présentation en Conseil des ministres en mars 2013.

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25 janvier : vœux 2013 du président

Alain Beretz, président de l'Université de Strasbourg, et son équipe présenteront leurs vœux aux personnels de l'Unistra vendredi 25 janvier 2013 à 15h30, dans l'aula Marc-Bloch du Palais universitaire, place de l'université à Strasbourg. Un verre de l'amitié clôturera la cérémonie.

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Encore 20 jours pour présenter ses vœux !

Cette année, l'Université de Strasbourg met à disposition de la communauté universitaire une carte multimédia pour satisfaire à la tradition des vœux de bonne année.

La carte se déploie autour d'une idée forte : l'Université de Strasbourg s'est construite au fil du temps en enrichissant ses disciplines, en empilant ses savoirs. Une bonne posture qui doit se poursuivre en 2013...et au-delà.
Cette carte est mise à la disposition des étudiants et des personnels de l'université via un simple lien. Vous devrez simplement saisir vos login et mot de passe de l'ENT (car la carte est réservée aux membres de la communauté universitaire). En quelques clics, vous pouvez la personnaliser en intégrant un message de votre cru. Elle peut être envoyée à plusieurs interlocuteurs en même temps.
Le Service communication assure le dépannage en cas de problème technique : webmestre@unistra.fr.
Merci encore à Georges Bischoff, professeur d'Histoire médiévale à l'Université de Strasbourg, pour son aide sur ce projet.

C.L.